mercredi 10 août 2016

Lettre de Gustave à sa Maman du 9 aout 1916. Gustave quitte les tranchées le 9 aout et va se rendre dans « la région de Baccarat » Gustave par sa fonction de téléphoniste devait avoir des informations avant tout le monde, il dit dans des lettres qui gèrent des informations influant sur le déroulement des batailles; il dit qu’il a la confiance de ses chefs, il peut en être fier. Voir les pertes sur 2 mois dans les tranchées mais pas en première lignes, ce sont comme toujours les bombardements dont parle Gustave régulièrement dans ses lettres. 1 officier tué 20 tués dans la troupe plus 95 blessés et 1 disparu.

« Secteur Postal le 9 – 8 – 16
Ma chère Maman
J’ai reçu ta lettre hier datée du 31.7 me disant que René voudrait être avec nous mais le pauvre enfant ne sais rien, ni même les grandes personnes qui n’ont pas vu la guerre, ainsi il y a des bons moments ou l’on mange des cerises, des pommes, des poires, des prunes, des noisettes, mais lorsque ces messieurs les boches prennent la fantaisie de nous bombarder ils n’attendent pas au lendemain.
Les 15 francs que tu m’as envoyé, je les ai touché mais le colis, tu comprends que les camarades voyant que j’étais en permission, ne ce sont pas fait prier pour l’ouvrir comme je fais aussi bien quand un est en perm, si tu as des nouvelles de Cyrille, donnes moi en quelques unes, ce qui me ferait plaisir.
Adolphe est venu pour 15 jours il est chez Revol, il ne doit pas en faire lourd, aussi lorsque je lui ai télégraphié, il m’a dit qu’il allait partir pour France et il est encore la bas, ah le fainéant, il en a une trouille de la guerre, c’est honteux.
J’espère que ma lettre vous trouveras a tous en bonne santé quand à moi, ne te fais pas du mauvais sang je suis hors de danger, les boches ont beau faire et beau danser ils ne m’auront jamais. Tu me feras savoir si tu as reçu la boite que je t’ai envoyé et si elle est arrivée à bon port et surtout si ça vous a fait plaisir.
Bien le bonjour aux gens et amis de Bir Rabalou, il me semble qu’hier j’étais au milieu de vous autres, il faut espérer ma chère Maman que l’année prochaine, nous te remplacerons en tout et tu n’auras qu’a te laisser vivre. Car cette année tu souffres pour nous tous et malheureusement qu’il y en a qui craint de profiter de la sueur que tu mets en ce moment; il y aura des comptes à régler.
Je termine ma lettre en t’embrassant bien fort et sans oublier les petits René, Guiguitte ainsi que la petite de Julie et Berthe; je lui souhaite un bon anniversaire et que Dieu la protège jusqu’à 95 ans.
Je t’embrasse ainsi qu’a tous Guiguitte, René et Berthe ton fils pour la vie. G Fortier.

PS je quitte les tranchées ce soir pour me rendre à Baccarat en arrière des lignes comme repos et de là je ne sais ou peut être du coté de la Champagne, ça va, te fais pas du mauvais sang, pour la fin de l’année nous les aurons. Gustave. »

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