«Le 23 septembre 1915
Chère Maman
Je t’écris pour te donner de mes nouvelles qui ne sont jamais mauvaises, je suis toujours en bonne santée et je pense que tu ne dois pas te faire du mauvais sang pour moi car c’est la destinée il ne faut pas t’inquiéter sur mon sort, je sais que tu dois te faire du mauvais sang mais puisque Cyrille est toujours auprès de toi il ne faut pas espérer qu’il ne viendra au front et il devrait faire la demande pour les travaux d’automne a fin d’avoir 8 jours de permission et toi de voir de pouvoir toucher comme les autres , ce que tu pense toucher c’est autant car il y en a des plus riches que nous et ils touchent.
Demain je vais aux tranchées pour y passer 8 jours, je t’envoie un trefle à quatre feuilles que j’ai trouvé dans ce patelin de Belgique. Il ne faut pas croire que je me fais du mauvais sang que quelquefois je pense à la ferme mais ça me passe vite, tu vois que ma classe va rentrer au mois d’octobre et elle viendras au front au printemps, c’est à Cyrille de faire intention et de tacher moyen de l’embusqué dans n’importe quelle embusque, s’il pouvait rentrer aux trains des équipages car c’est une bonne embusque au front car ils ne vont pas en première ligne et les tirailleurs les zouaves tout l’infanterie tire la langue mais les bons corps c’est les artilleurs les tringlots les infirmiers dis a Cyrille s’il peut changer de corps qu’il le fasse.
Hier soir j’ai soupé avec Gabriel Tardat à la popote des sous officiers.
Mademoiselle Casalta est mariée, elle s’appelle madame Vautrin, institutrice Berroughia, j’ai reçu une carte d’elle hier en même temps qu’une de Louis il me dis toujours qu’il n’a pas des nouvelles de Lucien
Je suis toujours avec Maurice Boinot, je ne vois plus grand-chose à te dire que d’embrasser bien Berthe, Julie, René et Guiguitte pour moi et mes meilleurs amitiés à monsieur Eugene et le bonjour à tous les ouvriers de la ferme pour moi, ton fils pour la vie
Demain je vais aux tranchées pour y passer 8 jours, je t’envoie un trefle à quatre feuilles que j’ai trouvé dans ce patelin de Belgique. Il ne faut pas croire que je me fais du mauvais sang que quelquefois je pense à la ferme mais ça me passe vite, tu vois que ma classe va rentrer au mois d’octobre et elle viendras au front au printemps, c’est à Cyrille de faire intention et de tacher moyen de l’embusqué dans n’importe quelle embusque, s’il pouvait rentrer aux trains des équipages car c’est une bonne embusque au front car ils ne vont pas en première ligne et les tirailleurs les zouaves tout l’infanterie tire la langue mais les bons corps c’est les artilleurs les tringlots les infirmiers dis a Cyrille s’il peut changer de corps qu’il le fasse.
Hier soir j’ai soupé avec Gabriel Tardat à la popote des sous officiers.
Mademoiselle Casalta est mariée, elle s’appelle madame Vautrin, institutrice Berroughia, j’ai reçu une carte d’elle hier en même temps qu’une de Louis il me dis toujours qu’il n’a pas des nouvelles de Lucien
Je suis toujours avec Maurice Boinot, je ne vois plus grand-chose à te dire que d’embrasser bien Berthe, Julie, René et Guiguitte pour moi et mes meilleurs amitiés à monsieur Eugene et le bonjour à tous les ouvriers de la ferme pour moi, ton fils pour la vie
Gustave Fortier
P.S. ce soir je vais me faire photographier et je les enverrais dans 8 jours aussitôt que je remonterai des tranchées, tu les recevras dans une vingtaine de jours»
Le terme "tringlot" utilisé par Gustave désigne le soldat de l'arme du train. L'origine de ce terme est à rapprocher de la tringle, mousqueton de cavalerie utilisé par cette arme sous le premier empire :
"La tringle", (vue a gauche) mousqueton de cavalerie de 17,1 mm modèle 1816 à 1822, arme type du Premier Empire particulièrement adapté aux trains des équipages, a donner un surnom aux charretiers transformés en soldats, les tringlots.
Il s'agit d'un mousqueton doté sur sa face interne d'une tige métallique, la tringle, courant le long de la crosse et du canon. Cette tringle coulisse dans deux anneaux fixés à la bandoulière, permettant au soldat de porter le mousqueton la crosse en l'air et de s’en saisir rapidement sans lâcher les rênes.
"La tringle", (vue a gauche) mousqueton de cavalerie de 17,1 mm modèle 1816 à 1822, arme type du Premier Empire particulièrement adapté aux trains des équipages, a donner un surnom aux charretiers transformés en soldats, les tringlots.
Il s'agit d'un mousqueton doté sur sa face interne d'une tige métallique, la tringle, courant le long de la crosse et du canon. Cette tringle coulisse dans deux anneaux fixés à la bandoulière, permettant au soldat de porter le mousqueton la crosse en l'air et de s’en saisir rapidement sans lâcher les rênes.
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