mercredi 29 novembre 2017

29 novembre 1917; Gustave va se former au téléphone...

« Aux armées le 29 novembre 1917
Ma bien chère Maman
Je viens par ma présente lettre te donner de mes nouvelles qui sont comme toujours assez excellente; la santé ce qui est le principale est en très bonne voie, quand au reste ça va à peu près je vais suivre ou du moins je pense partir après demain pour aller me perfectionner dans le téléphone.
J’espère dans un mois aller en permission après mon stage de téléphone, ne te fais pas du mauvais sang à mon sujet, je ne te demande rien au sujet des travaux car j’espère que le tout doit aller pour le mieux.
Dans l’attente de te lire, Reçois chère Maman mes plus doux et affectueux baisers.
Gustave Fortier
1er tirailleurs de Marche
4eme Compagnie GID
Secteur Postal 68 »




dimanche 26 novembre 2017

26 Novembre 1917, la neige tombe, Gustave est dans un depot de munition, il est tranquille pour quelques jours...

« Aux armées le 26 novembre 1917
Ma chère Maman
Aujourd’hui Lundi il y a de la neige et partout est blanc, hier j’ai reçu un passe montagne et deux paires de chaussettes que m’a adressé ma marraine du Pas de Calais et dont je n’aurai pas froid cet hiver.
A Bir Rabalou quoi de neuf. C’es toujours la même chose y a-t-il beaucoup plus depuis ma dernière permission et les labours sont avancés j’espère. Quand à Monsieur Eugene je ne demande pas ce qu’il fait car je pense qu’il doit bien faire son travail.
Donne moi de temps en temps des nouvelles du village et des amis, quand à mon compte ne te fais pas du mauvais je ne suis pas mal, je suis à un dépôt de munition et je suis heureux pour quelques jours.
Pour aujourd’hui je termine ma présente lettre en t’embrassant; ton fils affectueux. Gustave Fortier
1er tirailleurs de Marche
8eme compagnie Subsistance 6eme génie Secteur Postal 68 »




vendredi 24 novembre 2017

24 novembre 1917 "...si je ne t’avais pas je crois que je pourrais crever au régiment enfin tout ça se paiera après la guerre, car les gros cochons que je défend en ce moment ne feraient pas seulement une lettre..."

« Le 24 novembre 1917
Ma chère Maman
Ne te fais pas du mauvais sang à mon sujet car pour le moment je ne suis pas mal, je gère un dépôt de munition de la Division et je n’ai pas a me plaindre que la nourriture laisse un peu a désirer et je vais faire mon possible pour acquérir la confiance de la Division et quelques fois je pourrais avoir une petite embusque tranquil car il y a assez longtemps que je suis à la division. Pour le moment je suis avec 3 hommes et j’ai tout les munitions de la Division en consigne enfin ça va a peu près.
J’espère que les travaux doivent aller pour le mieux et si l’année de 1918 pourrait nous être bonne cela irait peut être mieux que nous puissions nous remettre à la grande culture.
Aujourd’hui le 24 novembre j’attends un colis que ma Marraine dit m’envoyer. Ce colis renferme des chaussettes et j’attends un passe montagne car elle m’a prié de lui dire ce dont j’avais besoin et pour ne pas la froisser je lui ai demandé des chaussettes et un passe montagne.
C’est toujours autant de pris sur la classe puisque le régiment nous donne rien, il faut bien pour se battre que quelqu’un nous habille.
A Bir Rabalou quoi de neuf? Toujours Kif Kif? Enfin je vois que peut être l’Algérie ne me verra pas de sitôt si ce n’est que toi car les autres il y a pas d’amis et si je ne t’avais pas je crois que je pourrais crever au régiment enfin tout ça se paiera après la guerre, car les gros cochons que je défend en ce moment ne feraient pas seulement une lettre; il faut si je veux recevoir des lettres écrire aux étrangers des pays que je ne connais point.
Je termine la présente lettre en t’embrassant; ton fils très affectueux.
Gustave Fortier »





mercredi 15 novembre 2017

Lettre de Gustave du 15 novembre 1917, il a reçu un mandat de 10f de sa Maman et espere bien partir rapidement en permission.."J’ai reçu des nouvelles de ma marraine me demandant si j’avais besoin de chaussette ou ceinture, c’est une bien brave personne qui s’intéresse au sort des soldats, non pas comme ces faiseurs de chichi de Bir et d’ailleurs."

« Aux armées le 15 novembre 1917
Ma chère Maman
Je viens à l’instant de recevoir ta lettre contenant un mandat de 10F et je t’en remercie bien.
Pour le moment je suis comme toujours en excellent santé et j’espère que la présente vous trouve à tous de même.
Il y a quelques jours j’ai reçu des nouvelles de chez Juliette qui me dis que tu les as remercié enfin j’espère aller en permission dans quelques jours ou plutôt dans quelques semaines enfin je ferais mon possible pour y aller pendant les jours de fêtes.
J’ai reçu des nouvelles de ma marraine me demandant si j’avais besoin de chaussette ou ceinture, c’est une bien brave personne qui s’intéresse au sort des soldats, non pas comme ces faiseurs de chichi de Bir et d’ailleurs.
Je termine en t’embrassant, ton fils affectueux.
Gustave Fortier »





mardi 14 novembre 2017

Lettre de Gustave du 14 novembre 1917, content que sa Marraine de Guerre s'occupe de lui et lui envoie de la nourriture.

« 14 11 17
Ma chère Sœur
C’est sur la carte que m’a envoyée ma Marraine du PdC (Pas de calais). Car dernièrement elle m’a envoyé un carnet de carte, un pot de confiture, une boite de sardine, du chocolat suisse, enfin je suis heureux de voir que les gens de mon village m’oublient mais que ceux de France ne m’oublient pas. Enfin il me reste a remercier les habitants de Bir Rabalou de leurs bons souvenirs.
Dans l’attente de te lire je t’embrasse, ton frère affectueux.
Gustave »






dimanche 12 novembre 2017

13/11/17 : Gustave évoque un nouveau changement de lieu de cantonnement, les troupes se déplacent a pied et parcourent des distances de plusieurs dizaines de kilomètres par jour avec tout leur "barda" ou comme le dit Gustave "l'armoire a glace". Cette lettre a été retournée a Gustave par son petit frère avec un mot lui souhaitant une bonne année .. 1918.

« Le 13 novembre 1917
Ma chère Maman
Pour ne pas te laisser sans nouvelles de moi je te fais cette petite lettre qui te tranquilliseras sur mon sort. Je pars demain pour changer de village et toujours l’armoire à glace sur le dos. J’en ai tellement l’habitude que je ne puis plus m’en passer et même je ne sais pas marcher sans sac. La marche ne seras pas longue mais je crois que d’ici quelques temps je vais demander à entrer au régiment puisque au dépôt il y a pas de permission, je compte être de retour vers la fin de décembre a moins qu’il y ai de nouveaux ordres d’ici là.
Je te remerci d’avoir remercié Juliette et son mari pour moi ainsi que monsieur et madame Legout qui ont été bien gentille pour moi lors de mon passage à Paris.
Hier j’ai reçu la carte de René qui m’a fait bien plaisir et je me suis empressé de lui écrire et à cette heure tu l’auras peut être en même temps que la présente.
Les travaux doivent aller pour le mieux et j’espère que M Eugene s’occupe du travail.
Enfin il faut encore renvoyer à l’année prochaine puisque pour cette année il y a plus rien à faire mais pour les moissons peut être que ce seras fini mais si non je verrai de voir, prenons toujours patience.
Je termine ma présente lettre en t’embrassant, ton fils affectueux. Gustave »
En complément sur cette lettre, hypothèse : René (petit frère de Gustave et mon grand père) à du écrire sur cette lettre de Gustave, puis Gustave aurait retourné cette lettre à sa maman :
« Cher frère
Je te fait c’est deux mots pour te souhaité une bonne et heureuse année et une longue permition recois cher frere les meillieur baiser de ton frère René »





samedi 11 novembre 2017

En ce 11 novembre, 99e anniversaire de l'armistice... 11 novembre 1917, Gustave écrit "hélas il arrivera un jour ou cette guerre se terminera et l’on pourras causer à son aise si Dieu le veut car j’ai bon espoir que ceux qui jusqu’à présent n’ont pas fait leur devoir, le feront pas après la guerre mais on pourra alors discuter devant tout le monde et lever la tète avec fierté." : un message sur les profiteurs et les "embusqués".

« Le 11 novembre 1917
Ma chère Maman
Je viens à l’instant de recevoir une lettre de Berthe qui m’a fait bien plaisir et je m’empresse d’y répondre.
J’espère que ma présente lettre te trouve en excellente santé ainsi qu’elle me laisse.
Ne te fais pas de mauvais sang à mon sujet car je ne m’en fais pas souvent.
J’espère dans quelques jours être relevé des lignes pour aller au repos, sans doute car depuis assez longtemps nous n’avons eu de grand repos.
Tout le monde de Bir Rabalou ne doivent pas trop de faire du mauvais sang, de cette façon la guerre peut durer, mais hélas il arrivera un jour ou cette guerre se terminera et l’on pourras causer à son aise si Dieu le veut car j’ai bon espoir que ceux qui jusqu’à présent n’ont pas fait leur devoir, le feront pas après la guerre mais on pourra alors discuter devant tout le monde et lever la tète avec fierté.
Tu sais de qui je veux parler mais pour le moment je ne puis que faire qu’une seule chose. Me taire!!!
Je termine ma présente lettre en t’embrassant affectueusement. Gustave »







dimanche 5 novembre 2017

6 novembre 1917 : Gustave dit avoir reçu de sa marraine de Guerre un colis, ainsi que la photo du frère de celle ci, qui à été tué a Craonne le 16 avril 1917, l'occasion d'illustrer cet article d'éléments de Craonne et de rendre hommage a toutes ces Marraines de Guerre qui ont soutenus nos chers Poilus.

« Aux armées le 6 novembre 1917
Ma chère Maman
Je viens par ma présente lettre de donner de mes nouvelles qui sont comme toujours excellente, je suis en très bonne santé et j’espère que ma présente te trouve de même ainsi que toute la famille.
Hier j’ai reçu un petit colis de Melle d’Hericault et ainsi que la photographie de son frère qui fut tué le 16 avril 1917 à Craonne.
J’espère que si Melles Servel ou quelques demoiselles de Bir Rabalou demandent de mes nouvelles tu les renseignera sur mon sort, car pour le moment je n’ai guère le temps de lui donner des miennes mais puisque je t’en donnes à toi ça sert pour tous.
Quand à Berthe j’espère qu’elle te donne la main pour son mieux et dans un mois je pense aller en permission et si elle pouvait venir m’attendre à Alger je serais heureux de la prendre en même temps que Juliette du moment qu’elle tiendrait à passer quelques jours à la campagne.
Dans l’attente de te lire, Reçois de ton fils ses baisers les plus affectueux.
Gustave »
Melle "d’Héricault" est une des marraines de guerre de Gustave, il fait état d’une photo du frère de cette personne décédée le 16 avril 1917 à Craonne, lors de l’offensive Nivelle ou bataille du chemin des dames.











Lettre de Gustave du 1er Novembre 1917

« Aux armées le 1er Novembre 1917
Ma chère Maman
Ne fais pas attention a mon avant dernière lettre car j’étais un peu ennuyé de voir qu’il fallait faire l’imbécile comme aux premiers jours de mon entrée au service mais actuellement j’ai une petite embusque pour quelques jours. Je suis à l’ordinaire d’un peloton de travailleurs qui est détaché aux tranchées pour la réfection des routes et des boyaux, pour le moment j’ai une bonne place en attendant d’avoir ma permission d’un mois pour l’Algérie car j’espère y aller dans deux mois au plus et si j’ai toujours une bonne embusque je demanderai à ce que l’on me retarde la permission. Ne te fais pas du mauvais sang à mon sujet car pour le moment je n’ai pas en m’en faire et si en retournant à la compagnie je pense avoir la place de Caporal d’ordinaire de la Compagnie, ça ira tout a fait bien, enfin pour le moment ça va. Je termine ma lettre en t’embrassant très affectueusement ainsi que toute la famille. Gustave
Dis à Julie de donner des mes nouvelles à Adolphe et qu’elle me donne des siennes. Gustave »