jeudi 30 juin 2016

Lettre de Cyrille a sa Maman du 30 juin 1916

Lettre de Cyrille à sa maman du 30 juin 1916
« Le 30/6/16
Ma chère Maman
Je m’empresse de t’écrire ces deux mots pour te faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles que je me porte toujours  bien et j’espère que ma lettre vous trouve à toute la famille de même, car ici aux tranchées l’on ne peut pas écrire comme l’on veut car l’on travaille a faire des abris et l’on barde. Et en plus toujours de l’eau, de la boue jusqu’au genoux, je te promet que ce n’est pas amusant mais enfin chère maman il faut de la patience pour tout, car voila déjà 6 jours que l’on est aux tranchées mais l’on est pas trop mal, ce qu’il y a d’embêtant c’est la pluie mais il faut espérer que ca va bien s’arrêter, chère maman j’ai reçu une lettre de Gustave datée du 20 courant, me disant qu’il partait demain en permission donc le
21 courant, enfin je pense qu’il doit être à la maison en ce moment.
Je suis très content qu’il soit auprès de toute la famille mais ce n’est que pour 6 jours mais que veux tu, il faut bien se contenter avec ce qu’ils donnent, car le pauvre il doit être fatigué depuis si longtemps, chère maman, j’ai reçue la gentille carte que Eugene m’a envoyé mais comme je n’ai pas le temps d’écrire tu le remerciera beaucoup et lorsque je descendrais au repos je lui écrirais.
Je pense que tu as du recevoir assez de mes nouvelles car avant de monter aux tranchées, je t’ai écrit assez souvent.
Je suis très content que le petit homme à fait sa première communion comme nous tous. Enfin chère maman si toutefois Gustave est à la maison tu lui diras que je suis comme tireur à la mitrailleuse et ne ce moment nous sommes à Vaucourt dans la Meuse (en réalité « Avocourt ») avec une carte tu dois voir ou c’est, mais l’on est pas mal pour le moment. Enfin chère maman je pense que tout doit marcher toujours assez bien et surtout ne te fais pas de mauvais sang et de te soigner, je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment  en attendant de descendre au repos pour t’écrire un peu plus souvent. Embrasse bien fort ma Guiguitte, René, Berthe, Julie ainsi que la petite Alice et si ma lettre trouve Gustave à la maison, car j’aurais bien voulu le voir, si j’aurais été à Aix j’aurais pu le voir en passant mais enfin il faut espérer que cette maudite Guerre ne vas pas durer longtemps. Reçois chère maman mes
meilleures caresses de ton fils qu’il pense
qu’a la famille. Cyrille Fortier.
Un bonjour à Eugene ainsi qu’aux arabes et  aux amis.
Ne fait pas attention à mon écriture car l’on n’a pas beaucoup de place pour écrire, a la fois il pleut toujours. »

dimanche 26 juin 2016

Lettre de Cyrille à sa maman du 26 juin 1916

Lettre de Cyrille à sa maman du 26 juin 1916
« Le 26/6/16
Ma chère Maman
Tu m’excusera si je ne t’ai pas écrit plus tôt car j’ai reçu ta lettre que hier aux tranchées et l’on ne peut pas écrire quand l’on veut car l’on travaille nuit et jour, enfin ne te fait pas de mauvais sang, si toutefois tu reste sans nouvelles, tant qu’a moi je me porte toujours bien et j’espère que ma lettre vous trouve à toute la famille de même. Je suis très content d’avoir appris que tu as fait faire la première communion à René et j’ai reçu la médaille que Berthe m’a envoyé et je lui ai rendu réponse et j’ai oublié de lui en parler, je te dirais aussi chère maman que je viens de recevoir une lettre de tante Geneviève et de Lucien que c’est Gustave qui lui a donné mon adresse, et j’ai écrit à M Maziere comme tu me l’a dit, j’ai vu aussi la lettre du Crédit Foncier te disant de faire un conseil de famille et du moment qu’il le veule tu n’a qu’a le faire et de m’envoyer le modèle de la procuration comme tu me le dit et comme cela l’on sera tranquille, enfin chère maman tu me demande s’il me manque du linge mais il le manque que deux paires de chaussettes comme je te l’ai déjà dit comme flanelle j’ai encore tout il me manque rien et je t’avais commandé une petite fiole de teinture d’iode, c’est tout ce que j’ai besoin pour le moment. Enfin chère Maman je reçois toujours de bonnes nouvelles de Gustave et qu’il me dit qu’il compte pas tarder aller en permission mais depuis si longtemps il l’a méritée car aux tranchées c’est un peu dur mais il faut prendre le temps comme il vient, enfin chère maman je pense que tout doit marcher assez bien pour le moment et que Eugene doit savoir remis de sa grippe car je lui ai écrit aussi il y a quelques jours, je te dirais ici il fait que tomber de l’eau, on est dans la boue jusqu’au genoux, on est pire que des porcs.
Enfin chère maman je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment.
Embrasse bien fort Mon petit René, ma Guiguitte et Berthe, Julie et la petite Alice pour moi.
Reçois chère Maman Mes meilleurs bons baisers de ton fils qu’il pense souvent à toi. 
Cyrille Fortier.
Un bonjour à Eugene et aux arabes de la ferme. Ne fait pas attention à mon écriture car l’on écrit dessus une boite pour les
gaz asphyxiants et je suis pressé car toute la nuit je n’ai pas dormi et ce soir de même et surtout ne te fais pas du mauvais

sang pour moi. »

mercredi 22 juin 2016

Lettre de Cyrille à sa sœur Berthe du 22 juin 1916

Lettre de Cyrille à sa sœur Berthe du 22 juin 1916
«Le 22/6/16 
Ma chère sœur
Je viens à l’instant recevoir ta lettre datée du 12 courant qu’elle m’a fait bien plaisir d’apprendre toujours de tes bonnes nouvelles et de savoir que tu t’es occuper pour faire la première communion à René, comme toute la famille et de savoir que l’oncle et la tante vous on reçu, vous n’avez qu’a bien les remercier de ma part, tant qu’a moi je me porte toujours en parfaite santé et j’espère que ma lettre vous trouve à toute la famille de même.
Je viens de recevoir une lettre de Gustave me disant si je veux passer avec lui, je lui ai répondu qu’il m’envoie pour faire les démarches et de là je saurais si je peux le rejoindre ou quand même plus tard je serais plus près à Blida que Bône. Enfin chère sœur l’on devait monter aux tranchées ce soir et tout d’un coup, l’on va rester, je ne sais pas si l’on doit aller au repos pour le carême. Enfin chère sœur je ne vois plus grand chose à te dire pour le moment en attendant de recevoir de tes nouvelles de savoir si tu as reçu ma lettre datée du 16 courant et si tu as compris ce que je voulais te dire, car ça nous est tout a fait défendu de dire quelque chose car les lettres sont toutes lues par un appareil exprès.
Embrasse bien fort Maman, ma petite Guiguitte et mon petit René, Julie et la petite Alice, Ton frère qu’il pense souvent à toi.
Cyrille Fortier.

Un bonjour à l’oncle et la tante de ma part ainsi qu’a toute la famille, sans oublier Eugene et les arabes de la ferme et Naoui. »

lundi 20 juin 2016

Gustave va partir en permission, le voyage dure minimum 5 à 6 jours, sa prochaine lettre date du 12 juillet, sa présence à Bir Rabalou a du être de quelques jours seulement, après 13 mois d’absence car son dernier séjours en famille datait de mai 1915, date à laquelle il a du voir Cyrille pour la dernière fois

« Aux armées le 20 juin 1916
Ma chère Maman
Je compte venir en permission le 28 juin et je ne voulais d’abord pas te le faire savoir mais j’aime mieux que tu m’attende a moins qu’un fait du malheur vienne me l’enlever de devant les yeux.
Tu sais le pays ou je suis et je voudrais vous apporter à chacun de vous un petit souvenir mais je n’aurais pas assez pour faire le voyage et comme il y a des choses qui vous plairait, c’est pour cela que je te demande si tu voudrais que je te porte quelques gentils souvenirs que ce n’est ma foi pas vilain.
J’ai reçu des lettres de Cyrille me faisant savoir qu’il était dans une compagnie de mitrailleuse.
Je termine en t’embrassant bien fort, chère Maman.

Gustave Fortier. »

Lettre de Cyrille à sa maman du 20 juin 1916

« Ma chère Maman
Je viens de recevoir ta lettre datée du 11 courant qu’elle m’a fait bien plaisir de vous savoir toujours en bonne santé, et moi j’en suit de même, je me porte toujours en parfaite santé et j’espère que ma lettre vous trouve à toute la famille de même. Car moi je suis dans la Meuse et à cinq kms des Boches et maintenant j’entend bombarder les marmites et pendant le repos l’on nous fait arranger une route et j’ai vu déjà des marmites tomber et de temps en temps ils ont envoyés des marmites et l’on voit tous les jours des aéroplanes, même des boches mais ça m’a fait absolument rien, je croyais que ça allait me faire plus peur que cela mais maintenant j’en ai pris l’habitude, l’on dirait que l’on est au 14 juillet à la fête. Enfin chère maman, ne te fais pas du mauvais pour moi car il faut prendre le temps comme il vient, mais j’ai vu des anciens qu’ils avaient été déjà au front et qu’ils sont plus peureux que moi, je suis très content de cette lettre datée du 16 courant pour te faire savoir de mes nouvelles et comme vous avez du comprendre en écrivant au savon et tu mouillera mes lettres, il fait que tu verras tout et tu m’écrira aussi de même car ils ne veulent que l’on dise rien ou l’on est et les lettres que tu les verra toutes blanche, ce sera ça.
Enfin chère maman tu me dis que Maziere ne veut pas acheter du crin et alors tu dois être bien embêtée mais je lui écrit aussi en même temps qu’a toi et tu me dis que Eugene voulait partir, mais qu’est ce qui lui prends encore, peut être qu’on lui monte la tète mais tu as bien fait de lui donner cinq francs de plus, ce n’est pas une affaire mais pour le moment il faut prendre patience pour tout. Mais enfin chère maman je crois que tu ne dois pas te faire de mauvais sang et surtout de te soigner. Il faut espérer que Dieu nous laissera pas mais je pense que les arabes ne doivent pas te faire de mauvais sang  et qu’ils doivent écouter, hier j’ai écrit à Eugene mais je ne savais pas qu’il voulait partir car tu peux lui dire que je lui avait envoyé une lettre non pas une carte. Car tu lui diras si je suis un peu tranquille, c’est que je vais lui écrire quelques mots. Enfin chère maman je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment en attendant de monter aux tranchées, on monte demain soir dans la nuit pour douze jours et l’on dit que après l’on doit aller au mois au repos a cause du carême des indigènes, en ce moment je t’écrit au son des marmites. Donne bien le bonjour chez Julo et aux amis sans oublier Eugene, Naoui et Siladi et Messaoud et les autres arabes.
Embrasse bien fort mon petit René, ma Guiguitte et Berthe, Julie et la petite Alice qu’elle doit commencer à parler.
Reçois chère maman, mes meilleures grosses caresses de ton fils Cyrille Fortier.
3eme Tirailleur de marche

2eme compagnie de Mitrailleuse. SP 132 »

vendredi 17 juin 2016

Lettre de Gustave à sa petite Sœur Berthe du 18 juin 1916

Lettre de Gustave à sa petite Sœur Berthe du 18 juin 1916
« Ma chère Petite sœur
J’ai reçu ta lettre qui m’a fait bien plaisir ainsi que la médaille dont tu avais mis dans la lettre, j’espère que tu prie pour tes frères et surtout pour l’ainé car moi je n’ai pas besoin d’être trop prié, Dieu m’a conservé jusqu’à aujourd’hui, j’espère qu’il me conservera jusqu’à la fin.
Prie pour Cyrille qui va entrer nouvellement au feu et qui ne tardera pas a recevoir le baptême du feu par les marmites prussiennes. Il a besoin que quelqu’un le recommande à Dieu.
Je termine en t’embrassant bien fort et embrasse petit frère et petite sœur pour moi.

Gustave Fortier. »

Lettre de Gustave a sa maman, du 18 juin environ

Lettre de Gustave a sa maman, du 18 juin environ
« Ma chère Maman.
J’ai reçu ta lettre me disant que Cyrille était parti pour le front mais ne te fais pas de mauvais sang, tu vois bien que moi j’y suis depuis un an bientôt et je suis toujours en vie. Je pense aller en permission dans un mois peut être enfin patience.
Tu me dis que M  Maziere demande ou j’au gagné la croix mais c’est surement en risquant ma peau que je l’ai eu et sur l’attaque du 18 mai au 23 mai. Je ne veux lui donner aucuns renseignements car des félicitations j’en ai assez sans encore aller en mettre sur les journaux : mon régiment et même ma division ont été cités alors c’est qu’il y a des hommes à la Division Algérienne. Et celui qui veut savoir ce que j’ai fais il avait qu’a venir le voir à V….. (Verdun). Je termine en t’embrassant bien tendrement, ton fils. Gustave Fortier.. »
En haut de la lettre « Ne te fais pas de mauvais sang pour Cyrille et si je pense l’avoir avec moi je le ferais. Aujourd’hui ces chameaux de Boches m’ont tirés dessus avec du 88 autrichien mais je les ennui; ils ne m’auront jamais et je me fou de leur gueule, a les charogne si je les ennuis. »

A gauche de la lettre ; «.. Si je les savais pas si méchant j’irais leur offrir des grenades bon marché, mais mon service me tiens. »

Lettre de Cyrille à sa sœur Julie « Le 18/6/16

Lettre de Cyrille à sa sœur Julie
« Le 18/6/16
Ma chère sœur
Tu m’excusera si je ne tes pas écrit plutôt car je n’avais pas trop le temps et un … qu’on n’était pas affecté au compagnies il fait que j’attendais toujours et comme maintenant l’on est affecté et l’on doit monter aux tranchées le vingt deux il fait que l’on doit rester douze jours et l’on dit après l’on doit aller un mois au repos a cause du carême indigène et comme j’écrivais à maman il fait que tu devais savoir de mes nouvelles et j’écrivais à Gustave et a Adolphe car il ne pouvais pas savoir de mes nouvelles que de moi.
J’ai reçu une lettre d’Adolphe qu’elle m’a fait bien plaisir mais j’aurais mieux voulue la recevoir plutôt. Enfin cher sœur il faut de la patience à tout et chaque lettre que tu recevra tu me dira la date et surtout celle que j’ai écrit à Berthe le 16 courant et aussitôt  qu’elle l’aura reçu elle me l’ecrira pour que je sache des nouvelles de la maison et après aussitôt yu me dira s’il tu la fait savoir à Adolphe pour que je puisse lui écrire aussi. Enfin chère sœur je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment en attendant toujours de tes bonnes nouvelles car moi je me porte toujours bien et j’espère que ma lettre te trouve de même ainsi que toute la famille.
Enfin chère sœur, reçoit de ton frère pour la vie mes meilleurs caresse ainsi qu’a ma petite Alice et notre maman, je te la recommande car je sais comme elle est que peut être qu’elle doit se faire du mauvais sang pour moi amis en tout qu’a, ne me cache rien car je le saurait par des amies.
Un gros baiser à toute la famille de ton frère Cyrille Fortier
Un bonjour à Eugene de ma part et sans oublier Messaoud ainsi que tout les arabes de la ferme, au moment ou je t’écrit nous sommes bombardé par les boches.
3eme tirailleur de marche 2eme

compagnie de Mitrailleur SP 132 »

Lettre de Gustave à sa maman du 18 juin 1916.

Lettre de Gustave à sa maman du 18 juin 1916.
« Aux armées le 18 – 6 – 16
Ma chère Maman
Je compte aller vous voir dans quelques jours et j’espère que ce sera une grande joie d’être auprès de vous tous. Je me dépêche parce que le Vaguemestre va venir.
Je suis toujours en bonne santé et ma présente vous trouve à tous de même.
Je t’embrasse bien fort.

Gustave Fortier »

Lettre de Cyrille à sa sœur Berthe du vendredi 16 juin 1916

Lettre de Cyrille à sa sœur Berthe du vendredi 16 juin 1916
« Ma chère sœur
Tu m’excusera si je ne t’ai pas écrit plus tôt car les premiers jours je n’était pas affecté en compagnie, il fait que je savais pas l’adresse mais pour le moment je me porte toujours bien et j’espère que ma lettre vous trouve de même a toute la famille, mais j’ai déjà écrit a maman et en m’écrivant tu me diras la date de mes lettres que tu reçois pour savoir si il ne s’en perd pas.
J’ai reçue une lettre de Maman qu’elle écrivait à une dame d’Alger, qu’elle s’est trompée et elle a du envoyer la mienne à Alger. Je vois qu’elle doit avoir du cassement de tète, qu’elle devait être pressée, mais j’espère que tu ne lui laisse pas faire du mauvais sang et que tu dois toujours la faire soigner car je sais comme elle est toujours la même.
Enfin chère sœur, je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment et tu me diras aussitôt que tu recevra cette lettre. Voici pour t’expliquer ou je suis : les lettres que je t’écrirais tu les mouillera et tu verras ça sera tout blanc mais en mouillant tu verras exactement tout, il suffit que tu reçoive celle là.
Enfin chère sœur je crois que tout doit marcher assez bien et que Eugene doit toujours s’occuper comme auparavant car je compte que sur lui et je sais qu’il s’occupe de tout ainsi que da la famille et dit moi si Messaoud s’est enlevé sa barre à mine qu’il avait mis dans les reins. Embrasse bien fort ma petite Guiguitte et mon petit René sans oublier notre Maman et Julie et la petite Alice.
Reçois de ton frère mes meilleures caresses.
Cyrille Fortier.

On doit monter aux tranchées le vingt deux courant. »

jeudi 16 juin 2016

Lettre de Gustave a sa maman du 16 juin 1916

Lettre de Gustave a sa maman du 16 juin 1916
« Aux armées le 16 – 6 – 16
Ma chère Maman
Pour  ne pas te laisser sans nouvelles, je t’écrit cette lettre dont je te mets ci-joint une feuille de chêne avec mes initiales et aujourd’hui je vais faire celle de Berthe et de René, de Guiguitte, de toi , de Julie, enfin c’est un passe temps.
J’ai un camarade qui est revenu du front, il a vu Cyrille à Aix et il m’a parlé de lui, je te recommande de ne pas te faire du mauvais sang.
Je termine en t’embrassant affectueusement.

Gustave Fortier. »

Lettre de Cyrille à sa maman du 16 juin 1916

Lettre de Cyrille à sa maman du 16 juin 1916
« Ma chère Maman

Je t’écrit pour te faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles et que je porte toujours bien et j’espère que ma lettre vous trouve de même. Je te dirais que j’ai reçu ta lettre datée du 2 courant mais tu t ’es trompée, tu m’a envoyée la lettre que tu écrivait a cette dame d’Alger, j’ai vu que tu a du te tromper. Si je ne t’écrivait pas souvent, c’est que l’on était pas affecté en Compagnie, juste hier l’on nous a affecté car l’on est parti de Aix le lundi à 10h et l’on est arrivé « les Islettes » après l’on a fait 10kms a pied pour arriver à un pays Brabant et hier on c’est rapproché un peu plus, on est dans la Meuse mais ne te fais pas de mauvais sang pour moi car l’on est très bien. Et on compte de monter aux tranchées dans six jours mais ce secteur, ça ne barde pas trop mais c’est les Russes qu’ils en font des prisonniers, dont tu le verras sur les journaux, je te dirais qu’ici il y a rien du tout, il fait que si tu pourrais m’envoyer deux paires de chaussettes mais pas plus car on pourrais me les voler et comme j’en ai touchées deux paires en partant et un petit flacon de teinture d’iode et si tu trouvais un crayon à encre, c’est tout ce que j’ai besoin mais rien d’autre car comme effet je n’ai pas froid, l’on a tricot et tout ce qu’il me faut même l’on est chargé. Enfin chère maman j’ai vu que tu as du faire faire la première communion à mon petit René, je suis très content que tu t’occupe et que tout marche bien, mais ne te fatigue pas et surtout soigne toi et je crois que Eugene doit te donner la main comme auparavant car je me fais pas de mauvais sang car je sais que Eugene s’occupe bien mais ne te fais pas de mauvais sang, c’est tout ce que je te demande. Enfin chère maman je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment en attendant de recevoir de tes nouvelles et chaque fois tu me diras la dernière lettre de quelle date qu’elle est datée. Reçois chère Maman Milles caresses de ton fils pour la vie qu’il pense souvent a toi. Embrasse bien fort ma petite Guiguitte et mon petit René et ma sœur Berthe sans oublier Julie et la petite Alice. Cyrille Fortier. »

mercredi 15 juin 2016

Lettre de Cyrille à Eugene le contremaitre, lettre jointe a celle-ci-dessus donc du 16 juin. Il parle de cher ami, il estime Eugene et surtout compte sur lui pour veiller sur la famille et la ferme!

Lettre de Cyrille à Eugene le contremaitre, lettre jointe a celle-ci-dessus donc du 16 juin. Il parle de cher ami, il estime Eugene et surtout compte sur lui pour veiller sur la famille et la ferme!
« Cher Ami Eugene,
Je vous écrit ces deux mots pour vous faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles et j’espère que ma lettre vous trouve de même. Enfin cher ami je ne vous met pas grand-chose car l’on a des revues a tout instant. Cher ami je compte sur vous comme auparavant surtout en ce moment avec tous ces travaux vous devez avoir du turbain. Enfin cher ami, je compte sur vous pour faire attention à toute la famille. Je ne vois plus grand-chose a vous dire pour le moment, recevez de votre ami qu’il pense souvent a vous.
Cyrille Fortier… »

dimanche 12 juin 2016

LORSQUE JIRAI EN PERMISSION TU VERRA SUR LA POITRINE DE TON FILS BRILLER CETTE CROIX Lettre de Gustave à sa maman du 13 juin 1916

« Central téléphonique Village Negre; Le 13 juin 1916
Ma chère Maman
Je suis toujours en bonne santé et j’espère que ma présente te trouve de même ainsi que toute la famille. Il est 2H45 du matin et je suis de garde au central, c’est mon poste malgré que j’aimerais mieux être dans un Bataillon car il y a moins de travail mais je ne suis pas mal, je fais mon travail seul et personne ne m’ennuie, j’ai douze lignes à assurer et la nuit il y a pas beaucoup de communications. Dehors il pleut à torrent et moi je suis dans mon poste tout peinard et j’ai l’éclairage électrique s’il vous plait et à 800m des Boches, enfin je suis comme un petit employé civil et quand j’irai en permission je pourrai aider Gourdon dans son travail, car ça me connait aussi bien le morse que le téléphone mais j’attend toujours que monsieur Guillaume se décide à me dire le jour ou il en aura assez, ah si je pouvais lui causer à ce chameau ou bien si je l’avais seulement dans les mains avec un nerf de bœuf parce que j’aurais peur de me faire mal aux mains en frappant sur cette charogne. Je ne te demande pas des renseignements de la maison car je sais que tout dois bien marcher pour le mieux et Eugene ainsi que Messaoud doivent
te donner la main et j’attend toujours cette malheureuse permission pour pouvoir les féliciter de leur bon travail s’ils le méritent, mais ça va vite et c’est long patience on arrive a tout. Le jardin doit être noyé par les orages qu’il a fait, si je reste dans ce secteur je ne m’en fait pas sur la durée de la guerre car les fantassins qui étaient avant nous ne taquinaient pas les Boches et c’est pour ça que nous sommes tranquille, il faut un peu ça car les secteurs avant n’étaient guère gais. Ce qui m’a valu une citation, j’en suis heureux. Si Cyrille pouvait seulement me rejoindre ici, je tacherais qu’il vienne avec moi, je pourrais alors lui apprendre ce que c’est la guerre. Pourvu que je termine ce qui me reste à faire comme ce que j’ai passé, j’en serais content, voila un an et demi de fait dont je les ai pas vu passer, je me débrouille toujours.
Ne te fais pas de mauvais sang car c’est la guerre, cette fois ci je te fais une grande lettre parce que j’ai que ça a faire et surtout les sonneries me laissent tranquille, je suis content qu’ils me fichent un peu la paix.
Sur une de tes lettres tu me disais d’écrire à monsieur Casalta mais il me répond que quand il y pense.
Je termine ma chère maman; embrasse bien tous
pour moi, ton fils qui t’embrasse bien fort.
Gustave Fortier
LORSQUE JIRAI EN PERMISSION TU VERRA SUR
LA POITRINE DE TON FILS BRILLER CETTE CROIX »


samedi 11 juin 2016

Lettre de Gustave à sa maman du 11 juin 1916. Remarquez "le secteur de V......" Gustave a cause de la censure n’écrit pas VERDUN en clair. Il parle également du "village nègre" on retrouve cette mention dans le JMO du régiment qui parle du "village indien" et du "village nègre", c'étaient les cantonnements des hindous et tirailleurs sénégalais engagés a leurs cotés. "...un vrai séjour à la campagne et dehors sous bois des allées en planche a cause de la boue, enfin c’est merveilleux et tout ça à 800m des Boches."

« Aux armées le 11-6-16
Ma chère maman
Je suis toujours en bonne santé et j’espère que ma présente te trouve de même, je suis dans un secteur tout a fait calme et surtout heureux comme un roi, il y a beaucoup de différence envers le secteur de V….., on a des jardins et l’éclairage électrique dans les postes et il faut voir ces installations pour le croire. Ne te fais pas de mauvais sang, je suis en Lorraine dans un pays forestier et montagneux, c’est ce qu’il faut pour que les obus ne te dénichent pas et c’est un plaisir de faire la guerre dans ces parages parce qu’il y a rien à craindre et j’attend que la permission vienne me tirer un peu de la vie militaire pour passer 8 jours en civil et voir un peu les amis.
Ma chère maman il est 4 heure du matin je suis de garde au central téléphonique du village nêgre, c’est des maisons sous terre éclairage électrique et des tentures des cadres et un parquet, un vrai séjour à la campagne et dehors sous bois des allées en planche a cause de la boue, enfin c’est merveilleux et tout ça à 800m des Boches. Je ne vois plus rien a te dire pour le moment, je t’en raconterais plus long quand j’irais en permission.
Je termine en t’embrassant bien fort ainsi que toute la famille, ton fils.
Gustave Fortier. »

Lettre de Cyrille a son beau frere : "Enfin sa me tarde d’aller voir ces sales boches" Le 10/6/16

« Le 10/6/16
Cher beau frère
Je t’écrit pour te faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles et je me porte toujours et j’espère que ma lettre te trouve de même.
Nous sommes parti de Aix le lundi à 10h et l’on nes arrivé à 11h du soir le mercredi en ayant fait 10kms à pied, je te promes que l’on a marné mais l’on nes dans un petit village qu’il à été déjà bombardé qu’il reste que quelque petit toits qu’il tienne que par un fil et ici l’on voit des aéroplanes tous les jours des nôtres et l’on entend des bombardements, des grosses pièces car l’on es à 10kms à l’arriere des tranchées et l’on attend tout les jours le régiment qu’il doit venir au repos et l’on dit qu’on va rester un mois au repos mais je le promes se qu’il n’avait que l’on fiche une danse.
Enfin sa me tarde d’aller voir ces sales boches. Enfin cher beau frère je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment en attendant de tes nouvelles ainsi des nouvelles de la famille et en leur écrivant tu leur dira qu’il ne se fasse pas du mauvais sang pour moi car je suis très content .
Reçois cher beau frère mes meilleurs poignier de main de ton beau frère qu’il pense toujours à tout la famille.
Cyrille Fortier
Ici l’on ne trouve rien même, je n’avais pas du papier à lettre pour écrire il fait que l’argent ne sert pas à grand-chose que si l’on va plus loin l’on attend toujours le régiment qu’il doit descendre au repos pour nous affecter dans les compagnies.
3eme tirailleur Mitrailleur au petit dépôt divisionnaire 3eme de marche Secteur Postal 132 »

Lettre de Cyrille à sa sœur Berthe le 10 juin 1916, Cyrille est dans le village ou à proximité de Avocourt dans la Meuse. Il n’était pas très enthousiaste de partir d’Algérie, il arrive au front après quelques mois d’engagement et exprime enfin  « le courage que j’ai pris depuis que je suis ici pas bien loin des tranchées »

« Ma chère sœur
Je m’empresse de t’écrire pour te faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles  et je me porte toujours bien et j’espère que ma présente lettre vous trouve de même, je n’ai pas pu t’écrire plutôt car je ne vais pas acheter du papier à lettre en croyant d’en trouver et ici on ne trouve rien, j’ai eu celui que par malheur, nous sommes parti de Aix Lundi à 10h du matin et on est arrivé que le mercredi soir à 11h en ayant fait 10 kms à pied, je te promet qu’on les trouve rudement longs mais pour le moment on est au repos en attendant le régiment qu’il doit venir au repos après ce que l’on dit qu’on doit rester un mois au repos, nous sommes dans un village qu’il était déjà bombardé, il fait qu’on est dans des hangars qu’ils sont percés mais nous sommes tout de même à l’abri. Et l’on voit toujours des aéroplanes qu’ils voyagent dans l’air avec des ballons et pour te dire on entend quelques bombardements au loin. Enfin chère sœur je ne vois plus grand-chose a te dire pour le moment mais pour le moment ça marche très bien de tous les cotés. Chère sœur tu ne peux pas t’imaginer le courage que j’ai pris depuis que je suis ici pas bien loin des tranchées.
Embrasse bien fort mon petit frère René et ma Guiguitte et Maman ainsi que Julie et la petite Alice, ton frère pour la vie.
Cyrille Fortier.
Un bonjour à Eugene et je compte sur lui pour tous comme auparavant  et donne bien le bonjour à Messaoud ainsi que tout les arabes de la ferme.

3eme tirailleur Mitrailleur au 3eme de marche petit dépôt divisionnaire, Secteur Postal 132, l’on est pas encore affecté en Compagnie. »

Lettre de Cyrille a sa maman du 8 juin 1916

« chère Maman
Je t’écrit pour te faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles et je me porte toujours bien et j’espère que ma lettre vous trouve de même. On n’est parti de Aix lundi à 10h et on n’est arrivé a X Mercredi à 11h du soir et on commence a entendre des bombardements mais nous devons rester au repos une quinzaine de jours. Enfin chère maman ne te fait pas du mauvais sang pour moi car tant que je me porte bien, c’est la principale des choses c’est la santé. Ici il fait que tomber de l’eau mais il fait chaud, il y a de la boue. Enfin chère maman je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment. Embrasse bien fort ma petite Guiguitte et mon frère René et sans oublier Berthe, Julie et la petite Alice.
Reçois de ton fils mes meilleurs baisers pour sa mère.
Cyrille Fortier.
3eme Tirailleur Mitrailleur au 3eme de marche, Secteur postal 132.

Un bonjour à Eugene de ma part et à Messaoud ainsi qu’a tous les arabes de la ferme et aux amis qu’ils parlerons de moi. Et surtout je te recommande de ne pas te faire du mauvais sang et de te soigner, ton fils. Cyrille Fortier »

Carte début juin 1916, Cyrille parle de partir au front, les « boches » veulent donner leur dernier coup a Verdun…

« Chere sœur
Je t’écrit pour te donner de mes nouvels et plus tot aussi pour en savoir des votres, car voila déjà longtemps que je nes rien a cause que je ne savais pas ou on allait, meme que je crois qu’on va aller au front directement a cause que les boches veule donner leur dernier coup a Verdun car ils se voyait foutu, il n’on plus rien a faire, enfin sa finira bien un jour, Recoit milles caresses de ton frere qu’il pense toujours a tous et tu envera bien le bonjour a Adolphe de ma part car tu lui dira que je suis a Aix.  Aix ces un depot pres de Marseille

Cyrille »

Lettre du 6 juin de Gustave à sa maman, Gustave sort vivant de cet engagement, il sera plus tranquille jusqu’en septembre. Il obtient sa première citation.

« Ma Chère maman,
Je suis toujours en bonne santé et je profite aujourd’hui pour t’écrire, j’ai appris que l’on avait écrit a M Boineau en lui disant que son fils était disparu mais pourtant je lui ai écrit que je l’avais vu en remontant des tranchées.
Cyrille est toujours à Aix mais il ne va pas tarder à monter au front car c’est bientôt son tour mais je voudrais qu’il vienne à mon régiment ou sans cela je demanderais à le rejoindre. Pour la permission je ne compte pas avant un mois ou plutôt deux mais il ne faut pas se faire de mauvais sang pour ca. Je pense qu’a la maison tout doit marcher pour le mieux et Messaoud et Eugene doivent bien te donner la main. Et René doit être un petit homme ainsi que Berthe doit être grande et doit maintenant bien te donner la main aussi si je sors de cette guerre sain et sauf ils seront récompensés car ils l’auront mérités. En ce moment je suis dans un petit patelin mais il vaudrait mieux être dans le petit Bir Rabalou, mais je suis content car je n’ai pas grand-chose à faire et si ça me compte double j’ai bientôt fini et si je fais 3 ans je sortirais à 20 ans, je compte
être décoré dans quelques jours.

Je ne vois plus grand-chose a te dire pour le moment, je termine en t’embrassant, ton fils, Gustave Fortier. »