dimanche 3 avril 2016

Cyrille écrit souvent, il pense a rassurer et relativiser la situation. « …malgré que je suis loin il faut prendre courage.. » Lettre du 3 avril 1916 :

« Ma chère Maman
Je viens de recevoir ta lettre qu’elle m’a fait bien plaisir d’apprendre de vos nouvelles qu’elles sont toujours bonnes, tant qu’a moi je me porte toujours bien et j’espère que ma lettre vous trouve de même.
Mais malgré que je suis loin il faut prendre courage. Tu me parles des 15 francs mais je t’ai déjà «écrit et je t’ai dit que je les avais reçu, ça m’a fait bien plaisir et voila déjà quelques jours que je reçois des nouvelles de Gustave et je lui répond tout de suite car il m’a pas encore dit qu’il était venu près de Paris, ça m’a fait plaisir que M Mazière a demandé après moi, si toutefois tu le vois tu lui donneras bien le bonjour de ma part, tu me dis si Gustave a reçu les 10 frs que tu lui a envoyé, je n’en sait rien car depuis je n’ai encore rien reçu, mais il a du les recevoir, surtout avec dépêche. Je te dirais qu’il avait Maurice Girerd avec moi et Maldinier, on sortait tous les soirs ensemble et voila que Maurice est parti hier Mardi matin pour le front comme mitrailleur. Sans avoir fait le stage mais à nous autres le lieutenant nous a dit que pour aucun prétexte on partirait au front avant d’aller à Nice. Enfin ne te fais pas du mauvais sang pour moi car je compte aller au courant du mois à Nice, je ne vois plus grand-chose a te dire pour le moment, ton fils qu’il pense souvent a toi et toute la famille.
Embrasse bien mon petit homme 
René et la Guiguitte. Un gros baiser de ton fils pour la vie.
Cyrille Fortier. »


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