lundi 29 août 2016

Lettre de Gustave à « sa petite sœur » Berthe du 29 aout 1916

« Aux armées le 29 . 8 . 16
Ma chère petite Sœur
Je t’écris pour te donner de mes nouvelles qui ne sont pas très mauvaises, je suis toujours en bonne santé et j’espère que ma présente lettre vous trouve à tous de même, j’ai appris par Mme Peviller que Maman se faisait du mauvais sang mais il ne faut pas qu’elle se laisse aller, sans cela ça n’irait plus, je ne pense pas qu’il soit arrivé quelque chose à Cyrille car son régiment, j’ai entendu dire qu’il était du coté de Nancy et c’est un endroit très calme. J’attends de ses nouvelles qui ne tarderons pas a m’arriver.
En faisant le voyage, j’ai aperçu la Tour Eiffel mais à présent je suis à 130kilometres de Paris et à 58Kil de Amiens, il faut prendre patience elle finiras un jour ou l’autre cette maudite guerre car tout le monde commence a en avoir assez.
Les battages doivent tirer à leur fin mais il faut espérer que l’année prochaine ça ira plus vite et j’espère être là avec vous
autre et Cyrille, aussi pour le moment je suis dans l’Oise et ne te fais pas de mauvais sang pour moi comme si j’étais à la maison, tu m’as vu en permission, ça suffit je ne m’en faisait pas, fais comme
moi.
Pour le moment je ne vois plus grand-chose à vous dire, ni a vous
raconter, je termine ma lettre en vous embrassant à tous, votre frère et fils.
Gustave Fortier.
Donnes bien le bonjour aux amis pour moi et dans quelques jours, en avant peut être pour la castagne, on rira et Guillaume,
gare à sa peau, nous l’aurons, nous avons fait des manœuvres et souvent rien dans le ventre, il fallait serrer la ceinture et le
malheureux qui n’avait pas de sous, il faisait carême.
Je vous embrasse. Gustave Fortier. »


mercredi 10 août 2016

Lettre de Gustave à sa Maman du 9 aout 1916. Gustave quitte les tranchées le 9 aout et va se rendre dans « la région de Baccarat » Gustave par sa fonction de téléphoniste devait avoir des informations avant tout le monde, il dit dans des lettres qui gèrent des informations influant sur le déroulement des batailles; il dit qu’il a la confiance de ses chefs, il peut en être fier. Voir les pertes sur 2 mois dans les tranchées mais pas en première lignes, ce sont comme toujours les bombardements dont parle Gustave régulièrement dans ses lettres. 1 officier tué 20 tués dans la troupe plus 95 blessés et 1 disparu.

« Secteur Postal le 9 – 8 – 16
Ma chère Maman
J’ai reçu ta lettre hier datée du 31.7 me disant que René voudrait être avec nous mais le pauvre enfant ne sais rien, ni même les grandes personnes qui n’ont pas vu la guerre, ainsi il y a des bons moments ou l’on mange des cerises, des pommes, des poires, des prunes, des noisettes, mais lorsque ces messieurs les boches prennent la fantaisie de nous bombarder ils n’attendent pas au lendemain.
Les 15 francs que tu m’as envoyé, je les ai touché mais le colis, tu comprends que les camarades voyant que j’étais en permission, ne ce sont pas fait prier pour l’ouvrir comme je fais aussi bien quand un est en perm, si tu as des nouvelles de Cyrille, donnes moi en quelques unes, ce qui me ferait plaisir.
Adolphe est venu pour 15 jours il est chez Revol, il ne doit pas en faire lourd, aussi lorsque je lui ai télégraphié, il m’a dit qu’il allait partir pour France et il est encore la bas, ah le fainéant, il en a une trouille de la guerre, c’est honteux.
J’espère que ma lettre vous trouveras a tous en bonne santé quand à moi, ne te fais pas du mauvais sang je suis hors de danger, les boches ont beau faire et beau danser ils ne m’auront jamais. Tu me feras savoir si tu as reçu la boite que je t’ai envoyé et si elle est arrivée à bon port et surtout si ça vous a fait plaisir.
Bien le bonjour aux gens et amis de Bir Rabalou, il me semble qu’hier j’étais au milieu de vous autres, il faut espérer ma chère Maman que l’année prochaine, nous te remplacerons en tout et tu n’auras qu’a te laisser vivre. Car cette année tu souffres pour nous tous et malheureusement qu’il y en a qui craint de profiter de la sueur que tu mets en ce moment; il y aura des comptes à régler.
Je termine ma lettre en t’embrassant bien fort et sans oublier les petits René, Guiguitte ainsi que la petite de Julie et Berthe; je lui souhaite un bon anniversaire et que Dieu la protège jusqu’à 95 ans.
Je t’embrasse ainsi qu’a tous Guiguitte, René et Berthe ton fils pour la vie. G Fortier.

PS je quitte les tranchées ce soir pour me rendre à Baccarat en arrière des lignes comme repos et de là je ne sais ou peut être du coté de la Champagne, ça va, te fais pas du mauvais sang, pour la fin de l’année nous les aurons. Gustave. »

vendredi 5 août 2016

Dernière lettre connue de Rosalie à son fils Cyrille qui est mort le 15 juillet; pas eu de réponse sur ses 3 dernières; l’inquiétude est grande.

« Le 4 Aout 1916
Mon cher fils aimé
Très ennuyé de ne pas recevoir de tes nouvelles depuis le 14. je me fais des idées mais tout le monde est en bonne santé et toi je le désire de tout cœur et Gustave me demande de tes nouvelles aussi.
Toute la famille t’envois mille caresses.
Ta mère qu’elle t’aime tous grand cœur ouvert.
Rosalie.
Réponse si tu peut. »
Les informations sur Cyrille restent peu importantes, Rosalie va écrire au ministre de la guerre pour obtenir des nouvelles, Gustave va essayer de contacter le capitaine de Cyrille; Gustave crois savoir que Cyrille à été évacué en tant que blessé, ensuite Gustave pense que Cyrille est en securite vers Nancy. Puis début octobre Rosalie annonce que Cyrille serait prisonnier en Allemagne, Gustave justifiera le manque de correspondance par le fait que les tirailleurs algériens particulièrement était punis de correspondance du fait que les prisonniers Allemands ont été a un moment envoyés en Algérie et au Maroc pour y travailler.
Le document « fiche » joint montre que la transcription de décès de Cyrille s’est faite le 24 octobre 1916; cette transcription s’est faite a Tablat en Algérie, automatiquement le maire de Bir Rabalou a été informé et c’était le rôle du Maire d’informer les familles. Suite à la rencontre avec Alice PETIT, Alice nous a appris que Julie sa maman et sœur de Gustave et Cyrille, a caché la lettre annonçant le décès de Cyrille probablement jusqu’à la fin de la guerre.

Julie à donc sciemment caché la vérité pour préserver la famille et à Gustave car il explique dans ses lettres que si il était arrivé quelque chose à Cyrille, il aurait tout fait pour le venger et donc prendre des risques, ce qui inquiétait beaucoup Rosalie et Julie.