vendredi 30 octobre 2015

Lettre de Gustave à sa sœur Julie, vers Octobre début Novembre 1915 car Gustave est à Salon de Provence. Gustave s’inquiète pour la santé de sa maman et demande a ses sœurs de bien travailler pour l'aider et veiller sur elle.

« Chère sœur ainée

Je t’écris pour te donner de mes nouvelles, je suis toujours à Salon je ne suis pas si loin que quand j’étais en Belgique et il n’y a que la mer et quelques kilomètres de terre qui nous séparent que quand j’étais en Belgique, il y avait la France entière et des kilomètres d’une partie de la Belgique.
Tu es toujours avec maman, tu agie en brave fille car toi et Berthe a vous deux vous devez pas la laisser travailler elle commence à se faire âgée et je te recommande de l soigner et de faire attention a elle, je pense qu’elle doit aller mieux que lorsque j’ai été à Alger la voir chez Henriette.
Ne vous faites pas de mauvais sang pour moi car je suis pour le moment hors du danger, je ne risque rien maman a du te donner une de mes photos, je lui en ai envoyé cinq elle a du les recevoir.
Adolphe est toujours à Alger, il a raison il en a assez fait depuis le début, il a qu’a rester tant qu’il le peut, donne moi de temps en temps des nouvelles de la maison, je t’embrasse ainsi que toute la famille, ton frère.
Gustave Fortier »

Lettre de Gustave du 25 octobre 1915, il ne parle pas du tout du fait qu'il aurait été blessé comme l'évoquait sa maman Rosalie. Il exprime encore une certaine insouciance : « ....a petite Guiguitte et René je l’apprendrais a faire la guerre.... »

« Chère maman
J’ai reçu tes lettres en même temps que des cartes de Cyrille, je t’ai envoyé mes photos et j’avais envoyé des portes plumes et des bagues à Cyrille pour qu’il les remette à mon parrain mais il m’a dit que c’était un ours et qu’il lui avait dit qu’il n’avait pas de filleul ni de parents il a bien fait de ne pas lui donner les portes plumes, il vaut mieux que les portes plumes restent à la maison que les autres en profite ils resteront comme souvenir de Belgique car je crois que je vais aller du coté de la Serbie ou au sud Tunisien j’ai des amis qui y sont ils sont déjà battu … »
Le sud tunisien et le Maroc sont soumis a des rebellions incitée par la Turquie pour obliger les Français a renforcer les troupes dans ce secteur au dépend du front en France. Ces missions dans le Sud Tunisiens et au Maroc sont dénommées « maintien de l’ordre".
…je voudrais que Cyrille ai la permission et qu’il fasse commencer les labours. Je suis content que tu as fait 400k ça nous paye un peu les dettes et je voudrais bien que la guerre finisse vite pour que j’aille faire un peu le colon je suis jeune je vais avoir bientôt 18 ans. Je demanderais un sursis jusqu’à ce que Cyrille finisse après je finirais ce que j’ai a faire.
Je suis toujours avec Gabriel et Maurice on est pas ensemble mais on se voit de temps en temps.
Je t’avais demandé sur une lettre de vouloir bien m’envoyer quelques sous je pense que tu as reçu la lettre et les cartes postales en photo.
J’ai écris chez tous je leur ai envoyé une de mes photos. Hervé ne doit pas vouloir s’engager car il doit avoir la frousse des Boches.
Je pense que Julie te donne toujours la main et elle fait bien car je l’ai un peu grondé sur une de mes lettres je termine ma lettre en vous embrassant à tous sans oublier ma petite Guiguitte et René je l’apprendrais a faire la guerre.
Bonjour a M Eugene et aux ouvriers, et si je vais en permission, je leurs paye le café.
J'y suis pour quelques jours encore :
Gustave Fortier 1 tlleurs de Marche, Cie HR, Salon, Bouches du Rhône."



Lettre de Julie à son frère Cyrille du 24 octobre 1915. Julie la sœur aînée de Gustave et Cyrille à du mal à écrire comme Cyrille, seul Gustave qui a eu la chance d’aller à l’école à Berroughia avec M Casalta son maître, s’exprime et écrit correctement. "...je voudrai que tu vienne pour qu’on te vois dans ses costumes caume il te va..."

« Bir Rabalou 24 Octobre 1915
Mon cher frère
Je fais réponse à ta carte elle m’a fait bien plaisir de savoir de tes nouvelles tu me dit que tu a reçu des nouvelles de Gustave, nous en avons reçu de ses nouvelles, même je ne me fait pas du mauvais sang pour Gustave et toi de vous savoir que vous été bien …. de moi-même il faut de la peine et du courage pour toi, mon cher frère tu me dit que parrain de Gustave il t’a dit qui n’avé pas de fillieul mais que ve tu il faut pas men parlé de ses mande mon cher frère si tu pouvé avoire une permission pour que tu viene nous voire car tout sa si sa fini cette maudite guerre.
Et maman elle a ecri à M Rodet il a ecri une gentille lettre je pense pour que tu a du faire ta idée meme ne te fait pas de mauvais sang pour moi et ma petite, elle va un peu mieux, je voudrai que tu vienne pour qu’on te vois dans ses costumes caume il te va, fait ton possible pour venir meme il faut de la peine du courage pour tout, dit moi su tu marche bien meme ne te fait pas du mauvais sang, je fini ma lettre, ta petite niece elle embrasse bien.
Ta sœur pour la vie elle pense tout les jours à toiJulie
Je pense que tu viendra bientôt pour nous voir »

Lettre de Rosalie a Cyrille, du 24 octobre 1915, Rosalie s’inquiète pour Gustave qui aurait été blessé, elle donne des nouvelles des amis, blessés, décédés ou en départ pour la guerre.

« Cher fils
J’ai reçue tes cartes vendredi que ca m’a fait plaisir et que tu es en bonne santé, la Gigitte elle a eu la fièvre encore, j’ai reçu des lettres de Gustave, il n’est plus en Belgique il est près de Marseille j’ai peur qu’on va l’envoyer à la Serbie le pauvre enfant, Antoinette elle m’a écrit qu’il a été blessé mais il est guérit et toi et lui qu’il a rien a craindre. J’ai donné les meules a la tache, les deux 25 francs, il travaille depuis jeudi ils sont quatres hommes ils me disent que j’ai les attrapés ils ont fait que d’un coté de la grande meule. M Rodet m’a écrit, bien gentil il me dit qu’il te voit tous les jours s’il pouvait te donner une permission que tu viennes comme je suis seule, j’attend sa réponse. Constant il est or……… Charles Albert aussi ils sont malins tous. Gustave je pense qu’il t’a écrit aussi le pauvre enfant on m’a dit que on faisait venir de la troupe pour le Maroc, je sais pas quoi penser il me dit sur sa lettre a bientôt je ne sais pas s’il il a été blessé qu’il viendrais pour huit jours. Le Fils Vail il est blessé bien en danger et l’autre ils ont Appris? Sa mort, Maurice Girerd on m’a dit qu’il allait s’embarquer mais je sais pas ou encore. Je t’envoie la lettre que j’ai reçue mais renvoi les car on pourrais te la prendre , tous les travaux vont bien, Eugene il est retombé malade je ne sais s’il je lui ai dit qu’il est bien a l’hôpital. Je sais comment faire, j’ai tombé avec des bons arabes il a rien a leur dire. Tu me dit rien pour célaliese pour les siloce s’il je lui donne du grain que tu lui as promis. Meziere il est parti au quand celiey chez lui il reste 2000 francs et 400 francs j’ai payé les frais de la banque d’Aumale pour 586 francs et passé payer comme tu le sais enfin peu a peu on arrivera enfin cher fils dit moi si tu sais quelques chose de Gustave, je ne sais a quoi penser pour lui, je pense que tu viennes bientôt, toute la famille t’envoie milles caresses.
Ta mère pour la vie et qu’elle t’aime tous grand cœur.
Rosalie
Je t’averti de pas mettre les lettres a la boite car, tu attraperais de la prison et moi j’ai payé 0.20 francs pour ta lettre vendredi et julo aussi 0.20 francs car il a une femme à Ain Bessem elle a attrapé 6 jours de prison, donne les lettres au facteur je te le recommande »


vendredi 23 octobre 2015

Lettre de Rosalie la Maman de Cyrille, il y a seulement 5 lettres en notre possession de Rosalie envoyées à Cyrille, 3 seront malheureusement retournées à l’envoyeur en juillet et août 1916 mettant dans l'angoisse toute la famille. les lettres de Rosalie parlent de la difficulté pour elle de tenir la ferme, les 2 fils aînés sont partis a la guerre, son mari est décédé de maladie au début aout 1914; elle se fera aidé par un contremaître "Eugene" souvent cité dans toutes les lettres. Sa situation est identique a de nombreuses femmes en France dont les maris, frères, fils sont partis, Rosalie parle de toucher quelque chose, mais la préoccupation première était de faire le travail de labour, moisson... d'ou les nombreux échanges sur les permissions "de moissons" tant attendues par les hommes.

« Mon cher fils
Je m’empresse de t’écrire et j’ai écrit à M Rodet* pour lui demander s’il pourrais te donner une permission de 15 jours car comme j’ai envoyé le certificat pour que je touche par mois il me dise comment vous avez une ferme quand on connait pas ces messieurs on sait comment que faire je suis bien ennuyé pour toi et Gustave j’ai reçu de ses lettres il est plus en Belgique je t ’envoie sa lettre j’ai arrangé toute les affaires je fais tous pour le mieux Adolphe il est rentré à l’hôpital je ne sais quoi te dire en attendant que tu viennes et Gustave a vous deux avec patience. J’ai tombé avec Si Ladi tu voulais déjà le prendre il m’a bien arrangé les meules et il est bien tranquille et on voit qu’il connait le travail. Messaoud le Caïd il m’a fait payé l’argent d’Adrien?. Enfin cher fils tu doit être fatigué de faire tous ces travaux. Toute la famille t’envoie milles caresses.
Ta mère qu’elle t’aime tous cœur
Rosalie »



19 octobre 1915 "....Je suis content je vois du pays et cela me fait pour quand je serais homme je saurais ce que c’est que la vie je suis heureux de souffrir et de voir comment un homme vie car je suis jeune encore et ça me servira plus tard ..."

«Chère Maman
Je suis pour le moment à Salon environ 60K de Marseille pour le moment je suis cantonné dans la ville même et les gens nous ont bien reçu je crois que l’on va aller en Serbie contre les Bulgares il vaut mieux que la Belgique ont été regardé comme des sauvages. Je ne sais combien de temps je vais rester.
Je voudrais rester longtemps.
Je suis content je vois du pays et cela me fait pour quand je serais homme je saurais ce que c’est que la vie je suis heureux de souffrir et de voir comment un homme vie car je suis jeune encore et ça me servira plus tard je pense que le travail doit marcher pour le mieux.
Je t’embrasse ainsi que toute la famille, ton fils pour la vie.
Gustave Fortier
Toujours la même adresse»




dimanche 11 octobre 2015

Gustave est cantonné a Aix; sa lettre et les JMO décrivent parfaitement le voyage, le cantonnement.

« chère Maman
Je suis pour le moment en France aux environs de Marseille à 30k de la mer, je suis à Salon, je me suis fais photographier en carte postales.
Je suis heureux comme un rois, pas d’exercice, que la garde de temps en temps.
Je souhaite à Cyrille d’être aussi heureux que moi, il faut pas te faire du mauvais sang pour moi car je ne m’en fais pas beaucoup, j’ai reçu les cinq francs d’Eugene, je le remercie beaucoup.
Je termine ma lettre en vous embrassant à tous
Gustave Fortier »





Gustave a quitté le front avec son régiment, il est dans le sud de la France. précisé dans la lettre du 19 octobre. Il se confie et fait part du fait qu'a 17 ans; il est reconnu; "caractère d'un homme consiencieux"

« Chère Maman
J’ai reçu ta lettre datée du 1er octobre qui m’a fait bien plaisir de vous savoir à tous en bonne santé car pour moi je suis toujours en bonne santé.
Je t’avais dis que j’allais t’envoyer mes photos mais la division entière a été déplacée subitement et en ce moment on est en France et on est sorti de Belgique, mais j’aimerais mieux aller en Grece contre les Bulgares, car il ne fait pas froid comme dans ces patelins di nord ou bien aller en Champagne et vivement que ça finisse.
Il ne faut pas vous faire du mauvais sang pour moi car je ne suis pas à plaindre quoique je suis loing de vous mais il faut esperer que l’on se reverras sans tarder.
Je voudrais bien savoir l’adresse de mon parrain car je voudrais envoyer des portes plumes, je pense que ça lui ferrais plaisir et qu’il écrirait. Je pense qu’ils doivent bien recevoir Cyrille chez eux quand il y va.
Je suis avec un petit engagé de 4 ans, on est comme 2 frère il est de Cheragas, on ne peut se quitter l’un de l’autre, il va avoir 19 ans à la fin de décembre alors tu vois que c’est moi le plus jeune du régiment! Et le plus sérieux et le plus sérieux que j’épate tout le monde quand ils me demandent mon âge ils restent bête de savoir que je n’ai pas encore 18 ans ils me disent que j’ai le caractère d’un homme consiencieux car tous pour passer le temps ils jouent a l’argent ils se soulent et moi je les laisse faire je ne fume même pas quand même qu’on nous donne du tabac je le distribue aux amis tu peux croire que je suis fier d’avoir un caractère comme j’ai et c’est grâce à toi a pauvre papa que vous ne m’avez pas laissé faire le voyou
Il faut espérer que quand la guerre sera finis je retournerai gaiement au logis maternel et que le travail marcheras mieux peut être qu’en ce moment.
Je termine ma lettre en vous embrassant à tous sans oublier ma petite guiguitte et René.
Ton fils pour la vie
Gustave Fortier
Ne m’envoi pas de papier, j’en ai plus qu’il n’en faut»



La préoccupation de Cyrille est de pouvoir aider a la ferme, il demande a sa maman d’écrire au commandant pour faciliter sa permission. « Bône le 14 octobre 1915.."

« Bône le 14 octobre 1915
Cher Maman
Je tes écrit ces deux mots pour te donner des nouvelle, je tes pas écrit plus tôt parceque tu as du voir Marcel Fremion. Il a été en permission pour 4 jours, je tes écrit du poste car aujourd’hui je suis de garde jusqu’à vendredi à 10 heures, voila quelle que jours que je ne sors pas, qu’ent on rentre de la manœuvre on nes fatigué, on fait la petite guerre, je ne vois plus rien à te dire, maintenant tu purrait écrire au commandant Rodet pour que je puisse avoir une permission en lui disant que si il faut lui donner un certificat que tu pourrait lui envoilier de l’administration je les envoilier le certificat de présence au corps pour toucher il faut faire la demande au plus tôt possible, enfin ne vous faite pas du mauvais sang pour moi, plus rien a te dire, la santé va bien.
Embrasse bien tout les enfants pour moi.
Un baiser de tont fils
Fortier Cyrille
Ne fait pas en tension à l’écriture car la plume du gouvernement ne sont pas chère »




2eme lettre de Cyrille le 9 octobre 1915,, « Le 9 octobre 1915 Cher Maman Je tarde à répondre à tes lettres car je nes pas trot le temps d’écrire ni de sortir, aujourd’hui de patrouille, j’ai écrit à Gustave, tu va voir Marcel qu’il est parti en permission pour 4 jours, après pour partir au front, plus rien a te dire pour le moment. Tont fils Cyrille Fortier »


Lettre de Cyrille a sa Maman « Bone 9 octobre 1915..."

« Bone 9 octobre 1915
Ma cher Maman
Je t’écrit ces deux mots pour te dire que j’ai écrit à Gustave, j’ai fait les démarche pour le certificat de présence au corps, on me la donne aujourd’hui, je profite pour te lenvoilier et a t’écrire aujourd’hui. Samedi piqure Typhoide pour la 3eme fois il reste encore une samedi et puis ces finis, les piqure je commence apprendre du bons cotté, mieux que les premiers, j’ai repris ces jours cie dans quelle que jours je me ferais photographié et je te les enverrais, je ne vois plus grand-chose à te dire, je sortirais peutetre Lundi soir.
Un baiser de tont fils. Cyrille
Un bonjour à Eugen et a Messaoud »


samedi 3 octobre 2015

3 octobre 1915 lettre de Cyrille a sa Maman « Je te disais que j’ai été malade 2 jours puis voila la deuxième piqure de Typhoïde aujourd’hui dimanche repos j’ai toute l’épaule gauche paralyser enfin ces l’affaire de 1 journée » Vacciner les troupes contre la typhoïde pendant la Grande Guerre : La fièvre typhoïde due au bacille salmonella typhi en 1879 et isolé en 1884, transmise par les eaux contaminées, est au début du XXème siècle communément considérée comme le mal inévitable des troupes en campagne. Elle est de fait la première et la seule épidémie critique a laquelle sont confrontés les services de santé militaires occidentaux au début de la grande guerre. L’extension des « fièvres typhoïdes » est tout particulièrement catastrophique en France : près de 100000 cas déclarés parmi les troupes du front pendant les quatorze premiers mois du conflit, avec un taux de mortalité de 12,2%. Durant cette période, dans certaines armées, on évalue à 20-25% les décès parmi les malades identifiés. En outre la gravité des atteintes met durablement hors de combat les soldats touchés et pose un problème stratégique majeur au commandement. Face à cette crise, l’armée Française abandonne la voie strictement prophylactique qu' ’elle privilégiait pour entreprendre la vaccination antiphoidique systématique des troupes.

« Le 3 octobre 1915
Cher Maman
Je rent reponse à ta lettre du 1er, je te dirais que j’ai été malade 2 jours puis voila la deuxieme piqure de Tiphoyde aujoud’hui dimanche repos j’ai toute l ’épaule paraliser, enfin ces lafaire de 1 journée, voila cette semaine que j’ai pas sorti, je nes pas put voir Mrs Lachaise, enfin je suit content que vous faite pour le mieux, y ci il a tomber de l’eau pendant deux jours, aujourd’hui le temps broyasse, enfin faite pour le mieux, des charues il n’en faudrer deux comme tu dit, mais comme permission je ne croit pas car y si il ni a pas de belle bete. Nous veron dans quelle que jours les charrues, il faudrer des N°1 mais nous veron. Tout cas qu ant car sera fini de battre.
Bonjour à tout les ouvriers
Embrasse bien tout les enfant pour moi, dit à Julie que j’ai reçu sa lettre, embrasse bien la petite dédé insi que Julie.
Je lui écrirait car aujourd’hui je suis fatigué, je vien d’écrire à Gustave.
Un baiser de tont fils
Cyrille Fortier
Sur les adresse il faudra maitre 3eme tirailleur 41e Compagnie L’éleve capeaural Bône »


Lettre de Julie la grande sœur de Gustave et Cyrille, adressée a Cyrille. (transcription en l'état), cette lettre a été donné par Alice la fille de Julie que j'ai rencontré le 1er mai 2014, elle s'est éteinte 3 jours après notre rencontre à l'age de 100 ans, rencontre pendant laquelle nous avons partagé un vrai moment de bonheur intense, elle nous a fait partager des souvenirs et quelques révélations enfouies dans sa mémoire encore vive, elle est partie comme soulagée et sereine, après cet intense moment d'émotion en famille. Etant plongé depuis des mois sur notre histoire familiale, j'ai pu échanger avec Alice sur des faits que je connaissais et cela m'a vraiment aider a revivre un "passé commun".

« Bir Rabalou 1 Obre 1915
Mon cher fere
Je fait réponse à ta lettre elle m’a fait bien plaisir de resevoir de tes nouvelles et de savoir que tu te porte bien car nous …….tout bien il y a que la petite elle a été bien fatigué même elle va mieux un peu, Mon cher fere je te dirai que Adolphe il par 1er Octobre et il pense de partir pour les tuer même mai je me fait beaucoup de mauvais sang de voir que tout vous avez été parti et ne nous voir sele meme il faut et espere que la guerre finira bientôt pour que vous revené tout nous voir.
Mon cher fere je pense que Syrille(mot barré) Gustave il ta ecris car nous il nous ecris tout jours et je pense que tu a du voir son parrain car il te mande tout jours si tu a été les voir je pense que tu a du été bien resu, ecri moi un peu ne te fait pas de mauvais sang pour la maison, mon cher fere dit moi si tu est bien ou si tu est mal, car moi je me fait du mauvais sang toi et Gustave meme il faut esperer que la guerre finira bientôt je fini la lettre car la petite elle ne ve pas tété, tout la famille ……. Bien
Ta sœur pour la vie elle pense tout jours à toi et que tu manque à la maison pour moi, ta sœur
Julie
(une réponse de suite) »


Gustave dit : « il ne faut pas te faire du mauvais sang car à la guerre on perd souvent la tête » Les conditions de vie des soldats étaient effroyables : les soldats avaient fait des tranchées leurs lieux de campement. La vie y était extrêmement dure. Les soldats étaient sous la menace constante des bombardements, ce qui provoquait en eux stress et peur intenses. Les morts ne pouvant être évacués, les soldats n’avaient pas d’autre choix que de dormir à côté de ces cadavres. Par temps de pluie, la boue envahissait les tranchées. Plus de 20 millions de soldats, combattants de la Première Guerre mondiale, ont souffert de conditions de vie terrifiantes dans ces tranchées et la majorité d’entre eux y ont laissé leurs vies.

Nous ne possédons aucune lettre de Gustave entre celle-ci du 30 septembre et après le 12 octobre, lors de son départ de Belgique vers Salon prés de Marseille. (pas d’explication)
Gustave évoque dans cette lettre ci contre les difficultés dans la famille entre Julie, sa mère et M Eugene. Il n’est pas tendre, avec son expérience de la guerre il doit se sentir légitime a juger les membres de sa famille.
Malgré cela il explique ses propos par « il ne faut pas te faire du mauvais sang car à la guerre on perds souvent la tète.. » Il évoque une possible «révolution en France mais il faut avoir les Boches d’abord», le moral des troupes ne doit pas toujours être bons, Gustave parle de trahison dans une autre lettre en aout (sujet sur les mutineries)
Il espère avoir sa permission en janvier « vers le 13 ou plutôt le 23 janvier »
« Aux armées le 30 septembre 1915
Chère Maman
J’ai reçu ta lettre me disant que Julie donnait la main à Berthe et qu’elle s’était disputée avec Mr Eugene, ma lettre lui a fait de la peine à en pleurer, je le regrette mais comme tu m’avais dis qu’elle n’était pas gentille pour toi, c’est pour cela que je l’ai un peu grondée.
Il ne faut pas te faire du mauvais sang car à la guerre on perd souvent la tête car si ça durerai encore longtemps il pourrait y a voir une révolution en France mais il faut avoir les boches d’abord. Je vois que les travaux marchent pour le mieux et que tu te donne de la peine. Mr Eugene doit être remis au travail.
Je compte aller en permission vers le 13 ou plutôt le 23 janvier et lorsque je vous aurais tous vu à la maison je me moque du reste et la mort après avoir vu les amis et le patelin, les tranchées allemandes ne me feront pas peur d’aller les visiter, pour le moment je veux voir encore le pays.
Je suis toujours au repos depuis 3 mois et lorsque j’irais au tranchées, ce seras pour de bon car quand on a du repos on le paye après, Adolphe est toujours à Alger, il a de la chance, il a raison et si je viens a être blessé je le ferais aussi.
Le paletot et le colis que tu m’as envoyée, je les ai reçu à bon port.
Je termine ma lettre en t’embrassant et toute la famille.