dimanche 15 mai 2016

Lettre du 12 mai 1916 de Cyrille à sa maman "...Je suis très content que le pauvre René il veut que tu lui lise les lettres et qu’il est content et qu’il voudrait que la guerre finisse, mais je ne crois pas qu’elle durera longtemps et il faut espérer que si je vais au front, ça sera pour rapporter la victoire..."

« Ma chère maman
Je viens à l’instant de recevoir ta lettre datée du 8 courant qu’elle m’a fait bien plaisir d’apprendre de tes nouvelles. Tu me dis que tu te langui de ne pas recevoir de mes nouvelles mais cependant je t’écrit assez souvent comme je t’avais dit que j’étais rentré à l’infirmerie pour la dysenterie mais je n’ai resté que trois jours, ça m’a profité de me reposer, car j’ai échappé à toute les grandes manœuvres , Je suis très content que toutes les récoltes sont jolies, ainsi que les poids. Tu me parles de la boite, je l’ai reçue en très bon état et j’ai été très content de manger quelques petites gourmandises du pays, tu me dit que tu m’enverra dans quelques jours un souvenir mais je ne vois ce que c’est que ce souvenir. Et je suis très content que vous faites les labours de printemps, tant que vous pouvez, tu as raison car les labours le printemps, le mieux. Tu me dit que Adolphe est parti à Boghar mais il m’a écrit avant de partir d’Affreville, tu me dit que tu a été voir le docteur d’Aumale, tu a bien fait car je suis très content que tu me dit que tu manges bien, tu a bien fait d’écouter M Servel, mais fait bien attention de ne pas te fatiguer. Et je suis très content que pour Marquie que ça a bien réussi et que Bubutte et Lalette on pris et que vous vous occuper pour la Margotte mais il faut voir pour les vaches aussi. Et que tu a toujours les même arabes et qu’il travaillent bien et Eugene aussi. Tu me dit que Julo m’envois le bonjour ainsi qu’a Anna mais tu pourra dire à Geneviève Burcelin que je lui ai envoyé une carte et elle m’a pas rendu réponse. Enfin tu lui donneras bien le bonjour ainsi qu’a tous les amis qu’ils parlerons de moi. Je suis très content que le pauvre René il veut que tu lui lise les lettres et qu’il est content et qu’il voudrait que la guerre finisse, mais je ne crois pas qu’elle durera longtemps et il faut espérer que si je vais au front, ça sera pour rapporter la victoire car tu me parles pour les flanelles mais j’en ai toujours ainsi que les chaussettes, mais ne te fais pas de mauvais sang pour cela ainsi que pour la nourriture. J’ai reçu les deux sous, je les garde comme souvenir car ils sont très jolis mais ici en France il y a beaucoup de monnaie, on n’en voit pas des sous en aluminium. Mais j’en ai vu a Bône avant de partir mais ce n’étaient pas les même. Enfin je ne vois plus grand-chose pour le moment mais on part le 16 courant à Aix, il fait adresser moi les lettres au dépôt comme avant. Embrasse bien fort mon petit René et ma petite Guiguitte ainsi que Berthe. Reçois chère maman une grosse caresse de ton fils qu’il pense souvent qu’a toi et mes petit frère et mes deux petites sœurs. Cyrille Fortier. Un bonjour à Eugene ainsi aux arabes sans oublier Naoui et Fournier. Voici : 3eme tirailleurs Mitrailleur au dépôt Aix En Provence. »


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