vendredi 24 novembre 2017

24 novembre 1917 "...si je ne t’avais pas je crois que je pourrais crever au régiment enfin tout ça se paiera après la guerre, car les gros cochons que je défend en ce moment ne feraient pas seulement une lettre..."

« Le 24 novembre 1917
Ma chère Maman
Ne te fais pas du mauvais sang à mon sujet car pour le moment je ne suis pas mal, je gère un dépôt de munition de la Division et je n’ai pas a me plaindre que la nourriture laisse un peu a désirer et je vais faire mon possible pour acquérir la confiance de la Division et quelques fois je pourrais avoir une petite embusque tranquil car il y a assez longtemps que je suis à la division. Pour le moment je suis avec 3 hommes et j’ai tout les munitions de la Division en consigne enfin ça va a peu près.
J’espère que les travaux doivent aller pour le mieux et si l’année de 1918 pourrait nous être bonne cela irait peut être mieux que nous puissions nous remettre à la grande culture.
Aujourd’hui le 24 novembre j’attends un colis que ma Marraine dit m’envoyer. Ce colis renferme des chaussettes et j’attends un passe montagne car elle m’a prié de lui dire ce dont j’avais besoin et pour ne pas la froisser je lui ai demandé des chaussettes et un passe montagne.
C’est toujours autant de pris sur la classe puisque le régiment nous donne rien, il faut bien pour se battre que quelqu’un nous habille.
A Bir Rabalou quoi de neuf? Toujours Kif Kif? Enfin je vois que peut être l’Algérie ne me verra pas de sitôt si ce n’est que toi car les autres il y a pas d’amis et si je ne t’avais pas je crois que je pourrais crever au régiment enfin tout ça se paiera après la guerre, car les gros cochons que je défend en ce moment ne feraient pas seulement une lettre; il faut si je veux recevoir des lettres écrire aux étrangers des pays que je ne connais point.
Je termine la présente lettre en t’embrassant; ton fils très affectueux.
Gustave Fortier »





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