mardi 28 février 2017

28 février 1917 : "...Ne prends pas à mal ce que je te dis la dessus ce n’est que simplement la vérité enfin j’espère bien pour cette année que ce seras la fin de cette maudite guerre et avec l’aide de Dieu j’en sortirai encore une fois je pense..."

« Aux armées le 28 février 1917
Ma bien chère Maman
Je viens de recevoir la lettre recommandée que tu m’as datée du 18-2-17 et me demandant dans quel pays je me trouve, eh bien actuellement je suis au repos dans le département de l’Oise à Etouy à environ une dizaine de kilomètres de Clermont et je ne pense pas aller encore aux tranchées, on attends les beaux jours.
Je t’ai touché sur ma lettre du 9-2-17 en te disant que je ramasserai des casques pour les vendre mais ne te fais pas du mauvais sang à ce sujet, je suis homme pour savoir ce que j’ai a faire et ne te prive pas pour moi, les 15 francs que tu m’as envoyé je suis sûr qu’il te manque enfin je n’ai pas besoin d’argent, je sais bien que tu te mettrais en quatre pour moi ainsi que pour Cyrille mais il y a trop longtemps que cette guerre dure et manger de l’argent sans en gagner ca ne va plus, moi qui croyais ne faire qu’un an ou 18 mois et ce serai fini, voila déjà 2 ans que je suis soldat et pas encore la paix.
Ne prends pas à mal ce que je te dis la dessus ce n’est que simplement la vérité enfin j’espère bien pour cette année que ce seras la fin de cette maudite guerre et avec l’aide de Dieu j’en sortirai encore une fois je pense.
Je suis de garde dans un bataillon qui est cantonné dans un village du dt de l’Oise qui se nomme Avrechy, je suis avec un algérien du Cersou qui a du genre comique on ne s’empêche de rire quand on parle de la France et a chaque instant l’on pense a notre Algérie. Dans ce patelin d’où je t’écri il y a pas seulement de l’eau pour se débarbouiller.
Monsieur Eugene doit être revenu sage depuis son retour à la maison et les travaux doivent aller pour le mieux, je termine en t’embrassant ton fils. Gustave

PS sur ma dernière lettre je t’ai sans doute fait de la peine mais j’espère que tu vas me pardonner. »






mardi 14 février 2017

"...très heureux de voir que les demoiselles de Bir Rabalou n’oublient pas les pauvres soldats qui se meurent de froid pour eux ainsi que pour tous les embusqués de l’arrière..." "....enfin j’espère que cette année ce sera fini pour une bonne fois..le 14 février 1917

« x le 14 février 1917
Ma chère Maman
J’ai reçu toutes tes lettre ainsi que celle recommandée et contenant dix francs, je suis heureux de vous savoir à tous en bonne santé puisque le travail va bien j’en suis content.
Marthe et Paulette Servel m’ont écrit et m’ont mis un mandat de cinq francs j’en suis très heureux de voir que les demoiselles de Bir Rabalou n’oublient pas les pauvres soldats qui se meurent de froid pour eux ainsi que pour tous les embusqués de l’arrière.
J’espère ma chère maman pour la fin de l’année 1917 être auprès de toi et être à jamais un garçon sérieux car jusqu’à présent je n’ai jamais écouté tes conseils ainsi que de papa. Maintenant je suis dans l’escouade d’un caporal très sérieux et je suis avec lui et un autre, on boit trois litres de lait à nous trois et comme vin que celui que l’on nous donne à l’ordinaire, je vais devenir comme je te le dis sérieux car après être sorti du régiment je veux être sobre pour pouvoir te remplacer dans les travaux agricoles qui te sont fatiguant.
J’espère que ma présente lettre te trouve en bonne santé ainsi que toute la famille quand à moi je me porte toujours très bien ne te fais pas du mauvais sang pour moi car tu sais que je me débrouille toujours.
A Bir Rabalou il ne doit rien y avoir de changé et les colons que disent ils sur cette guerre c’est toujours la même chose, enfin j’espère que cette année ce sera fini pour une bonne fois. Julie et Berthe doivent bien te donner la main car ma chère maman tu le mérite depuis que tu travaille pour nous, aussi tu te reposera quand je serais de retour et la ferme Manot est toujours à louer.
Sur ta dernière lettre tu me parle de mon lieutenant mais je n’y suis pas de quel lieutenant veux tu parler?
Je termine ma présente lettre en t’embrassant ainsi que toute la famille, ton fils pour la vie.
Gustave Fortier »


dimanche 5 février 2017

Gustave a obtenu sa permission, il séjourne sur Paris selon l’information sur cette lettre du 5 février ou il dit être rentré de Paris « hier soir », il a profité d’être sur Paris pour les Legout qui doivent être les propriétaires de la ferme que la famille Fortier exploite. Il pense également a son petit frère qui tire au fusil et espère qu'il et bien prudent.x le 5 février 1917

Gustave a obtenu sa permission, il séjourne sur Paris selon l’information sur cette lettre du 5 février ou il dit être rentré de
Paris « hier soir », il a profité d’être sur Paris pour les Legout qui doivent être les propriétaires de la ferme que la famille Fortier exploite.
Il pense également a son petit frère qui tire au fusil et espère qu'il et bien prudent.
« x le 5 février 1917
Ma bien chère Sœur
Je suis rentré de Paris hier au soir et j’en ai profité pour aller chez Mr et Mme Legout dont j’ai été très bien reçu, ils m’ont retenu, après
déjeuné et m’ont offert un verre de vin avec des gâteaux, ensuite nous sommes passés au salon pour boire le café et causé jusqu’à 5h. Ensuite le fils à Mme Legout m’a accompagné jusqu’à tramway pour la direction de la gare du nord. Mme Legout fait des recherches pour Cyrille et m’a dit qu’elle avait bien confiance et qu’il n’était que prisonnier. J’ai été félicité pour ma croix de guerre et m’ont invité pour la prochaine fois que j’irais à Paris mais nous nous déplaçons ce soir ou demain, je ne sais pas ou nous allons aller mais c’est surement pour s’éloigner de Paris et non pour s’en approcher.
En partant Madame Legout m’a remis un petit colis renfermant un litre de vin, du poulet, une boite de sardine, du pain et 2 oranges,
j’en suis très content, et aussi dix francs dont j’ai acheté une bague et vais te l’expédier.
Je termine en te disant que la guerre avance et avant l’été j’espère que je serais de retour à la maison, quand a la perm il me faut
encore 4 mois au moins.
Je t’embrasse sans oublier toute la famille, ton frère. Gustave
PS je suis heureux de voir que René devient un bon tireur qu’il continue mais qu’il fasse attention qu’il ne lui arrive pas d’accidents. »