vendredi 31 août 2018

31 août 1918, Gustave écrit a sa petite sœur, il est toujours dans le secteur à l'ouest de Reims, qui est très exposé : JMO 1er RTA : 21 aout au 5 septembre (1918) L’occupation normale du secteur. Exécution de travaux de réorganisation. L’occupation de ce secteur très battue par l’artillerie ennemie qui fait un large emploi d’obus toxiques est particulièrement pénible. Les troupes vivent en permanence dans une atmosphère viciée par les gaz. L’allant des tirailleurs reste cependant intact. De nombreuses embuscades sont tendues, des coups de main sont exécutés. L’état du sol (marécages de la Vesle) ne permet pas la réussite de ces petites opérations contre un ennemi averti et très vigilant. Un groupe de quelques Spahis volontaires exécute également une petite reconnaissance avec beaucoup de courage et d’entrain mais ne ramène aucun prisonnier.

« Le 31 août 1918

Ma chère Petite Sœur
Je viens pas la présente t’apporter de mes nouvelles qui sont comme toujours assez bonnes et j’espère qu’il en soit de même pour toi.
Quand à moi je monte ce soir dans les tranchées en réserve pour être relevé et aller au repos ensuite.
Les travaux doivent aller pour le mieux et les battages tirent à leur fin je pense .
René que fait il? Et Julie aide maman dans les travaux.
Pour aujourd’hui je m’arrête car je ne vois rien à te dire.
Je t’embrasse ainsi que toute la famille, ton frere affectueux.

Gustave

1er Tirailleurs de Marche
1er Bataillon 1ere Compagnie
SP 68 »




mardi 28 août 2018

28 août 1918, longue lettre de Gustave qui revient sur plusieurs sujets : Il a bien reçu le mandat de 15F de sa Maman qui travaille dur pour tenir la ferme, Berthe a bien reçu les "Monnaies Boches", Sur les 5 "Boches qu'il a "démoli" : "Quand à ceux que j’ai démoli il y a pas à se faire du mauvais sang pour ça au contraire ils ne sont plus a craindre et ne te fais pas du mauvais sang a mon sujet", il préférerait aussi être la la maison que d'avoir une "embusque au front", enfin il s’inquiète a juste titre des épidémies qui courent au front comme à l’arrière, il parle de que l'on appellera à tord* "la Grippe Espagnole". *Voir article de GEO : https://www.geo.fr/…/la-grippe-espagnole-le-tueur-invisible…

« Le 28 août 1918
Ma chère Maman
Aujourd’hui je viens à l’instant de recevoir trois de tes lettres qui m’ont fait plaisir d’avoir de tes nouvelles et je m’empresse d’y faire réponse.
Sur ta lettre du 12 juin tu me demandes si j’ai reçu les 15F que tu m’as expédié qui je les ai reçu ainsi que le colis je ne me doute pas que tu dois avoir du travail avec ces battages enfin patience.
Lettre du 16 c’est Berthe qui m’écrit m’annonçant que vous avez reçu la monnaie boche que je vous ai expédié il y a qq temps. Quand à ceux que j’ai démoli il y a pas à se faire du mauvais sang pour ça au contraire ils ne sont plus a craindre et ne te fais pas du mauvais sang a mon sujet. Quand aux embusqués je n’en veux point je veux si il y a moyen retourner à Blida ca vaut mieux que toutes les embusques du front. Je suis près a avoir la médaille militaire encore un coup et ca y est.
Lettre du 18 tu me dis que cinq citations c’est assez et Mr Manot t’a demandé ma cinquième pour la faire insérer sur la dépêche mais je m’en moque ça ne me rempli pas la poche de voir mon nom sur les journaux il ferait mieux de m’envoyer qq sous pour boire un coup, enfin les plus riches c’est les plus chien.
Je serais très heureux de savoir qui est ce chef qui est aller en permission et qui a parlé de moi à Mr Rouillon ainsi qu’a Mr Manot enfin je m’en doute mais on peut dire ce que l’on veut de moi je m’en moque je serai heureux de savoir le nom de ce monsieur.
Remercie Mr Manot de son bonjour, je suis très flatté.
Pour aujourd’hui je suis encore en ligne dans un trou que j’ai creusé sous terre comme une tope ou un vrai porc épic enfin je ne me fais pas du mauvais sang pour si peu. C’est ennuyeux qu’il y ait le typhus mais il ne faut pas mourir qu’a la guerre en tout cas je te recommande de vous soigner à tous et de faire attention c’est une très mauvaise épidémie.
Je termine en t’embrassant ainsi que toute la famille,
ton fils affectueux. Gustave
Gustave Fortier
Caporal 1er Tirailleurs 1er Bataillon 1ere Compagnie
SP 68 »









dimanche 26 août 2018

26 août 1918 : Gustave est dans le secteur de Reims depuis plusieurs semaines, il est maintenant vers Vrigny, ou la 2eme bataille de la Marne a fait rage il y a un mois, les Allemands continuent de bombarder avec des obus a gaz, il y a de nombreux intoxiqués dans son régiments, les accrochages sont nombreux comme le dit l’extrait du JMO en PJ. JMO du 1er Régiment de Tirailleurs Algériens du 21 au 5 septembre 1918 "Le Capitaine Julia prend le commandement provisoire du 1er Bataillon, celui de Gustave, il sera tué à la tête de ses troupes le 3 octobre à Fismes." "Le secteur est dangereux entre les obus a gaz Allemands et les nombreuses embuscades tendues et coups de main effectués." « L’allant des Tirailleurs reste cependant intact »

« Le 26 aout 1918
Ma chère Maman
Pour ne pas te laisser sans nouvelles je m’empresse de te faire cette présente missive, la santé est toujours excellente et j’espère que la présente te trouvera de même. J’ai changé de vie je suis à une compagnie et je suis aussi tranquil qu’au téléphoniste.
Les travaux marchent pour le mieux j’espère et les battages tirent à la fin sans doute, à que cette maudite guerre se termine le plus tôt possible car tout le monde commence a en avoir assez. A Bir Rabalou que se passe t’il? C’est toujours la même chose les gens sont toujours aussi calme qu’au début de la guerre et ils ne s’aperçoivent guère de la guerre que lorsqu’on en parle.
René que fait il. Berthe t’aide grandement dans les travaux de la maison et Julie aussi enfin la seule chose que j’ai a te dire c’est de ne pas te faire de mauvais sang. Je te quitte en espérant que la présente te trouvera aussi en parfaite santé qu’elle me laisse.
Pour aujourd’hui je m’arrête en t’embrassant ainsi que toute la famille, ton fils affectueux.
Gustave »






mercredi 22 août 2018

23 août 1914 : il y a 104 ans, Décès de Gabriel Fortier, père de Gustave et Cyrille de Maladie à l’hôpital militaire d'Aumale. Gabriel était manifestement de santé fragile, il sera ajourné de son service militaire en 1885, 1886 et passe dans les services auxiliaires en 1887 pour une petite année. Avec le décès de Gabriel au début de la Guerre, le départ de Cyrille, tué le 15 juillet 1916 (né le 23 août 1895), le départ de Gustave en 1915 a la Guerre, Rosalie, comme beaucoup de femme à l'époque, doit tenir tant bien que mal la ferme.

« Commune de Bir Rabalou
Extrait du registre des actes de décès pour l’année 19
L’an mil neuf cent quatorze le vingt trois aout, nous Tartaix Auguste adjoint de la commune de Bir Rabalou avons procédé à la transcription de l’acte de décès ci-dessous :
Du vingt deuxième jour du mois d’aout, l’an mil neuf cent quatorze à quinze heures 
ACTE DE DECES de Fortier Gabriel Luc Thiebault époux de Lebrun Rosalie, décédé à l’hôpital militaire d’Aumale le vingt et un aout à dix neuf heures âgé de cinquante ans, cultivateur, né à Bône (Constantine) demeurant à Tablat
Fils de feu Joseph et de feue Kientz Geneviève.
Sur la déclaration faite à nous par les sieurs :
1° Delaize Marcel infirmier militaire à Aumale agé de vingt deux ans, non parent du défunt.
2° Dempy Ernest employé demeurant à Aumale âgé de trente six ans non parent du défunt.
Lesquels ont signé après lecture faite le présent acte qui a été fait double en leur présence et constaté suivant la loi par Nous.
Brive Victor adjoint au maire de la commune d’Aumale.
A Bir Rabalou le 10 avril 1928 
Le maire»





Grace au réseau, 👍👍 nous avons pu identifier l'endroit ou se trouvait Gustave sur une nouvelle photo, il s'agit de la porte du Pont a Vitry le François, coté extérieur. Avec les lettres de Gustave et le JMO, Gustave était en Avril -Mai 17 a Vitry le Francois ou son régiment apres de lourdes pertes lors de la bataille des Monts (Moronvilliers) fait repos.

Sur un effectif d’environ 3400 hommes, prés de 1000 hommes ont été tués, blessés ou disparus, a tel point que le 1er RMT sera transformé en 2 bataillons seulement, du 21 avril jour de la relève au 22 mai, le 1er RMT est totalement réorganisé.  Nous ne possédons aucune lettre de Gustave entre le 9 avril et le 24 mai, l'explication sera l’implication de Gustave dans la bataille des Monts, qui fait partie d’une vaste offensive voulu par le Général Nivelle.  Offensive de Champagne Moronvilliers (17 avril 1917)  Dès les premiers jours d’avril, le 1er RTM se porte dans la région de Mourmelon-le-Petit et occupe le secteur de Prosne. Il aménage le terrain d’où doit se déclencher une offensive en vue de chasser l’ennemi du massif de Moronvilliers. Le 17 avril à 4h45, malgré la neige et le froid, les tirailleurs s’élancent avec un entrain endiablé ; les trois premières lignes sont enlevées rapidement et de nombreux ennemis sont tués sur place ou faits prisonniers. Les unités se reforment dans la tranchées d’Erfurth et repartent à la conquête de nouveaux objectifs. Le bois 137 est occupé et la tranchée de la Fosse Froide atteinte. Mais le bataillon d’assaut, en flèche et non soutenu, menacé sur ses flanc et attaqué de front, doit se replier sur la lisière Nord du bois 137, ou viennent se briser plusieurs contre-attaques ennemies. Le 18, plusieurs attaques sont lancées sur la Fosse-Froide ; du 18 au 20, l’ennemi tente désespérément de reprendre le terrain perdu et soumet nos lignes à des bombardements d’une violence inouïe. Le 22, le régiment est relevé, les pertes subies sont lourdes : 1000 hommes hors de combats, dont 33 officiers. Mai 1917 Cantonné dans les environs de Vitry-le-François, le 1er RMT se reconstitue et les tirailleurs jouissent d’un repos bien mérité.



jeudi 16 août 2018

16 août 1918, Gustave est perturbé, les fiançailles de connaissances de Bir Rabalou alors que lui est au front, du coup il réagit aux menaces de "Voleurs" sur une personne de la famille : "Tu me dis aussi que les voleurs ont promis de tuer Mr Antoine Petit mais ils disent toujours plus que ce qu’ils font, il n’a pas a se faire du mauvais sang et je voudrais être à sa place ce ne serais pas eux qui me tueraient parce que je les descendraient avant."

« Le 16 aout 1918
Ma chère Maman
J’ai reçu ta lettre sur laquelle tu me dis que Albert Molle est fiancé avec Henriette Martinez, je leur souhaite bonne chance et que le plus promptement possible ils nous fassent gouter des dragés. Tu me dis aussi que les voleurs ont promis de tuer Mr Antoine Petit mais ils disent toujours plus que ce qu’ils font, il n’a pas a se faire du mauvais sang et je voudrais être à sa place ce ne serais pas eux qui me tueraient parce que je les descendraient avant.
Je suis très heureux que les récoltes ont été bonne et j’espère que le blé en sera de même il faudrait bien que cette maudite guerre finisse le plus tôt possible car elle commence à être un peu trop longue depuis quatre ans que ça dur.
J’espère que monsieur Manot et monsieur Servel t’aide bien dans les travaux quand à moi je voudrais être auprès de toi pour que tu puisse te reposer. Pour aujourd’hui je te quitte en t’embrassant bien affectueusement ainsi que toute la famille, ton fils.
Gustave »





samedi 11 août 2018

2eme lettre du 11 août 1918 : « Pour le moment je suis dans un petit village tout démoli par les obus Français et boches », Gustave est cantonné avec son 1er bataillon dans la région de Courmas dans la Marne, ce secteur a beaucoup souffert des bombardements, les 3 villages a proximité ont été très affectés et sont tous les 3 décorés de la croix de guerre 14 18. Le régiment de Gustave est affecté a « l’assainissement » du champ de bataille, tache difficile et marquante sans aucun doute.

« Le 11 aout 1918 Ma chère Maman
Ne te fais pas de mauvais sang car je suis toujours en bonne santé et j’espère que la présente te trouve de même.
Les travaux doivent aller pour le mieux je pense.
Pour aujourd’hui je ne puis pas t’écrire longuement, je m’arrête en t’embrassant, ton fils affectueux. Gustave
Tu as le bonjour d’Emile Delorieux qui est à l’artillerie »
Nota : pas trouvé d'Emile Delorieux dans les différentes sources dont je dispose (ANOM, MDH...).




1ere lettre du 11 août 1918 Gustave plein d'espoir! Toute la Presse s'en fait echo, Article Echo d'Alger du 11 aout 1918 Gustave dit : "La guerre sera près de sa fin vers la fin de l’année et pour les labours de l’année prochaine je serai près de toi.

« Le 11 aout 1918
Ma chère Maman
Je viens par ma présente missive t’apporter de mes nouvelles qui te feront plaisir j’espère je suis toujours en parfaite santé et je désirerais que la présente vous trouve à tous de même.
Aujourd’hui j’ai reçu une lettre d’Adolphe datée du 8 aout sur laquelle il me dit qu’il est toujours bien portant.
Que se passe t’il dans ce beau bled de Bir Rabalou rien de nouveau comme toujours?
La guerre sera près de sa fin vers la fin de l’année et pour les labours de l’année prochaine je serai près de toi.
Je termine en t’embrassant affectueusement ainsi que toute la famille, ton fils.
Gustave Fortier »


samedi 4 août 2018

Retour au 4 aout 1916 : Dernière lettre connue de Rosalie à son fils Cyrille (le frère de Gustave) qui est mort le 15 juillet; pas eu de réponse sur ses 3 dernières; l’inquiétude est grande. « Le 4 Aout 1916 Mon cher fils aimé Très ennuyé de ne pas recevoir de tes nouvelles depuis le 14. je me fais des idées mais tout le monde est en bonne santé et toi je le désire de tout cœur et Gustave me demande de tes nouvelles aussi. Toute la famille t’envois mille caresses. Ta mère qu’elle t’aime tous grand cœur ouvert. Rosalie. Réponse si tu peut. »


Les informations sur Cyrille restent peu importantes pour la famille, Rosalie va écrire au ministre de la guerre pour obtenir des nouvelles, Gustave va essayer de contacter le capitaine de Cyrille; Gustave crois savoir que Cyrille à été évacué en tant que blessé, ensuite Gustave pense que Cyrille est en sécurité vers Nancy. Puis début octobre Rosalie annonce que Cyrille serait prisonnier en Allemagne, Gustave justifiera le manque de correspondance par le fait que les tirailleurs algériens particulièrement était punis de correspondance du fait que les prisonniers Allemands ont été a un moment envoyés en Algérie et au Maroc pour y travailler.
Le document « fiche » joint montre que la transcription de décès de Cyrille s’est faite le 24 octobre 1916; cette transcription s’est faite a Tablat en Algérie, automatiquement le maire de Bir Rabalou a été informé et c’était le rôle du Maire d’informer les familles.
Suite à la rencontre avec Alice PETIT Alice (nièce de Cyrille et Gustave) nous a appris que Julie sa maman et sœur de Gustave et Cyrille, a caché la lettre annonçant le décès de Cyrille probablement jusqu’à la fin de la guerre.
Julie à donc sciemment caché la vérité pour préserver la famille et à Gustave car il explique dans ses lettres que si il était arrivé quelque chose à Cyrille, il aurait tout fait pour le venger et donc prendre des risques, ce qui inquiétait beaucoup Rosalie et Julie.
Rosalie cherchera des informations et écrira a la Croix Rouge CICR qui lui répondra a plusieurs reprise selon
le document CICR en pj.






vendredi 3 août 2018

3 aout 1918 Le 1er RTA est basé au Sud de Reims jusqu’au 3 aout, le premier bataillon de Gustave est basé à Ludes.

« Le 3 août 1918
Ma chère Maman
Pour ne pas te laisser sans nouvelles je t’adresse aujourd’hui cette petite missive accompagnée de ma dernière citation que tu pourra montrer à tout ceux de Bir Rabalou principalement chez Servel quand leur Adrien en aura fait autant il sera autorisé a retourner au pays, je ne lui demande pas les cinq étoiles en plus.
Tu pourra la montrer à Mr Manot si ça lui fait plaisir je ne pense pas qu’il te dise que je suis un embusqué.
Je ne t’écris pas longuement aujourd’hui car j’ai beaucoup de travail à faire.
Je termine en espérant que la présente te trouve en aussi parfaite santé qu’elle me laisse je t’embrasse ton fils affectueux.
Gustave
Gustave Fortier
1er tirailleur de Marche
1er bataillon 1ere compagnie
SP 68 »


mercredi 1 août 2018

2eme lettre du 1 aout 1918. "Je suis très heureux de savoir qu’en ce moment vous êtes en train de battre le blé temps que moi je bats les Fritz mais il faut toujours avoir patience car avec la patience on arrive à tout"

« Le 1er aout 1918
Ma chère Maman
Je viens a l’instant de recevoir ta missive me disant les conditions que t’avait faites Mr St Upery, oui tu as bien fait de lui repousser ses conditions car d’une manière ou d’une autre nous serons dans le sac avec cette guerre.
Tu t’es renseignée pour savoir si il cultivait la propriété car de cette façon il serait obligé de nous payer la location, si non ce serait tant pis pour nous car cette guerre nous fait du tort à tous.
Je suis très heureux de savoir qu’en ce moment vous êtes en train de battre le blé temps que moi je bats les Fritz mais il faut toujours avoir patience car avec la patience on arrive à tout.
Ce soir je suis relevé je vais au repos mais pas pour longtemps car l’année est bien mal partie jusqu’au mois de Novembre ce seras pas tranquil après arrivera l’hiver et j’irai vous voir vers le mois de janvier ou de Février mais ne te fait pas du mauvais sang pour moi.
Je te quitte en t’embrassant affectueusement ainsi que toute la famille, ton fils.  Gustave
Bonjour aux amis et je n’oublie pas Mr Eugene.   PS je joins à ma lettre deux pièces Boches »


Lettre de Gustave à Julie sa grande sœur du 1er août 1918, il reparle du fait qu’il a tué « cinq boches », objet de sa dernière citation, il l’avait évoqué dans une lettre à Berthe précédemment.

« Le 1er Aout 1918
Ma chère sœur
Je viens te mettre un petit mot en même temps que la carte à Berthe, je te fais savoir que ça va toujours assez bien et j’ai reçu des nouvelles d’Adolphe il y a pas longtemps sur lesquelles il me dit qu’il il y a passer de près, c’est comme moi tout les jours on risque a se faire descendre comme des moineaux.
Dernièrement j’ai tué cinq Boches qui voulaient faire les malins mais grâce à Dieu je m’en suis tiré.
Je t’embrasse ainsi que la petite Alice et embrasse bien toute la famille pour moi, ton frère.
Gustave »