mardi 29 août 2017

Lettre de Gustave a sa Maman du 29 août 1917, Gustave a été blessé au pied "..j’ai eu le pied gauche traversé par une balle mais ce n’est rien..", il s’inquiète que a sœur Berthe ne soit pas encore rentrée a Bir Rabalou pour aider sa maman qui est seule a gérer la ferme. Gustave apprécie le confort de l'hopital, il est choyé en particulier par "...une gentille anglaise comme infirmière mais on y comprend pas trop à ce qu’elle dis heureusement qu’elle parle un peu le français. Enfin en un mot je ne puis que te dire que je suis bien soigné..." Il s'enquiert également de la bonne marche de la ferme et du fait que la récolte fut bonne ou non. Il espère bien revenir au pays pour aider et exploiter leur ferme.

« X le 29 aout 1917
Ma chère Maman
Ne te fais du mauvais sang c’est de l’hôpital que je t’écris, je suis entré le 28 pour pas grand-chose, j’ai eu le pied gauche traversé par une balle mais ce n’est rien tu peux m’en croire je serai sortant peut être dans un mois. Berthe est elle toujours à Alger? Il ne faudrait pas qu’elle y reste trop longtemps parce que tu dois voir qu’elle te manque elle te fait tout ton travail de l’intérieur.
Parlons un peu de l’hôpital ou je suis c’est un hôpital temporaire formé de baraquements bien aménagés et sérieusement confortable. J’ai un bon infirmier et une gentille anglaise comme infirmière mais on y comprend pas trop à ce qu’elle dis heureusement qu’elle parle un peu le français. Enfin en un mot je ne puis que te dire que je suis bien soigné.
A Bir Rabalou quoi de neuf?
Toujours la même chose! As-tu fini de transporter le blé chez
M Manot? La récolte a-t-elle été bonne ou moyenne? Prends
patience peut être que l’année prochaine je serai de retour
auprès de toi et il faut espérer que ça ira mieux. Je m’arrête
pour aujourd’hui en t’embrassant ainsi qu’a tous bien affectueusement, ton fils.
Gustave
PS Ecris moi à l’adresse ci dessous
Fortier Gustave Caporal 1er Tirailleurs
Hôpital temporaire N36 Verneuil Marne »






dimanche 27 août 2017

Nouvelle lettre de Gustave a sa Maman Rosalie du 27 août 1917. Rassure sa maman sur sa situation, parle de la nourriture pas à la hauteur de ses attentes (voir complément d'information dans cet article). Sa sœur Berthe doit toujours être à Alger ou elle doit se plaire selon Gustave. Il évoque enfin le travail de la Ferme avec le démarrage des travaux d'automne avec le transport des fumiers et les premiers labours. Sa maman étant seule, son père Gabriel étant mort en Août 1914 de maladie, lui et son frère à la guerre, Gustave lui conseille de se rapprocher de 2 amis, M Manot ou M Servel pour se faire conseiller ou aider à la ferme. Lui, finalement, estime qu'il est "bien tranquille ma foi!"

« aux armées le 27 août 1917
Ma chère Maman
J’ai reçu ta lettre du 21 courant qui m’a fait plaisir et je m’empresse de te répondre en te donnant de mes nouvelles qui ne sont pas trop mauvaises la santé est toujours excellente et je me porte à merveille mais ce n’est pas avec la nourriture du régiment.
Berthe est elle toujours à Alger chez Carvin, se plait elle je parie..
J’espère que ma présente lettre vous trouve à tous en parfaite santé et j’espère que les travaux vont se terminer et commencer les travaux d’automne c’est-à-dire transporter les fumiers et les labours préparatoires si c’est possible.
Si tu es gênée pour certaine chose tu demanderas des conseils à M Manot ou M Servel, ils te donneront jamais de mauvaises idées.
Pour le moment je suis au repos bien tranquille ma foi.
Je termine en t’embrassant affectueusement.
Gustave »








samedi 26 août 2017

Lettre de Gustave a sa sœur du 26 août 1917. Il se félicite que sa sœur ai pu aller à Alger "cette belle ville.. qui est si gaie et si bruyante.." voir sa cousine Juliette. nostalgie de son village "ce Petit Bir Rabalou que j'aime beaucoup". Il va à la messe, surement a chaque fois qu'il le peut. il demande des nouvelles de la famille à Alger..

« X le 26 août 1917
Ma chère sœur
J’ai reçu ta lettre me faisant savoir que tu étais chez Juliette enfin j’en suis heureux, ça te distrait n’est ce pas? Tu passeras un peu cette monotonie de la campagne dans cette belle ville d’Alger qui est si gaie et si bruyante.
Quand a moi je suis dans un patelin de France ou il y a que les tirailleurs comme distraction du village. Je compte sur toi pour ne pas faire d’imprudence et Juliette ainsi que cousin Perrault doivent être content de toi. As-tu étais chez Henriette. Et as-tu trouvée Charlot grandis n’est ce pas?
Quand espères tu retourner à Bir Rabalou, je sais qu’Alger doit te plaire mais la force des choses t’obligeras à retourner à ce petit Bir Rabalou que j’aime beaucoup.
Aujourd’hui dimanche je suis allé ce matin à la messe et actuellement il est trois heures de l’après midi que je t’écrit après avoir fais une bonne sieste d’environ deux heures.
Pour le moment je suis obligé de m’arrêter en t’embrassant bien fort et sans oublier Cousin Perrault, Juliette et Riri.
Gustave
PS bien des choses à cousine Henriette et Charlot pour moi »



















dimanche 20 août 2017

Lettre de Gustave du 20 août 1917, il est heureux d'avoir eu des nouvelles et surtout une photo de son petit frère René. Des nouvelles également de Melle SERVEL de Bir Rabalou... Il reprend son "ancien" poste de téléphoniste, celui qu'il avait avant de partir en permission en juillet dernier. Il reste attentif a la marche de la ferme avec le rendement des battages....

« aux armées le 20 août 1917
Ma chère Maman
J’ai recu la photo de René qui m’a fait bien plaisir ainsi que ta lettre sur laquelle Berthe y avait mis quelques lignes qui m’ont fait bien plaisir et aussi je m’empresse de vous répondre. Aujourd’hui le 20 j’ai reçu une lettre de Melle Servel qui m’a fait bien plaisir car je me croyais oublié par les amis de Bir Rabalou et je me suis trompé, je vois que non. J’ai rejoins mon ancien poste et je ne me fais pas de mauvais sang, je te souhaite de ne pas t ’en faire pour moi car je ne suis pas à plaindre, c’est que par ma faute si je suis en guerre depuis 2 ans. As-tu fais les battages ou du moins tu les as commencés et dans qq jours tu sera prête à finir car les travaux doivent te donner du mal pour surveiller et diriger, c’est un ennui complet.
Le rendement est il bon? Oui je l’espère car il faudrait bien ça, tu t’es assez donné de la peine pour ne pas être servie. Les arabes sont ils toujours aussi calme que lorsque j’y étais. Je suis relevé de mon secteur pour aller au repos dans qq jours.
Pour aujourd’hui je ne vois plus grand-chose à te dire pour aujourd’hui, je m’arrête en t’embrassant, ton fils affectueux.
Gustave. »








vendredi 11 août 2017

Nouvelle lettre de Gustave : il rassure sa famille sur sa situation, il va rester plutôt moins exposé pendant quelques semaines. Il est stationné vers Champvoisy Il s'enquiert des battages et du rendement attendu, car sa famille exploite une propriété en location (auprès de M Legout cité dans la lettre) et leur situation est précaire. La famille et assurément Gustave ne connaissent pas la vérité sur son grand frère Cyrille tué à Verdun le 15 juillet 1916. Il espère toujours que Cyrille est prisonnier. De nombreuses familles sont sans nouvelles de leurs proches, cyrille en est l'exemple, il faut rappeler que plus de 537 000 hommes ont disparus ou été prisonniers. cela fut une grande angoisse pour une grande partie des familles.

« Aux armées le 14 août 1917
Ma chère Maman
Pour le moment je suis en bonne santé et j’espère que la présente te trouveras en aussi bonne santé que moi en ce moment.
Je monte demain en secteur pour voir si rien n’a changé et j’espère d’ici quelques jours aller me reposer pour un moment donc ne te fais pas de mauvais sang à mon compte.
As-tu commencé les battages? J’espère que oui car les jours sont longs et il y a quelques jours que je t’ai quitté. Y a-t-il un bon rendement?
Pourvu que Dieu nous donnes chance et que l’année prochaine je puisse être de retour pour les battages de 1918 et alors je verrai ce que je pourrai faire. J’ai écrit a M Legout lui faisant comprendre la vérité de la propriété mais comme il se moque je n’aurais surement pas de réponse enfin il faut espérer que Cyrille sera de retour et alors ça marchera un peu mieux qu’a l’heure actuelle.
Adolphe qu’a-t-il fait pendant sa permission surement qu’il n’est pas bougé de chez Revol ainsi que Julie, et ne craint pas de me dire tout ceux qui te font des misères parce que je ne me gênerais pas en retournant pour leur dire ou faire ce que je peux pour me venger.
Pour aujourd’hui je ne vois plus grand-chose à te dire, je m’arrête en t’embrassant ainsi qu’a tous.
Gustave
PS, bien des choses à la famille Servel pour moi ainsi qu’a M Manot »






2eme lettre en 2 jours de Gustave, il souhaite rassurer sa maman que "tout va bien". Enfin presque " ...je prends mon repos dans un petit village qui est de temps en temps bombardé par les boches mais ce n’est presque rien..." Plus de 60% des morts de la 1ere guerre mondiale est du aux bombardement d'artillerie. Lorsque que l'on regarde les JMO (Journaux de marche des Régiments) des pertes sont régulièrement déclarées meme lorsque les troupes sont "au Repos". Il parle de son beau frère "Adolphe" qu'il ne porte pas dans son cœur, il s’enquière du fait que Adolphe a bien aider a la ferme pendant sa permission. Il faut savoir que la maman de Gustave est seule avec ses 3 jeunes filles et René le petit frère de Gustave. C'est pourquoi Gustave s’inquiète de la santé de sa maman et de sa capacité a faire tourner la ferme. Pendant sa permission, le 2eme bataillon de son régiment est cité à l’ordre de la 4eme armée pour leur engagement pendant la bataille des Monts des 17 au 19 avril 1917.

« Aux armées le 9-8-17
Ma chère Maman
Pour ne pas te laisser dans l’inquiétude je m’empresse de te faire deux mots en vitesse pour te donner de mes nouvelles qui sont toujours excellentes, il y a quelques jours que je suis arrivé en lignes et maintenant je prends mon repos dans un petit village qui est de temps en temps bombardé par les boches mais ce n’est presque rien. Ne te fais pas du mauvais sang et surtout soigne toi bien, les battages doivent ils tirer à leur fins? Oui je pense….
Bir Rabalou toujours sans changements enfin je prends toujours patience.
Adolphe qu’a-t-il fait pendant sa permission car je serais très heureux de savoir son travail et son occupation pendant ses vingt et un jours de perm.
Pour aujourd’hui je ne vois plus grand-chose à te dire, je m’arrête en t’embrassant affectueusement ainsi que toute la famille. Ton fils. Gustave »+

Gustave a obtenu sa permission et va retourner en Algérie, la lettre précédente date du 8 juin avait 1917, grâce à sa 3eme citation il avait obtenu 6 jours de plus (info vue dans une de ses lettres), il évoquait par ailleurs ses maudits sous marins allemands qui posent des soucis. En effet de nombreux bateaux ont été coulés en Méditerranée, et la traversée restait toujours risquée. Enfin, Gustave est rentrée en France et voici donc sa lettre du 8 aout 1917 ou il évoque les demoiselles de Bir Rabalou qui semblent bien loin du conflit qui se passe sur le continent.. "Elles ne s'en font pas du mauvais sang, elles ont raison.."

« Aux armées le 8-8-17
Ma chère Maman
La santé est toujours bonne et j’espère que la présente te trouve de même qu’elle me laisse ainsi que toute la famille.
Tu as du recevoir des nouvelles de chez Perrault et tu pense les remercier pour moi car on ne trouve pas d’aussi braves gens qu’eux : je voulais aller à Bir Rabalou, vu qu’il n’y avais pas de bateaux et M Perrault n’a pas voulu me disant que ça te ferait de la peine de me voir repartir de nouveau.
Il fait toujours chaud comme lorsque je suis partis enfin il vaut mieux le soleil que la pluie en ce moment il ne fait que pleuvoir et le soleil ne se montre que de temps en temps.
Ne te fais pas du mauvais sang pour moi, je suis toujours celui qui prends le temps comme il vient et en ce moment il ne faut jamais s’en faire sans cela il y aurait de quoi a en venir dingot.
Mademoiselle Martinez est toujours la même….
Ainsi que toutes les autres de Bir ….. Elle ne s’en font pas du mauvais sang, elles ont raison.
Les demoiselles Servel et Manot se moque toujours des Fumey et Girerd, ça en ce moment le monde est renversé.
As-tu commencé les battages? Oui j’espère.
Eugene te donnes bien la main pour tous les travaux.
Pour le moment je ne vois plus grand-chose à te dire. Embrasse bien tous pour moi, reçois de ton fils mes plus doux baisers.
Gustave
1er tirailleur de Marche
Caporal Téléphoniste CHR Secteur Postal 68 »