lundi 25 juillet 2016

2eme Lettre de Rosalie à Cyrille du 24 juillet 1916 qui reviendra "retour à l'envoyeur" Lettre plein de tendresses, elle décrit la vie a la ferme.

« Bir Rabalou 24 juillet 1916
Mon cher fils aimé
J’ai reçu ta lettre et ta carte datée du 14 juillet qu'il m’a fait bien plaisir que tu est en bonne santé et que tu es à V… . Je suis pas tranquille, j’ai fini les moissons et battu l’orge que l’on va la rentrer demain et le chariot marche, il fait bien chaud, dans quelque jours je te donnerais le détail de l’orge, combien que ca nous as rendu, si tu verrais les fièvres commence a se
faire voir chez nous, il y a eu que René et la Guiguitte mais je les ai pris a temps, je les ai fait voir au Docteur d’Aumale celui qui m’a sauvé…Dieu merci ça va bien. Je t’assure que on se dépêche, Maziere il me donne la main je lui ai prier pour les moissons 1700 plus pour le billet de Allian 400 qu’il m’est tombé. Je t’assure que on a payé les ouvriers cher cette année, mais je les ai payé 2.50 et il a payé à 3.50 qu’ils ont pas fini leur moisson,  je fais pour le mieux, c’est pour vous deux,
Gustave il m’a écrit qu’il est arrivé et qu’il va faire les démarches que tu ailles avec lui, il sera content, il m’a dit « je sais pas ce que je ferais pour mon frère Cyrille » il a écrit a Julie, il lui a dit donne le bonjour à René juste pour moi et comme quand il est venu il l’a fait maronner que lui il apprendrait une et Cyrille elle verrais … Julie quand tu lui écrira dit lui à Julie que tu a écrit  et qu’il t’on pas rendu réponse , elle maronne comme tu le sais, il ya de quoi à rire, enfin cher fils prends courage toujours et tu pourrais demander une permission, il y a 6 mois que tu es la bas, je t’assure que je langui de te voir aussi, vendredi le 14 je t’ai envoyé 20 frs et une boite, je pense que tu dois avoir tous reçu. Ne te prive de rien et du courage. G Tardat m’a écrit qu’il me dit qu’il t’a écrit et tu lui a pas rendu réponse qu’il demande ce que tu as, que ca lui fait de la peine qu’il voudrait bien savoir de tes nouvelles et de Gustave écrit lui. Mme Reausseau elle m’a dit qu’il a déjà quelques jours que son fils lui a pas écrit, dis moi si tu l’a vu.
Tous les amis t’envois bien le bonjour et M Maziere t’envoi bien le bonjour ainsi que tous, tache de voir si tu pourrais venir et tu explique le cas que tu est le soutien de famille. Tous va bien à la ferme, les arabes t’envoi le bonjour et Eugene et ton Néné il parle toujours de toi et de Gustave, toute la famille t’envois milles caresses.

Ta mère qu’elle t’aime tous cœur et qu’elle pense à vous deux. Rosalie. Aujourd’hui il est venu un arabe avec un sanglier de 60k, je lui ai donné 900 il me l’a laissé, je l’ai mis au sel, si les jambons ca sera bon je vous en enverrais pour gouter. »

dimanche 24 juillet 2016

En reprenant la fiche matricule de Cyrille; je me suis livré a quelques commentaires et apports, en particulier sur la fonctionnement du conseil de révision..

Cyrille est ajourné lors du conseil de révision en décembre 1914 par anticipation pour la classe 1915, pour 1 ou 2 ans habituellement, 2 ans en fait pour Cyrille avec la classe 1917, il a du repasser devant le conseil de révision en avril 1915 avec la classe 16 et il est incorporé finalement le 9 septembre 1915.
Les Petits Secrets du Conseil de Revision
Le conseil de révision prononce l'ajournement, l'incorporation dans le service armé ou dans les services auxiliaires, enfin, l’exemption. Il n'est pas besoin au major d'examiner de près un conscrit pour l'ajourner. Pour l'exempter, c'est une autre affaire et, dans ce cas, il faut un minutieux examen. En effet, un jeune homme, sans aucune maladie, peut être ajourné pour faiblesse. La faiblesse est la principale des raisons d'ajournement, sinon la seule. Un conscrit est jugé trop faible lorsque l'indice est, en moyenne, supérieur à 30. On ajourne souvent à 27. On en verra plus loin la raison.
L'indice! Ce mot semble mystérieux et il s'échange sans cesse entre le préfet, le général et l'officier de recrutement. Quelle est sa signification?
L'indice est le rapport entre la taille, le poids et le périmètre thoracique du conscrit.
Par exemple. Monsieur X... pèse 59 kilos, mesure 1m50 de taille et 0m86 de périmètre thoracique. Il a l'indice 14 et peut faire un bon soldat s'il ne lui est pas trouvé de maladies ou d'autres infirmités, par ailleurs.
Par contre, le jeune Y... pèse 60 kilos, mesure 1m78 et à 0m70 de tour de poitrine, soit indice 42. Il faut l'ajourner.
On calcule l'indice en prenant: 1 la différence entre le chiffre du poids compté en kilogrammes et le chiffre des centimètres au-dessus du mètre de la taille.
Par exemple X... mesure 1m50 et pèse 59 kilos. La différence entre 59 et 59=0. Pour Y... (78 —60=18) elle est de 18.
2 Au premier résultat obtenu, on additionne la différence entre le nombre idéal 100 et le chiffre du périmètre thoracique.
Ainsi pour X... on a: 100 — 86= 14. PourY...: 100—76 = 24. Cette différence ajoutée à celle de la première opération donne: Pour X...: 0+14 = indice 14. PourY...: 18+24 = indice 42. Un homme normalement constitué doit avoir le moins d'écart possible entre le chiffre en kilogrammes de son poids et le nombre de centimètres (en plus d'un mètre) de sa taille.
Le type idéal serait Z...: Poids: 75 kilos. Taille: 1m75. Périmètre: 100. Indice: 0. Cependant l'homme qui, pour cette taille pèserait quelques kilos en plus serait encore plus solide. Or, avant de passer devant le major, les conscrits sont pesés et passés sous la toise, les chiffres de la taille et du poids sont proclamés par le sergent de recrutement sur une fiche remise au futur soldat. D'autre part, un médecin ayant un peu d'expérience a vite fait de mesurer de l'œil le périmètre de l'homme placé devant lui. Rien de surprenant à ce qu'il le renvoie parfois sans plus ample examen:
— Ajourné, faiblesse!

mercredi 20 juillet 2016

Gustave est rentré depuis environ 10 jours de permission en Algérie, Rosalie évoque la présence de Gustave dans sa lettre à Cyrille du 14 juillet et qui est malheureusement revenue.

« Aux armées le 17 7 17
Ma chère Maman
Je suis toujours en bonne santé et j’espère que ma présente vous trouve à tous de même. J’ai écrit a Cyrille pour qu’il fasse la demande de changement de corps et qu’il spécifie qu’il a un frère au 1er Tirailleurs.
Les travaux doivent aller pour le mieux ainsi que les moissons doivent être finis enfin il me reste plus qu’une trentaine de jours de carême indigène, il faut espérer que d’ici quelques mois nous serons de retour.
J’ai reçu une carte de Gabriel Tardat et je lui rendrai réponse demain.
Je t’embrasse bien fort, ton fils.
Gustave Fortier. »


samedi 16 juillet 2016

Dans le contexte de l'époque, la famille n'est pas informé rapidement, surtout pour les disparus ou prisonniers, la mort de Cyrille est restée inconnue par sa maman et son frère Gustave jusqu'a la fin de la guerre, nous avons appris que récemment que leur grande sœur Julie avait caché la lettre a sa famille pour ne pas les inquiéter, ils penserons que Cyrille était prisonnier. Nous avons 3 lettres de sa maman qui ont été "retournées a l'envoyeur" 1ere lettre de Rosalie qui revient, l’inquiétude est grande et perceptible dans les 2 lettres suivantes Lettre de Rosalie à son fils Cyrille du 14 juillet 1916 , très émouvante ou elle parle de Gustave qui passe dans le journal pour sa première citation.

« Bir Rabalou 14 juillet 1916
Ta mère quel t’aime tous cœur et quel pense à toi, Rosalie
Mon cher fils aimé
J’ai reçu ta lettre datée que tu me dis que tu t’ai trouvé avec Emile Rousseau, justement sa mère elle me demande que je lui donne ton adresse pour que son fils te vois, elle serait contente que vous soyez ensemble, Je suis contente que tu ai reçu le colis en bon état, il en avait deux, il faudra mettre frais. Lundi je t’ai envoyé un colis avec de la teinture et Mme Recardot, comme j’ai fais la boite chez elle, elle a donné un quart de gâteau et une tablette de chocolat, quand Gustave il a été lui dire bonjour, elle lui a donné cinq francs et Recardot, il demande toujours après vous deux, je vois que vous êtes estimés, il leur ont fait tout le monde des compliments, a Gustave, ça apparu sur la dépêche le dimanche de Gustave. M Girerd il va faire des démarches pour que son fils vienne mais j’ai presque envie que tu viennes pour dire pour les affaires de famille et tous il me dise que je peux te faire venir, on travaille toujours, on a pas fini les moissons, c’est dur a cause du carême, qu’il fait une chaleur à crever, je fais tout pour le mieux. Les ouvriers ont les paye bien à 2.5 par jour, il faut y passer cette année, voici que l’on a mis sur la dépêche : « Fortier Gustave, engagé volontaire le 17 février 1915 à l’âge de 17 ans, soldat 1er tirailleur de Marche, Malgré de violent bombardement avec obus de gros calibre a su maintenir les communications téléphoniques constamment coupées, fait preuve du plus grand dévouement et d’un mépris du danger » tu vois que ca te fais plaisir de ton frère et il est parti d’un courage, il dit bien la guerre est dure, j’ai fais la bêtise je les encourage et tous le monde aussi, il a grandi et gracie c’est un beau garçon, il regrette de ne pas te voir, enfin toi il faut faire comme lui et on dit que ça finira le mois d’octobre, on prie Dieu tous le monde , enfin je le voudrais bien de tout cœur. Ne te fais pas de mauvais sang et pour les vingts francs je vais voir ou ils sont passés et c’est pas dépêche que ça m’a couté 0.90, c’était le 19 juin, je vais t’en envoyé d’autre car mon pauvre petit, je suis ennuyé de te savoir sans le sous, ne t’ennuis pas, toute la famille t’envois mille amitiés et ton Néné pense à toi »





Cyrille est honoré par le journal officiel du 1er juin 1920 par la médaille militaire avec la mention : « Mitrailleur d’élite qui a toujours l’admiration de ses camarades. Tué le 15 juillet 1916 en se portant à l’attaque des tranchées Allemandes à Verdun. Croix de Guerre avec étoile d’argent. » Il aura également la médaille de Verdun...le tout a titre posthume!




vendredi 15 juillet 2016

Hommage ce jour a Douaumont sur la tombe de Cyrille, passage au ravin des vignes ou il a été inhumé en premier, puis passage a la citadelle, dernier lieu de passage de Cyrille.





Cyrille après avoir été inhumé dans le ravin des vignes lors de son décès, il a été transféré dans le cimetière militaire de Fleury en 1924 (voir lettre a sa maman, page précédente), ensuite avec le projet d’ossuaire de Douaumont, il é été de nouveau transféré définitivement en 1925 sur Douaumont (tombe 1384). Histoire de Douaumont : Une fois l'emplacement déterminé, dès 1923, le Service des Sépultures de guerre, avec le concours du génie de Metz, entreprit le nivellement d'une parcelle de terrain de plusieurs hectares où d'importants travaux de déblaiement avaient été réalisés pour récupérer le matériel abandonné, ainsi que de dangereuses munitions. Le terrain aplani, on procéda à la réalisation des allées et des tombes. Dès août 1925, les corps provenant de petits cimetières autour de Verdun furent transférés dans la partie droite. En novembre, la nécropole reçut les corps exhumés du cimetière de Fleury, désaffecté. En octobre 1926, elle recueillit ceux du cimetière de la Fontaine de Tavannes. Les années suivantes, on y inhuma les corps que l'on continuait à découvrir dans la «zone rouge» -jusqu'à 500 par mois- dont plus de la moitié identifiés. La nécropole reçut aussi les corps du cimetière du bois Contant. C'est le 23 juin 1929 qu'eut lieu son inauguration, en présence de Gaston Doumergue, président de la République.



La bataille dans laquelle le 3eme Régiment de Marche a combattu a coûté la vie à 152 hommes dont Cyrille, le nombre de blessés est de 652, a noter le nombre de disparus : 262, en effet la priorité du commandement était la réussite des opérations, les cadavres n’étaient pas évacués tant que le terrain était totalement sûr, les cadavres restaient donc sur les champs de batailles soumis aux bombardements, ensuite les unités suivantes qui étaient susceptibles de ramasser les cadavres ne connaissaient pas les soldats et réalisaient cette tache sans le soin nécessaire à l’identification des corps. Le nombre des disparus a donc été important, de l’ordre de 700000 hommes durant le conflit. Il sera ainsi décidé d’honorer ces hommes en désignant un soldat inconnu, inhumé sous l’Arc de Triomphe le 11 novembre 1920.


Hypothèse du décès de Cyrille : il a très certainement été touché par les bombardements lors de la montée du régiment au front en partant de Verdun comme évoqué dans les JMO «quelques pertes dans la colonne, a la sortie de Verdun par tir de barrage ». En tant que Mitrailleur, Cyrille ne doit pas faire partie des 1ere vagues d’assauts, donc il serait moins exposé, Vu l’ampleur des attaques, l’évacuation des blessés étaient compliquée, l’attaque à été déclenchée à 7H55, hors Cyrille est déclaré décédé le 15 juillet des suites de blessures. Les blessures de Cyrille ont été fatales, mais il a eu le temps d’être enregistré en tant que blessé avant de décéder, cet enregistrement n’aurait pas eu le temps d’être fait pendant la bataille. Pour finir le libellé mis sur sa médaille militaire explique qu’il est tué « en se portant à l’attaque des tranchées.. » donc en se rendant au front (extrait ci-dessus) . « Mitrailleur d’élite qui a toujours l’admiration de ses camarades. Tué le 15 juillet 1916 en se portant à l’attaque des tranchées Allemandes à Verdun. Croix de Guerre avec étoile d’argent. »


Contexte du dernier engagement de Cyrille Fortier

Le 11 juillet les Allemands déclenchent une attaque importante (justification de la mise en alerte du régiment de Cyrille le 12 juillet), La pression exercée reste suffisamment importante pour que Nivelle ordonne une contre-attaque le 14 juillet, repoussée pour des problèmes de préparation le 15 juillet. Cette contre attaque sera menée par les 73e (2e Zouaves et 2e Tirailleurs de Marche) et 74e (3e Zouaves et 3e Tirailleurs de Marche)Brigades de la 37e DI, alors en réserve. Le régiment de Cyrille quitte Verdun le 14 juillet vers 20h (Cyrille nous dit qu’il est à Verdun le jour de sa dernière lettre du 14 juillet).
Ci après 5 planches avec les JMO de la 37e Division, 74e brigade et du 3eme Régiment de Marche donnant la chronologie des événements de ces jours de Juillet 1916
Ordre général N°4 (JMO 37e division dont fait partie la 74e Brigade, dont fait partie le 3eme Régiment de Marche de Tirailleurs).
Prévision de l’attaque qui doit constituer la nouvelle phase de la bataille de Verdun, avec une offensive de Français supervisée par le Général Nivelle, et qui doit retourner la situation dans le secteur.
Le 12 juillet sera la date ou les Allemands auront eu la plus grande avancée.


15 juillet 1916 : Cyrille décède de ses blessures.... Il est parti hier soir de la citadelle pour monter au front le JMO 37e division " 6H50 téléphoné par le capitaine Saintagne, mise en place des troupes d'attaques s'est effectué dans de bonnes conditions, une compagnie de mitrailleuses a eu quelques pertes dans le faubourg Pavé et dans le boyau 2" JMO du 3RTA " quelques pertes dans la colonne a la sortie de Verdun par tir de barrage" Cyrille a été touché par ces tirs a proximité du "boyau 2" et est décédé le 15 juillet 1916... Nous allons détailler le déroulement historique de ce dernier engagement de Cyrille dans des publications a venir, aujourd'hui RDV a Douaumont pour lui rendre hommage....




Cette lettre de Cyrille à sa Maman est la dernière de Cyrille... Cyrille est arrivé a la citadelle de Verdun le 13 au soir pour y être cantonné, JMO "L'état Major et la 2eme compagnie de mitrailleuse cantonnent à la citadelle", il va quitter la citadelle le 14 au soir.

« Le 14/7/16 Ma chère Maman
Je m’empresse de t’écrire pour te faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles. J’ai reçu ta lettre datée du 3 courant qu’elle m’a fait bien plaisir d’apprendre que Gustave à eu sa permission et que toute la famille se porte toujours bien, tant qu’a moi la santé se maintient toujours et je te dirais que j’ai reçu le mandat daté du vingt et je l’ai reçu le 10 juillet, le talon mais je ne l’ai pas encore touché a cause qu’on est parti du repos et l’on est aux tranchées dans la Meuse. Enfin chère Maman ne te fais pas du mauvais sang pour moi car tant que la santé va bien ce n’est rien, je ne t’en met pas plus long car je vais me reposer un peu pour ce soir, tu remerciera bien Julie de sa lettre car je t’écrit cette lettre à la vavite et qu’elle remercie Adolphe aussi de sa lettre car quand j’aurais un peu plus de temps, je lui écrirait, nous sommes à Verdun.
Mais ne te fais pas de mauvais sang pour moi, je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment, en attendant d’avoir un peu plus de temps. Embrasse bien fort tout mes petits frère et sœur, un gros baiser de ton fils pour la vie."


mardi 12 juillet 2016

Lettre de Gustave à sa maman à son retour de permission en Algérie, du 12 juillet 1916. Gustave est parti le 21 juin (Gustave avait écrit à Cyrille ce fait qu’il nous a retracé dans une de ses lettres) Le voyage dure au mois 5 à 6 jours donc Gustave a du passer environ 10 jours en famille. Il est revenu dans son secteur de départ en Lorraine.

« Aux armée le 12.7.16
Ma chère Maman
Je suis arrivé en bonne santé, j’ai fais le voyage avec Edouard Drevot jusqu’à Lyon, le voyage a été assez bon, ne te fais pas de mauvais sang, je vais faire la demande pour que Cyrille vienne avec moi au 1er Tirailleurs.
Je suis toujours en Lorraine a mon ancien secteur de départ.
Je te recommande de ne pas te faire de mauvais sang, je ne t’en dit pas long car j’ai a rendre réponse à beaucoup de lettres que j’ai reçu tant que je n’étais pas là.
Je t’embrasse bien fort sans oublier toute la famille.

Gustave Fortier. »

mercredi 6 juillet 2016

Avant dernière lettre de Cyrille à sa sœur Berthe du 6 juillet 1916

Avant dernière lettre de Cyrille à sa sœur Berthe du 6 juillet 1916
« Le 6/7/16      Ma chère Sœur
Je m’empresse de t’écrire pour te faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles et je me porte toujours en parfaite santé et j’espère que ma lettre te trouve de même, je te dirais que l’on est au repos a cause du carême, hier j’ai écrit à Maman en lui disant que je n’avait rien reçu, mais le soir même j’ai reçu les deux paquets qu’il m’ont fait bien plaisir de manger quelque chose du pays et en même temps je suis trouvé avec Emile Rousseau et l’on a mangé ensemble et un peu parler du pays, je te remercie beaucoup du colis car tout était en bon état mais tant qu’au mandat que Maman m’a parlé je n’ai encore rien reçu car depuis le temps je ne sais pas ce qu’il ce sera passé. Enfin dit a Maman qu’elle fasse des démarches pour voir et de réclamer à la poste comme je lui ai déjà dit.
Enfin cher Sœur je suis très content que tout marche bien et il faut espérer que cette maudite guerre ne tardera pas a finir. J’ai vu la chose mais il doit falloir faire ça lorsqu’il fait froid. Je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment. Embrasse bien fort Maman et la Guiguitte, René et la petite Alice, ça doit faire un petit diable.
Ton frère pour la vie.

Cyrille Fortier.   A Messaoud.

Lettre de Cyrille à sa maman du 6 juillet 1916, il est emmené a l’arrière par la « voie sacrée ».

« Le 6/7/16
Ma chère Maman

Je m’empresse de te rendre réponse à ta lettre datée du 26 juin qu’elle m’a fait bien plaisir de savoir toujours de tes bonnes nouvelles, tant qu’a moi je me porte toujours bien et j’espère que ma lettre te trouve de même. Je suis très content que tout marche et moi maintenant tu vois que j’ai encore de la chance, nous sommes resté 8 jours et maintenant l’on est au repos bien pour un mois et je me fais pas du mauvais sang car ca n’est rien été, tout simplement qu’un bombardement. Enfin chère Maman, tu ne peux pas te faire une idée comme je l’ai prise avec gout; maintenant tant qu’a moi ne te fais pas du mauvais sang et surtout de te soigner. Car avec tous ces travaux et la chaleur ça doit te fatiguer, tu me dis que Anna, elle s’est disputée avec Eugénie mais tu a bien fais de partir comme cela tu es plus tranquille et d’être bien avec tout le monde. Je pense que M Maziere doit te faire les avances nécessaires pour les travaux car je lui ai écrit avant de monter aux tranchées et je pense qu’il doit être content. Enfin chère maman le 20 courant j’ai reçu une lettre de Gustave me disant qu’il partait en permission, je pense qu’il doit être en ce moment à la maison et je suis très content qu’il soit parti en permission car depuis si longtemps qu’il n’a pas vu la famille, ça fait tout de même plaisir. Mais il faut espérer que cette maudite guerre finira un jour et que l’on se retrouve tous à la maison en famille comme le temps passé et que l’on travaillera de bon cœur. Enfin chère maman sur cette lettre tu me parle que tu m’a envoyé 20 francs mais comme je te l’ai déjà écrit je n’ai encore rien reçu, enfin tu verras que ça ne soit pas perdu mais en tout cas je le recevrai je t’écrirait de suite, le colis ça met toujours plus longtemps, il fait qu’il doit être en route. Je te dirais que j’ai appris que Emile Rousseau est à la 2eme compagnie de Mitrailleuse et je devait aller le voir aujourd’hui et comme l’on a eu du travail, probablement que j’irais le voir un de ces jours. Enfin chère maman je suis très content que Eugene s’occupe et que Messaoud travaille, il a du se raser les poils des mains, je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment en attendant toujours de tes bonnes nouvelles, embrasse bien fort tous les enfants pour moi. Reçois chère maman mes meilleures caresses de ton fils Cyrille Fortier. Un bonjour à tout les ouvriers et sans oublier Eugene. Nous sommes à au Lenoix. » (en réalité Aulnois en Perthuis)


vendredi 1 juillet 2016

Lettre avec 2 dates du 1er juillet et 3 juillet 1916 de Cyrille à sa maman

Lettre avec 2 dates du 1er juillet et 3 juillet 1916 de Cyrille à sa maman
Le 1er/7/16
Chère Maman
Je m’empresse de t’écrire ces deus mots pour te faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles et j’espère que ma lettre te trouve de même ainsi qu’a toute la famille. Je t’écrit d’après ta lettre datée du 22 courant me disant que je dois avoir reçu le mandat de 20 francs mais tu ne me dit pas si tu me l’a envoyé par mandat ou télégraphique car je n’ai rien reçu encore, c’est pour cela que je t’écrit pour que tu vois qu’il ne soit pas perdu. Je te dirais chère maman que voila 8 jours que l’on est aux tranchées et demain soir l’on doit nous relever pour que l’on parte au grand repos a cause du carême des arabes. Alors tu vois que de mon coté, tu peux être tranquille et surtout ne te fais pas de mauvais sang pour moi. Je suis très content que tout marche bien et que l’orge et l’avoine est fini, tu m’a dit qu’il a fait un orage, mais si tu voyais ici il fait que pleuvoir nuit et jour, et de la boue jusqu’au genoux, c’est ce qui nous embête le plus et un peu le travail pour faire des abris, l’on travaille dur et sec, mais a part cela nous sommes tranquille, que quelque Marmite. Enfin chère maman je pense que Gustave doit etre a la maison pour te raconter cela mais malheureusement que c’est trop peu 6 jours. Enfin je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment en attendant de descendre au repos pour t’écrire un peu plus souvent. Embrasse bien fort mes frères et sœurs pour moi, un gros baiser de ton fils qu’il pense qu’a toute la famille. Cyrille Fortier.

Un bonjour à Eugene et aux amis qu’ils parlerons de moi, ne fais pas attention à mon écriture car il commence à faire nuit, et vois ce mandat qu’il ne soit pas perdu.

Lundi 3/7/16
Ma chère Maman
Tu m’excusera si je ne t’ai pas écrit plus tot, car
voila la lettre que je t’avais fait aux tranchées
pour te l’envoyer mais a cause du départ, notre
bureau de poste était parti à l’arrière, il fait que je n’ai pas pu te l ’envoyer et nous sommes descendu des tranchées dans la nuit du samedi au dimanche et de là, l’on a fait une dizaine de Kms à pied pour attraper les autos et nous sommes parti à midi et l’on est arrivés à 7h du soir à Lenoir un petit patelin que l’on est au repos a cause du carême des arabes.
Il faut que tu vois chère maman que tu n’a pas a te faire du mauvais sang, de mon coté, maintenant vois pour le mandat car depuis si longtemps, je l’aurais bien reçu et je pense de recevoir ce petit colis. Tu me dis pas si Berthe a reçu ma lettre datée du 16 courant car sur toutes mes lettres je te le demande mais ne me parle pas trop de ces petites affaires car l’on pourrait te confisquer tes lettre. Enfin chère maman j’attends le colis pour cela si tu pouvais me l’envoyer au plus tôt, tant que l’on est au repos. Enfin chère maman je pense que tout doit marcher pour le mieux, tant qu’a moi je me porte toujours bien et j’espère que ma lettre vous a toute la famille de même.
Embrasse bien fort Mon petit René et ma Guiguitte, Berthe, Julie et la petite Alice pour moi. Reçois chère maman mes meilleures caresses de ton fils pour la vie. Cyrille Fortier.
Toujours la même adresse, un bonjour à Eugene et tous les arabes de la maison et aux amis qu’ils parlerons de moi, sans oublier Julo, vois pour ce mandat qu'il ne soit pas perdu. »