mardi 27 septembre 2016

Lettre de Gustave à sa maman du 27 septembre 1916, la dernière date du 8 septembre, Gustave a été engagé dans une nouvelle bataille, il obtiendra sa 2eme étoile sur sa croix de guerre.

Lettre de Gustave à sa maman du 27 septembre 1916, la dernière date du 8 septembre, Gustave a été engagé dans une nouvelle bataille, il obtiendra sa 2eme étoile sur sa croix de guerre.
« Aux armée le 27 Sbre 1916
Ma chère Maman
Je suis très heureux de pouvoir te donner de mes nouvelles, je suis toujours en bonne santé et j’espère que ma présente lettre te trouve de même.
Je t’ai expédié aujourd’hui :
2 casques boches
Une culasse de fusil boche
Un jeu de carte
Une ligne de pèche allemande
Une gourde allemande
Je pense que tu recevras tout ça dans quelques jours ou plutôt dans quelques semaines parce que pour l’Algérie ça met du temps.
J’ai l’honneur de te dire que j’ai gagné une autre étoile pour mettre sur mon ruban avec le motif ci derrière :
A l ’attaque du 12 Sbre 1916, a fait preuve d’un dévouement absolu en assurant sous un feu d’artillerie et de mitrailleuses violents la liaison téléphonique.
Mais je m’en fou de tout ça c’est juste pour faire voir aux gens de Bir Rabalou que je ne reste pas à rien faire. On n’avait voulu me donner des galons de Caporal, mais je les ai refusés en disant que les galons c’était bon pour les imbéciles, les galons ils ont qu’a se les foutre plein les manches.
Je termine en t’embrassant, ton fils.
Gustave »






samedi 17 septembre 2016

Lettre sans date de Gustave à « ses chères Sœurs »

« Mes chères Sœurs
« Julie » - j’ai reçu ta carte qui m’a fait plaisir mais maman m’a dit que tu t’étais disputée avec Eugene mais que tu avais raison. Tu sais en ce moment il faut en prendre et en laisser, tu donnes bien la main à Berthe et à maman et lorsque je reviendrais de la guerre si dieu veut je te sera reconnaissant-
« Berthe » tu es encore jeune et tu travaille comme une petite femme mais il faut espérer que tu seras récompensée car je crois que tu le mérite et fais attention a la petite Guiguitte, la pauvrette qui il faut espérer qu’elle parleras
Et René doit être un petit homme
Je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment.
Je vous embrasse à tous
Ton frère
Gustave Fortier »


jeudi 8 septembre 2016

Lettre de Gustave à sa sœur Berthe du 8 septembre 1916 « ....enfin ne t’en fais pas à ce sujet car des femmes je m’en fou et pour le moment je fais le quadrille avec messieurs les boches....Enfin patience d’ici quelques jours il faut espérer que ce sera fini....

Lettre de Gustave à sa sœur Berthe du 8 septembre 1916
« Aux armées le 8 - 9 – 16
Ma chère sœur
J’ai reçu ta lettre et en réponse je te demande si réellement tu a fais la commission à Melle Reine Ferney car je t’ai dis cela c’était simplement pour rire et en tout cas si elle te dis que je ne lui ai pas écrit tu lui diras que je lui ai envoyé une carte et qui probablement elle ne l’a pas reçue, enfin ne t’en fais pas à ce sujet car des femmes je m’en fou et pour le moment je fais le quadrille avec messieurs les boches, je suis à l’endroit que je désirais dans la S…… (la somme), je suis heureux.
Quand à Cyrille je n’ai encore rien reçu de lui, ni de son capitaine a qui j’ai écrit il y a longtemps et aussitôt que tu en auras ou j’en aurais, tu me le feras savoir car je suis très inquiet sur son sort, je ne sais à quoi penser et si je savais qu’il lui est arrivé quelque chose, personne plus ne me retiendrais et si je retournerais en Algérie ce serais que pour les jeunes enfants et maman, autrement je n’y mettrais plus les pieds. Enfin patience d’ici quelques jours il faut espérer que ce sera fini.
Pour te prouver que je me moque de Melle Ferney je t’envois une carte d’une gentille Parisienne que j’ai prise comme marraine et qui m’ envoi tous les jours une carte.
Je termine ma lettre en t’embrassant bien fort, ainsi que la petite nièce.
Gustave Fortier »

samedi 3 septembre 2016

Lettre de Gustave a sa maman du 2 septembre 1916

« 2 – 9 – 16
Chère maman
Je t’écrit pour te dire que je suis toujours en bonne santé et je pense que ma présente te trouve de même ainsi que toute la famille.
Je t’envois des pensées que j’ai ramassées en 1ere ligne dans un jardin qu’il y avait encore quelques fleurs que les obus avaient encore laissé, mais le soir même je suis retourné mais les boches m’avait vu le matin et ça avait té bombardé.
Je ne vois plus grand-chose à te dire donne le bonjour à Eugene.
Je t’embrasse ainsi que toute la famille, ton fils.
Gustave Fortier »

Lettre de Gustave à sa « chère sœur chérie » du 31 août 1916 Gustave s’inquiète de ne pas avoir de nouvelles de Cyrille, qu'il croit blessé, il évoque également sa "marraine de guerre".

« Secteur Postal 68 le 31-8-16
Ma chère sœur chérie
Je viens de recevoir ta lettre en même temps que celle de Melle Martinez. Tu me dis que Maman a écrit au ministre de la guerre, je crois que ce doit être au sujet de Cyrille, j’ai demandé de ses nouvelles a son capitaine qui ne tarderas pas à me renseigner mais pour moi il doit avoir été blessé et évacué, car le capitaine m’aurais déjà rendu réponse.
Il faut espérer que les battages nous donnerons bonne récolte et j’attends sur ta prochaine lettre avoir de bonnes nouvelles de Cyrille car cela m’inquiète beaucoup, ce serais malheureux qui moi depuis 14 mois qui traîne ma peau partout je n’ai rien et lui au bout d’un mois plus de nouvelles, je ne sais quoi penser, si il était prisonnier je serais tranquille car la guerre ne dureras plus longtemps qu’elle a durer, patience comme on dit (pas de nouvelles, bonnes nouvelles) il faut toujours espérer.
Sur sa carte Melle Henriette Martinez me demande si je la veux comme marraine mais la pauvre fille, elle ne sait peut être pas que j’ai une gentille Parisienne qui m’écrit et qui est très riche, enfin si il y a que ca pour lui faire plaisir je vais la contenter mais ne lui fais pas savoir que j’ai une Parisienne comme marraine autrement elle se désolerait; quand celle de Paris je peux te donner son nom « Clemence Lemarquis ». Puisque Melle Martinez tiens a être marraine je serais une fois de plus filleul. Tout ca est bien beau mais j’attends avec impatience le jour ou je serais auprès de vous tous, et les marraines je m’en moque c’est simplement pour que le temps de la guerre ne soit pas si long.
J’attends sur ta prochaine lettre des nouvelles de Cyrille car je ne sais plus quoi faire et les boches, gare à eux ils peuvent se sauver de devant qi ils ont fait une bêtise, j’y laisserai la peau, s’il le faut je te prie de croire que j’en descendrai pour lui et ma part car ces chameau là ils nous déclarent la guerre et ils nous font du mal, c’est a eux de se tenir au garde à vous, car ni blessés, ni estropiés, pas de Prisonniers…..
Je termine ma lettre en t ’embrassant bien fort ainsi qu’a toute la famille et Julie devrait m’écrire. Embrasse bien maman, Guiguitte, René pour moi, Ton frère qui pense à vous tous. Gustave Fortier.
PS : Si tu vois Julie demande lui la raison pour laquelle elle ne m’écrit pas, elle pense peut être a son mari mais comme moi la mauvaise"


L'expression « marraines de guerre » désigne les femmes ou les jeunes filles qui entretiennent des correspondances avec des soldats au front durant la Première Guerre mondiale afin de les soutenir moralement, psychologiquement voire affectivement. Il s'agissait souvent de soldats livrés à eux même, ayant par exemple perdu leur famille. La marraine de guerre faisait parvenir des lettres à son soldat mais pouvait également envoyer des colis, des cadeaux, des photographies. Les marraines de guerre voient le jour en janvier 1915
Il s’agit d’une œuvre de bienséance à l'initiative de catholiques conservateurs: donner aux soldats esseulés un soutien et une présence de substitution. En effet, ils sont de nombreux soldats à ne plus pouvoir écrire ni avoir de nouvelles de leur famille – et ce, notamment, parce que leur région est envahie par l’ennemi.
C’est pour ces hommes que Marguerite de Lens fonde, le 11 janvier 1915, la première association des marraines de guerre: La Famille du Soldat. En adressant lettres et colis, les marraines prennent ainsi le rôle de la mère ou de la sœur, et redonnent le moral aux «filleuls» infortunés. Et le moral, c’est bien connu: c’est bon pour les troupes et, donc, pour la guerre! Très vite, d’autres associations vont lui succéder, et de nombreux journaux vont, à leur tour, jouer les intermédiaires: L’Écho de Paris, L’Homme enchaîné, Le Journal, La Croix, etc