mardi 29 mars 2016

Lettre de Cyrille a sa maman : exercice de mitrailleuse, marche de nuit et construction de tranchée.

« Aix 30/3/16
Ma cher Maman
Je viens de recevoir ta lettre qu’elle ma fait bien plaisir d’apprendre que tout marche bien et que vous vous porter tous bien qu’en a moi je me porte toujours bien et j’espère que ma lettre vous trouve à toute la famille de même, ten qu’a Maurice on ces rencontrer comme je te les déjà dit a l’exercice et on nes souvent ensemble et Maldinier aussi tu a bien fait d’aller voir Belamarie et j’ai écrit à Gustave maintenant j’ai reçue de des nouvel et je lui et écrit de suite.
Enfin je voit plus grand-chose à te dire que tu na qu’a dire à M Girerd que je crois que Maurice va venir avec moi à Nice comme il na pas fait de stage il fait qu’on ne part pas comme sa; je fini ma lettre car il commence à faire nuit et se soir on va faire marche de nuit et des tranchées. Enfin tout de même ces moins pénibles qu’a Bône, j’ai écrit à Bilatte et elle ma pas rendu encore réponse.
Je lui et écrit en même temps que à Zizette et j’ai reçue des nouvel de chez Louis et de chez Julot pas encore. Enfin donnes leur tout de même le bonjour de ma part.
Embrasse bien fort ma Guiguitte mon petit homme, René et Berthe pour moi.
Ton fils qu’il pense toujours à toi.
Cyrille Fortier »

Lettre de Cyrille a sa sœur Berthe; il s’inquiète d'un ami qui est sur le secteur de Verdun; lui il suit des cours de mitrailleuse : « qu’elle me dit que Lucien est a Verdun le pauvre, je le plains car ca barde à Verdun, les Allemands avaient dit qu’il finiraient la guerre à Verdun, ils aurait pu le prendre »

« Aix le 29 mars 1916 Chère sœur
Je viens de recevoir tout mon courrier que tu m’a envoyé ce qu’il m’a fait bien plaisir d’apprendre des nouvelles de la maison et que vous vous portez tous bien, on me les a apporté au poste de garde comme je suis de garde et le mandat télégraphique de 15 francs, Enfin chère sœur je vois que vous m’oubliez pas et ne pensez pas tant à moi car moi je suis ici à l’abri, tant que le pauvre Gustave est au front il en a plus besoin que moi car j’ai trouvé des amis qui m’ont parlé de lui, ils m’ont dit que c’est un bon camarade. Ainsi que Maldinez, ca m’a fait plaisir et tous les jours à l’exercice on se rencontre avec Maurice, on parle souvent du pays. Je m’étonne que Mamoud vous a envoyé toutes les lettres, enfin je vois qu’il est à Constantine, il fait qu’il a pas reçu mon adresse à Bône et surtout ne vous faites pas du mauvais sang pour moi et tu me parles des permissions mais c’est bien fini tant que nous sommes en France il n’y a rien a faire il n’y a plus de permissions jusqu’après la guerre, Enfin chère sœur je vous remercie tout de même du mandat . Embrasse bien fort Maman, la Guiguitte, Julie, Alice et sans oublier mon petit homme René, Reçoit de ton frère, un gros baiser. Cyrille Fortier.
J’ai reçu des nouvelles de Zizette qu’elle me dit que Lucien est a Verdun le pauvre, je le plains car ca barde à Verdun, les Allemands avaient dit qu’il finiraient la guerre à Verdun, ils aurait pu le prendre, mais ca va pas tarder car de tous les cotés ils sont pris maintenant et je reçois des nouvelles de Gustave assez souvent et moi je lui écrit aussi souvent. Tant qu’a moi on fait de la théorie de la mitrailleuse, je ne vois plus grand-chose à vous dire pour le moment, Ton frère qu’il pense souvent à toute la famille, et hier j’ai écrit a Eugene et je le remercie de sa carte qu’elle m’a fait bien plaisir de savoir que ca marche tout pour le mieux, donne lui bien le bonjour de ma part et surtout ce que je te recommande de faire soigner Maman, si elle ne veut pas tu n’as qu’a me le dire, Ton frère, Cyrille Fortier. »

vendredi 25 mars 2016

Lettre de Cyrille à Julie. Cyrille parle d'un ami Maurice Girerd dont j'ai retrouvé la fiche matricule, permettant de situer cette personne avec Cyrille a Aix en Provence.

« Aix le 25/3/16 Ma chère sœur
Je m’empresse de te rendre réponse à ta lettre qui m’a fait bien plaisir d’apprendre de vos nouvelles et tu me dit qu’Adolphe il a quitté Alger , il est a Affreville, Enfin patience que veut tu il faut prendre le temps comme il vient surtout au régiment.
Juste ce matin à Berthe et il y a quelque jours que j’ai écrit à Adolphe et comme cela, sûr que la lettre va me revenir ou à moins qu’il la fasse suivre et je te dirais que ce matin à l’exercice de la mitrailleuse j’ai rencontré Maurice Girerd et c’est lui qui m’a reconnu, moi je ne faisait pas attention jusqu’à ce qu’il m’appelle par Cyrille, je demandais qui m’appelles car au régiment on s’appelle par le nom de famille , Enfin j’ai été très content de le voir et lui aussi, enfin on a pas parler longtemps et ce soir on va sortir ensemble et il m’a dit qu’il avait vu le fils Maldinez de Hoche et ce soir on va sortir ensemble car nous sommes pas dans la même caserne , comme il y a deux casernes il fait qu’on n’ai pas ensemble, Enfin il venait pour aller au front et comme il n’a pas fait de stage il ne peut pas aller au front comme moi et que peut être on ira à Nice ensemble.

Enfin si tu vois ses parents tu leur dira que je suis avec Maurice qu’il n’a rien a craindre tant qu’on a pas fait le stage et surtout vous autres ne vous faites pas du mauvais sang car je me portes toujours bien et j’espère que ma lettre te trouves de même, je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment, ton frère qu’il pense toujours à toute la famille.
Reçois un gros baiser à toi et ta petite Alice, sans oublier Maman, mon petit René et Berthe et ma Guiguitte,
Un bonjour à Eugene. Cyrille. »

Lettre particulièrement forte et émouvante de Gustave qui se confie à sa Maman sur sa vie, sur son comportement envers ses parents. Il reviendra dans une lettre suivante sur cette lettre parce qu’il pensait qu’il était aller trop loin dans les confidences, cette lettre reste pour nous très riche de par cette confession intime de Gustave.

« Aux armée le 20 mars 1916
Ma chère Maman
Il est 3H40 et je n’ai dormi qu’une heure cette nuit et je ne me recouche pas parce qu’a 5 h il faut que je réveille le colonel pour partir à environ une trentaine de kilomètres de là ou nous sommes. La brigade m’a réveillé à 11h20 et je m’étais couché à 10h15, je prends patience en espérant qu’un jour cela finira. Je trouvais le métier de colon dur, je suis content de mon sort, toi ainsi que le pauvre Papa que Dieu le repose, vous m’avez fait toutes mes volontés, je voulais aller à l’école de Berrouaghia pour avoir une bicyclette de là je voulais savoir ce que c’était que
l’école des Mousses, j’y suis allé, j’ai voulu revenir ça ne me plaisait plus, je suis revenu, je vous ai donné la main quelques temps et cette maudite guerre s’est déclarée. J’ai tiré sur le Kabyl, cela a couté 20 francs à pauvre Papa et j’ai dans l’idée que c’est ça qui l’a conduit à la tombe. Ensuite il ne restait plus que Cyrille et moi pour diriger les travaux. J’ai voulu m’engager, tu m’as signé le consentement en pleurant et malgré les larmes je suis parti et donc je n’ai pu te voir que : 2 fois à Alger et lorsque je suis allé en permission à la maison, et quand je partais pour le front, il a fallu que je me sauce pour vous dire au revoir. Tant que je ferai, jamais je ne pourrai rendre ce que vous m’avez fait et si c’était pas pour payer ma dette envers toi je croix que ma vie serait bien courte, je ne tarderais pas à rejoindre Papa, C’est pour toi que je pense et que je réfléchi chaque jour.
Si je sors sain et sauf de ce piège, eh bien je rattraperais les mancherons de la charrue mais le temps perdu ne se rattrape jamais. Je suis guéris de toutes mes illusions. Je suis assez
vieux pour ne plus commettre de bêtises de la manière que celles que je viens de commettre.
C’est le métier de Colon qu’il me faut, le métier de mes anciens et non les métiers que j’envisageais c’est des métiers pour des «brutes ». J’ai fait mon devoir envers la « Patrie » trois fois plus que je n’aurais dû faire envers toi, j’ai commis une faute que jusqu’à ma mort je ne me pardonnerais jamais.
Je termine ma lettre chère maman en t’embrassant bien fort ton fils pour la vie. Gustave Fortier.
« Conserve cette lettre et »
« garde la que pour toi »
J’ai gardé cette lettre 6 jours et j’ai marché pendant 4 jours dont le premier 35k, le 2eme 45k et le 3eme 30k, le 4eme 15k, cela fait près de 130k en 4 jours et maintenant on attend. »

1ere lettre de Cyrille en France du 16 mars 1916, il est basé à Aix en Provence, comme le fut Gustave quelques mois plus tôt. Il est normalement prévu qu’il fasse un stage de mitrailleuse à Nice, mais pour l’instant il dit rester pour 25 ou 30 jours sur Aix.

« Car je devais partir à Nice, on est trois qu’on n’est rester jusqu’à n’entendant que ceux qu’ils sont partis à Nice restent 25 jours et qu’ils reviennent, il fait qu’on n’en a pour 25 ou 30 jours a Aix et après on ira finir le stage à Nice… »
Le voyage depuis l’Algérie a duré 2 jours et demi dans le bateau, la traversée semble avoir été dure.
« Enfin chère Maman tu me parles de ma traversée, la traversée a été dure, on a mis 3 nuits et 2 jours et demi dans le bateau, Enfin je n’en voyait plus la fin, j’ai resté 3 jours que je voyais tout bouger… »
« ..ces dieu qu’il la voulu; mais je ne suis pas encore au front …..car il faut espérer que la guerre finira sous peu car ils ont dit qu’ils ont mis toutes leurs forces et les Russes les poursuivent et les Anglais aussi. »

samedi 12 mars 2016

Gustave va recommencer ses déplacements, il évoque ses voyages partout en France, le premier en Bretagne, lorsqu’il s’est engagé chez les Mousses vers 1911, puis aujourd’hui part de Dunkerque le 11 mars pour Bethisy Saint Pierre dans l’Oise au sud de Compiègne, puis déplacement vers Fisme à l’ouest de Reims vers le 22 mars et enfin sur près de Reims à Coulommes la Montagne vers le 11 avril, encore plusieurs déplacements pour arriver à l’engagement du régiment dans la terrible 2eme bataille de la Marne à Verdun en Mai.

«Aux armées le 13 mars 1916
Ma chère Maman
Je suis toujours en bonne santé, j’espère que ma lettre vous trouve tous de même, j’ai quitté le pays ou j’étais pour venir a 250 kilomètres plus loing enfin on vois du pays et je pourrai dire que j’ai vu la France d’un bout à l’autre; a l'âge de 14 ans j’ai fais la Bretagne et a présent j’ai fais le nord et en ce moment ci l’est et l’année 1915 j’ai fais le midi, tu vois qu’au régiment on ne se langui pas longtemps dans un endrois.
Tu m’as racconté sur tes lettre que Cyrille était partis pour venir en France, enfin patience, on arrive a tout.
Je termine en t’embrassant sans oublier toute la famille, ton fils pour la vie.
Gustave Fortier."

lundi 7 mars 2016

Lettre de Gustave, nostalgie du pays et inquiétude pour son frère Cyrille qui est parti pour la France. 8 Mars 1916

« 8 Mars 1916
Ma chère Maman
Je viens de recevoir ta carte représentant la mairie et la poste de Bir Rabalou, ce qui m’a consolé en voyant des photos du pays 
mais tu me dis que Cyrille part pour France, ca m’étonne beaucoup mais que veux tu nous étions pas au début c’est quelque chose.
Je lui souhaite d’aller comme moi des premiers temps dans un secteur tranquille et depuis le coup de Champagne je ne suis plus dans les tranchées ce qui me console. C’est que tout le monde vient petit à petit a la guerre, ça puisque Cyrille vient au front s’il peut faire une demande pour venir me rejoindre au 1er tirailleur, enfin ce n’est qu’un temps et ça passe . En ce moment il est 9H35 et je suis de garde au PC du Colon et surtout ne te fait pas de mauvais sang, je n’écrit pas à Cyrille car je n’ai pas son adresse et les lettres mettraient un temps indéfini pour lui parvenir.
Mon poste est sur la cote et de la fenêtre je vois la mer et les bâtiments qui se promènent et comme passe temps j’ai des livres que je m’amuse a lire en prenant la garde, Julie est toujours à la maison et elle te donne la main ainsi que M Eugene, j’ai reçu sa carte dont tu le remerciera pour moi, j’ai reçu aussi le paquet que tu m’a envoyé dont j’ai été très content et je me suis tapé un bon casse croute, j’ai reçu une carte d’Adolphe dont il me dit qu’il est toujours à Alger. Je termine ma lettre en t’embrassant de tout cœur, Ton fils qui pense toujours à vous tous. Gustave Fortier »


mardi 1 mars 2016

Lettre de Gustave a droite : « 2.3.16 Chère Sœur Je t’envois en même temps qu’a maman des pensées de tranchées, tu vois que on est pas malheureux on va dans les jardins et on a ce qu’on veut. Je t’embrasse bien, ton frère. Gustave Fortier »


Lettre importante de Cyrille, il va quitter l’Algérie pour la France, il doit embarquer à Bizerte le 2 mars, il aura 2 jours de voyage.

 « Bizerte le 1er Mars 1916  
Cher Maman  Je t’écrit pour te faire savoir de mes nouvelles, je suis parti de Bône à 11h et je suis arrivé à Bizerte à 10h aujourd’hui Mercredi et on embarque demain pour la France, on nous dis qu’on va faire de la mitrailleuse soit à Nice soit à Aix, Enfin ne te fait pas de mauvais sang pour moi car j’aime mieux que la baïonnette. Enfin j’espère que tu doit recevoir des nouvelles de Gustave et dit à Eugene qu’il fasse marcher les labours de printemps et faites pour le mieux aussitôt arrivé au dépôt je vous enverrait l’adresse aussitôt, plus rien a te dire pour le moment, en attendant d’arriver au stage ne te fais pas de la peine pour moi car c’est les plus bas matricules qu’ils sont partis. Embrasse bien fort René, Berthe, Margueritte sans oublier Julie et Alice.   
Un gros baiser.  
Cyrille Fortier »