mardi 31 juillet 2018

31 juillet 1918 "En ce moment il est déjà tard et c’est à la lueur d’une bougie que je t’écris, il est minuit je prends la garde au téléphone pour pouvoir te donner de mes bonnes nouvelles. Quand à moi tu pourra dire aux gens de Bir Rabalou que j’ai fait mon devoir et ceux qui ne sont pas contents je les attends ici. J’ai cinq étoiles la fourragère et je vais avoir une citation de que j’ai gagné tout dernièrement."


« Le 31 juillet 1918
Ma chère Maman
Ne voulant pas te laisser sans nouvelles je m’empresse de te faire vite une petite lettre
qui te fera plaisir car je suis toujours en parfaite santé et j’espère que la présente te trouve de même.
En ce moment il est déjà tard et c’est à la lueur d’une bougie que je t’écris, il est minuit je prends la garde au téléphone pour pouvoir te donner de mes bonnes nouvelles.
Je ne te demande pas ce qui se passe pour les travaux car je suis certain que tout doit aller pour le mieux.
Quand à moi tu pourra dire aux gens de Bir Rabalou que j’ai fait mon devoir et ceux qui ne sont pas contents je les attends ici. J’ai cinq étoiles la fourragère et je vais avoir une citation de que j’ai gagné tout dernièrement.
Pour aujourd’hui je m’arrête en joignant à ma lettre ma cinquième citation et un billet boche comme souvenir en attendant que je t’envoie quelques pièces que tu me conserveras avec les casques.
Je t’embrasse ainsi que toute la famille, ton fils affectueux.
Gustave »




Gustave parle des députés d’Algérie qui ne « causent pas pour nous (les Poilus) qui (les députés) se moquent du pays une fois élus » André-Paul HOUBÉ fait partie des 4 députés d’Algérie, il est celui du département d’Alger. Ces 4 députés de gauche dont André Paul Houbé veulent une approche diplomatique du conflit. " ..puisque en Algérie nous avons des députés qui ne causent pas pour nous et c’est de notre faute non pas celles des jeunes mais de ceux qui ont voté pour ceux qui se moquent du pays une fois élus." "Depuis le 3 juillet je suis en ligne et je n’ai reçu aucune blessure je ne suis pas très content car sans ça quelques jours à l’hosto je serais heureux enfin je n’ai pas de chance au contraire on me donne des citations en veux tu en voilà."


« Le 28 juillet 1918
Ma chère Maman
Je viens t’apporter de mes nouvelles qui ne sont pas mauvaises et toujours assez bonnes pourvu que la santé se maintienne oui car la santé c’est le principal.
J’ai reçu des nouvelles de chez Juliette qui m’ont fait plaisir et ce qui m’a fait que leur ai répondu aussitôt.
Depuis le 3 juillet je suis en ligne et je n’ai reçu aucune blessure je ne suis pas très content car sans ça quelques jours à l’hosto je serais heureux enfin je n’ai pas de chance au contraire on me donne des citations en veux tu en voilà.
Les travaux marchent pour le mieux je suis heureux de savoir que la récolte se présente bien il ne faut jamais désespérer.
Quand à moi pour le moment je me moque de tout ce qu’il advienne, j’attends avec impatience ma permission qui j’espère sera vers le mois de décembre ou au commencement de janvier, patience puisque en Algérie nous avons des députés qui ne causent pas pour nous et c’est de notre faute non pas celles des jeunes mais de ceux qui ont voté pour ceux qui se moquent du pays une fois élus.
J’espère que les travaux doivent avancer et les battages du blé a du commencer, l’avoine et l’orge sont finie je pense.
Pour aujourd’hui je ne vois plus grand-chose à te dire que te demander des nouvelles du pays et de mes amis.
Je termine en t’embrassant,
ton fils affectueux.
Gustave »



jeudi 26 juillet 2018

26 juillet 1918 "Berthe ... elle n’a qu’a attendre puisque j’ai ou vais avoir une citation de plus donc si elle veut m’en payer une ce n’est pas le moment et la guerre n’est pas finie peut être que d’ici là je réussirai a en avoir une douzaine non qu’elle garde son argent ça lui rendra plus service que de m’acheter une croix de guerre."

« Le 26 juillet 1918
Ma chère Maman
Je viens par ma présente lettre t’apporter de mes nouvelles je suis toujours en parfaite santé et j’espère que la présente te trouve de même à son arrivée.
Les travaux marchent bien j’espère? Et la récolte se présente pour le mieux enfin ah!
Quel jour je serai auprès de toi pour te remplacer de tout ces travaux pénibles.
Les indigènes ainsi que Mr Eugene font bien leur travail?
Quand à ceux que Berthe me demande elle n’a qu’a attendre puisque j’ai ou vais avoir une citation de plus donc si elle veut m’en payer une ce n’est pas le moment et la guerre n’est pas finie peut être que d’ici là je réussirai a en avoir une douzaine non qu’elle garde son argent ça lui rendra plus service que de m’acheter une croix de guerre.
Ne te fais pas du mauvais sang à mon sujet je suis toujours en bonne santé et le serai toujours.
Je t’embrasse ton fils affectueux.
Gustave »
Croix de guerre 14 18 : Le sculpteur Paul-Albert Bartholomé à réalisé le modèle définitif :
« La Croix de guerre instituée par la loi du 8 avril 1915 est en bronze florentin du modèle de 37 mm, à quatre branches, deux épées croisées. Le centre représente à l'avers une tête de République au bonnet phrygien ornée d'une couronne de lauriers avec en exergue « République française ». Il porte au revers l'inscription 1914-1915 » (Art. 1er du décret du 23 avril 1915)
Étoiles
Citation à l'ordre du régiment : bronze
Citation à l'ordre de la brigade : bronze
Citation à l'ordre de la division : argent
Citation à l'ordre du corps d'armée : vermeil
Palme
Citation à l'ordre de l'armée : bronze
5 citations à l'ordre de l'armée : argent


26 juillet 1918 : Lettre de Gustave à sa sœur (probablement Berthe), lettre dans laquelle il décrit une action ou il «descend cinq boches», c’est la seule lettre ou il donne ce genre de récit, cet « acte de bravoure » est le motif de sa dernière citation. "J’ai descendu cinq boches sur un pont et empêché une mitrailleuse de s’installer sans ça elle nous aurait bien servie et il y aurait eu beaucoup de tué chez nous. Penses tu je me suis trouvé nez à nez avec trois Fritz en trois coups de fusil les trois en bas je redescends à la tranchée pour recharger mon fusil je remonte une mitrailleuse me tirait dessus je passe de l’autre coté du pont encore deux Fritz je les démolis et puis puis puis je m’arrête c’est trop long à te conter cette aventure tu aurais peur tu te ferais du mauvais sang."

« Le 26 juillet 1918
Ma chère Petite Sœur
Je viens à l’instant de recevoir ta lettre datée du 19.7.18 qui m’a fait plaisir d’avoir de tes nouvelles et je m’empresse de te faire savoir que les miennes ne sont pas mauvaises la santé est excellente c’est une bonne chose.
Quand à ce que tu me demandes ne te fais pas de tourments la dessus je me débrouillerai bien pour en avoir une autre et peut être mieux enfin je ne veux pas te dire que l’on m’a dit que peut être je vais avoir la militaire ce serait de la chance et moi qui en ai si peu quoique je la mérite mais tout ça c’est la chance.
J’ai descendu cinq boches sur un pont et empêché une mitrailleuse de s’installer sans ça elle nous aurait bien servie et il y aurait eu beaucoup de tué chez nous. Penses tu je me suis trouvé nez à nez avec trois Fritz en trois coups de fusil les trois en bas je redescends à la tranchée pour recharger mon fusil je remonte une mitrailleuse me tirait dessus je passe de l’autre coté du pont encore deux Fritz je les démolis et puis puis puis je m’arrête c’est trop long à te conter cette aventure tu aurais peur tu te ferais du mauvais sang.
Non ne te fais pas de mauvais sang et surtout recommande à maman de ne pas s’en faire.
Dans l’attente de te lire. Reçois mes plus doux baisers ainsi que toute la famille, ton frère affectueux.
Gustave »



mardi 24 juillet 2018

24 juillet 1918 "Je pense avoir une sixième citation ce qui me fera six jours de plus à prendre à ma prochaine permission. Ce coup là je compte avoir la palme. Et après ça je ne veux plus faire de tours de force j’en aurai assez." « Caporal Téléphoniste d’un courage et d’une bravoure légendaires au régiment. Lors de l’attaque du 15 juillet, les liaisons ayant été détruites par le bombardement s’est transporté sous un feu violent à un autre poste pour assurer une demande urgente. Au retour de sa mission armé d’un fusil mitrailleur, a interdit à un groupe ennemi l’accès à un poste important, et a tué 3 allemands qui cherchaient a le forcer. Par sa belle attitude a par une contre attaque comme chef de groupe facilité la destruction de ce poste par le génie, contribuant ainsi pour une large part à l’arrêt de la ruée ennemie. Déjà cité 5 fois. »

« Le 24 juillet 1918
Ma chère Maman
Je viens par la présente lettre te donner de mes nouvelles qui sont assez bonnes pour le moment je suis toujours en bonne santé et j’espère que la présente missive te trouve de même qu’elle me laisse.
Je suis très heureux que les travaux vont pour le mieux quand a moi ça ne va pas mal pour le moment.
Je pense avoir une sixième citation ce qui me fera six jours de plus à prendre à ma prochaine permission.
Ce coup là je compte avoir la palme. Et après ça je ne veux plus faire de tours de force j’en aurai assez.
Pour aujourd’hui je m’arrête je t’écrirai plus longuement demain, ton fils qui pense sans cesse à toi.
Gustave »





dimanche 15 juillet 2018

Cyrille, le frère de Gustave est tué en montant au combat le 15 juillet 1916. Cette lettre de Cyrille à sa Maman est la dernière de Cyrille le frère de Gustave, en effet Cyrille est décédé le 15 juillet 1916 de ses blessures.Il a été touché lors des tirs de barrage sur la colonne qui monte de la citadelle de Verdun ou il a passé sa dernière nuit, au front le 14 au soir, évacué il décède rapidement le 15 juillet

Cyrille, le frère de Gustave est tué en montant au combat le 15 juillet 1916.
Cette lettre de Cyrille à sa Maman est la dernière de Cyrille le frère de Gustave, en effet Cyrille est décédé le 15 juillet 1916 de ses blessures.Il a été touché lors des tirs de barrage sur la colonne qui monte de la citadelle de Verdun ou il a passé sa dernière nuit, au front le 14 au soir, évacué il décède rapidement le 15 juillet
« Le 14/7/16 Ma chère Maman
Je m’empresse de t’écrire pour te faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles. J’ai reçu ta lettre datée du 3 courant qu’elle m’a fait bien plaisir d’apprendre que Gustave à eu sa permission et que toute la famille se porte toujours bien, tant qu’a moi la santé se maintient toujours et je te dirais que j’ai reçu le mandat daté du vingt et je l’ai reçu le 10 juillet, le talon mais je ne l’ai pas encore touché a cause qu’on est parti du repos et l’on est aux tranchées dans la Meuse. Enfin chère Maman ne te fais pas du mauvais sang pour moi car tant que la santé va bien ce n’est rien, je ne t’en met pas plus long car je vais me reposer un peu pour ce soir, tu remerciera bien Julie de sa lettre car je t’écrit cette lettre à la vavite et qu’elle remercie Adolphe aussi de sa lettre car quand j’aurais un peu plus de temps, je lui écrirait, nous sommes à Verdun.
Mais ne te fais pas de mauvais sang pour moi, je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment, en attendant d’avoir un peu plus de temps. Embrasse bien fort tout mes petits frère et sœur, un gros baiser de ton fils pour la vie.
Cyrille Fortier.
3eme Tirailleur de Marche 2eme Compagnie de Mitrailleuse SP 132 »







samedi 14 juillet 2018

14 juillet 1918 Gustave ".. j’ai en plus à porter une croix de guerre et cinq étoiles, les gallons de caporal et une ficelle qui me servira à me pendre lorsque j’en aurai assez de la vie, oui une ficelle verte et rouge autour du bras gauche c’est-à-dire la fourragère.."

« Dimanche le 14 juillet 1918
Ma chère Maman
Je viens par ma présente lettre t’apporte de mes nouvelles qui sont toujours assez bonnes.
Aujourd’hui 14 juillet voila 3 ans que pour la première fois j’étais au tranchées en Belgique ou j’ai eu le baptême du feu, oui voila trois ans et toujours au même point que lorsque je suis monté pour la 1ere fois sauf que j’ai en plus à porter une croix de guerre et cinq étoiles, les gallons de caporal et une ficelle qui me servira à me pendre lorsque j’en aurai assez de la vie, oui une ficelle verte et rouge autour du bras gauche c’est-à-dire la fourragère, mon régiment l’a eu dernièrement.
En ce moment l’artillerie tire et je veille auprès du téléphone, pour t’écrire te renseigner sur mon sort qui n’a jamais été mauvais.
Les travaux marchent pour le mieux j’espère et la récolte s’annonce bien? Je pense que cette année tu sera récompensée de tes peines enfin patience toujours patience.
Quand à moi je suis aux tranchées et prends le temps comme il vient.
J’ai reçu le mandat de quinze francs.
Pour aujourd’hui je m’arrête en t’embrassant ainsi que toute la famille, ton fils affectueux.
Gustave »
La fourragère qui tient son nom et son origine du milieu agricole vers la fin du xvie siècle, n’était alors qu’une simple corde à fourrage portée autour de l’épaule par les dragons autrichiens sans ferrets. C’est Napoléon Ier qui lui donnera l’appellation de fourragère, ce en distinguant les hussards en jaune des artilleurs en rouge. Celle-ci sera supprimée à la fin de la guerre de 1870. En avril 1916, une décision ministérielle française entérina la fourragère telle que nous la connaissons. Le modèle français fut repris par de nombreux pays.
Verte rayée de rouge
Aux couleurs de la croix de guerre 1914-1918 ou de la croix de guerre 1939-1945. Cette fourragère est portée par les unités citées à 2 ou 3 occasions à l’ordre de l’armée. Si ces citations ont été attribuées lors de la Première Guerre mondiale, la fourragère est simple. Si les citations ont été accordées lors de la Seconde Guerre mondiale, la fourragère porte une olive rouge rayée de vert.
Voici les 2 citations qui ont permis au régiment de Gustave d’obtenir la fourragère « verte et rouge »
« Le 18 septembre 1916, énergiquement entraîné par son chef, le Lt-Cl Caré, s'est jeté dans un élan superbe à l'attaque des positions allemandes et a enlevé brillamment la 1re ligne ennemie, sur un front de 800 m, brisant ensuite la résistance acharnée de réduits garnis de mitrailleuses, atteint les objectifs qui lui étaient assignés à plus de 2 km de sa base de départ en exécutant sous le feu le plus violent un changement de direction des plus difficiles. A fait 600 prisonniers. »
— Ordre général n°403 du 21 octobre 1916 de la 6e Armée
« Régiment indigène de haute valeur, dont le loyalisme a toujours égalé la bravoure. Pendant les deux premiers jours d’une récente bataille, sous l'énergique impulsion de son chef, le lieutenant-colonel Pidaut, a résisté avec une héroïque opiniâtreté à toutes les attaques d'un ennemi supérieur en nombre appuyé par une artillerie redoutable. À gardé, au prix de sanglants sacrifices, une position importante, opposant à l’ennemi, jusqu’au moment où il reçut l'ordre de se replier, une résistance acharnée que commandait impérieusement la situation tactique. Le troisième jour, alerté quelques heures après son retrait de cette lutte, s'est porté, malgré l’état de fatigue dans lequel il se trouvait, sur de nouveaux emplacements de combat, avec un entrain remarquable. Le lendemain, a repris contact avec l’ennemi dont la progression devenait menaçante. Combattant avec sa vaillance coutumière et disputant le terrain pied à pied, a réussi à enrayer l'avance allemande. Enfin, pendant les trois suivant, a maintenu intégralement toutes ses positions, malgré les violentes tentatives faites par l'ennemi pour l'en chasser. Malgré ses lourdes pertes, a conservé un moral très élevé, s'est toujours montré animé du même esprit de sacrifice et, en toutes circonstances, n’a cessé de manifester la même inébranlable confiance dans le succès final. »
— Décision du G. Q. G. du 6 juillet 1918






mardi 10 juillet 2018

10 juillet 1918 "Je suis très heureux que les travaux marchent pour le mieux, l’orge et l’avoine sont finie d’être moissonnées et le blé à l’heure actuelle est pas loin d’être achevé enfin patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Il va finir par venir en France ce beau monsieur que ce Servel qui depuis le début de cette guerre n’a pas seulement défendu un bœuf de toute sa fortune mais il faut faire attention Dieu voit claire et quelque fois les derniers arrivés au front sont les premiers démolis. Ca lui feras les pieds je suis content de savoir qu’a la fin on réussit à le débusquer de Bône. Tu me dis qu’il fait chaud mais ici aussi et ce n’est pas seulement que le soleil qui chauffe mais c’est la poudre et les obus, les attaques etc. etc.."

« Le 10 juillet 1918
Ma chère petite sœur
J’ai reçu à l’instant ton aimable lettre qui ma fait bien plaisir d’voir de tes nouvelles ainsi que de la maison.
Je suis très heureux que les travaux marchent pour le mieux, l’orge et l’avoine sont finie d’être moissonnées et le blé à l’heure actuelle est pas loin d’être achevé enfin patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.
Il va finir par venir en France ce beau monsieur que ce Servel qui depuis le début de cette guerre n’a pas seulement défendu un bœuf de toute sa fortune mais il faut faire attention Dieu voit claire et quelque fois les derniers arrivés au front sont les premiers démolis. Ca lui feras les pieds je suis content de savoir qu’a la fin on réussit à le débusquer de Bône.
Tu me dis qu’il fait chaud mais ici aussi et ce n’est pas seulement que le soleil qui chauffe mais c’est la poudre et les obus, les attaques etc. etc..
Pour aujourd’hui je m’arrête en t’embrassant affectueusement ainsi qu’a toute la famille, ton frère.
Gustave

PS j’ai reçu le mandat de 15F que maman m’a envoyé »




samedi 7 juillet 2018

7 juillet 1918 "Tu ne dois pas être bien loin de finir les moissons enfin que veux tu il faut prendre son mal en patience et espérons que cette guerre ne dureras plus longtemps mais on ne peut rien dire à ce sujet."


« Le 7 juillet 1918
Ma chère Maman
Je viens à l’instant de recevoir ta lettre ainsi que quelques mots que Berthe y a joint et la carte d’Eugene  et le mandat non plutôt l’image comme tu l’appelle, je vois que je ne suis pas oublié.
Tu ne dois pas être bien loin de finir les moissons enfin que veux tu il faut prendre son mal en patience et espérons que cette guerre ne dureras plus longtemps mais on ne peut rien dire à ce sujet.
Je sais bien que ces bicots en profite mais que veux tu tout est cher ils sont obligés d’augmenter leurs journées de travail.
En ce moment je suis de garde et je profite pour t’écrire cette petite lettre qui te feras plaisir d’avoir de mes bonnes nouvelles assurément la santé est toujours très bonne et souhaite qu’il en soit de même pour vous tous.
Je remercie Berthe et Mr Eugene de leur bonne idée à me donner des nouvelles de la maison.
Je termine en t’embrassant ainsi qu’a tous, ton fils affectueux.
Gustave
PS Bonjour aux amis ainsi qu’aux ouvriers de la maison »



jeudi 5 juillet 2018

5 juillet 1918 : "Pendant que tu travail je suis là a cette maudite guerre à ne rien faire qu’être exposé a la mort à chaque instant, vivre comme un sauvage qui a peur de la civilisation, oui elle est belle cette civilisation. L’homme le plus civilisé la fuirait car en ce moment on appelle la civilisation, c’est la mort."

« Le 5 juillet 1918
Ma chère Maman
Ne te fais pas du mauvais sang pour moi je suis toujours en bonne santé et espère que la présente te trouve de même.
Je suis en secteur mais d’ici quelques jours ce ne seras plus la même chose. Je compte aller en permission dans six ou sept mois ce n’est pas long mais il s’agit de les passer, enfin il ne faut jamais se décourager car de la guerre ce ne sera pas cette année comme je le pensais mais dans deux ans donc espoir et confiance, me comprends tu? Si non je te le dirai quand j’irai en permission.
Pendant que tu travail je suis là a cette maudite guerre à ne rien faire qu’être exposé a la mort à chaque instant, vivre comme un sauvage qui a peur de la civilisation, oui elle est belle cette civilisation. L’homme le plus civilisé la fuirait car en ce moment on appelle la civilisation, c’est la mort.
Les récoltes sont belles j’espère et aucun avari est arrivé enfin je souhaite que tu ai une bonne récolte. Les arabes sont ‘ils comme d’habitude. Toujours aussi récalcitrants?
Dans quelques jours quand je descendrai au repos je te ferai un colis et je te l’expédirait, le colis contenant la jumelle est arrivé à bon port, j’espère.
A Bir Rabalou quoi de neuf toujours la même chose? Les gens que disent ils de cette guerre? Il y a que les embusqués qui ne disent rien et ceux qui gagnent de l’argent à flot.
Je termine ma missive en t’embrassant affectueusement, ton fils.
Gustave »