dimanche 19 mars 2017

19 mars 1917 : Gustave est jeune, fougueux, on lui propose de prendre les gallons de Caporal, il refuse, il le reconnait "dans un moment d'oubli", il remonte aux tranchées avec un copain en qui il a confiance!

« le 19 Mars 1917
Ma chère Maman
Je suis comme toujours en bonne santé et j’espère que ma présente te trouve de même pour le moment je suis un peu énervé mais je te prie d’excuser mon écriture a cause d’un coup de tète que j’ai eu : L’adjudant m’avait proposé cabot et j’ai refusé de prendre les gallons dans un moment d’oubli mais je m’en moque, je monte avec un copain a qui j’ai confiance.
J’espère que la récolte doit se présenter à merveille et je souhaite que nous ayons une bonne récolte.
Je m’arrête en t’embrassant affectueusement, ton fils.
Gustave »
Le "foyer du soldat" trouve son origine dans une institution plus ancienne "l'oeuvre des cercles des sous-officiers et des soldats".
Cette "Oeuvre" a pour objet "de fonder dans les casernes et établissements militaires, sous le contrôle et avec l'agrément de l'autorité militaire, des cercles où les sous-officiers et les soldats trouveront des livres, des jeux d'adresse et les objets, papier, plumes et encre, nécessaires pour écrire".
L'oeuvre est reconnue comme établissement d'utilité publique (décret du 17 mars 1891).
Le but initial est donc assez limité, la date de création doit remonter à l'époque du célèbre général Boulanger (Ministre de la Guerre du 7 janvier 1886 au 30 mai 1887).Ce même général, soucieux d'assurer sa popularité est aussi le rénovateur des Cercles d'officiers dont l'organisation est fixée par décret du 12 juillet 1886.Je n'ai pas retrouvé la date de création des cercles pour sous-officiers et soldats mais je suppose qu'elle est voisine de 1886.On oublie en effet que le général Boulanger est, à l'origine, un "général républicain" poussé et choisi par la gauche des républicains (et notamment par Clémenceau) à une époque où il importe de "soigner" le moral et la condition du soldat-citoyen par des mesures symboliques.
Je ne connais pas précisément la date de transformation de fait de ces "cercles" en "foyers", en tout cas, il existe des cartes postales postées pendant l'année 1900 montrant des salles de jeux de "foyers du soldat" (avec billard notamment).















vendredi 17 mars 2017

17 mars 1917 : Gustave dit « Pour le moment ma chère Maman ne t’inquiète pas sur moi si tu n’as pas de mes nouvelles pendant quelques jours surtout ne te fais pas du mauvais sang car ça marche toujours à merveille.. », Gustave par sa position de Téléphoniste nous as déjà dit détenir des informations importantes, sur ce cas il est au courant d’une attaque imminente de la 45eme division dont fait partie son Régiment, donc il prévient sa maman qu’elle risque de ne pas a voir de nouvelles, suite «au repli des boches d’Arras à Soissons» l’attaque est finalement annulée.

« Aux armées le 17 mars 1917
Ma chère Maman
J’ai reçu hier ta lettre datée du 9 mars 1917 contenant les 20F ainsi que la carte de Berthe qui m’a fait bien plaisir de voir qu’elle était heureuse d’avoir un souvenir de moi.
Pour le moment ma chère Maman ne t’inquiète pas sur moi si tu n’as pas de mes nouvelles pendant quelques jours surtout ne te fais pas du mauvais sang car ça marche toujours à merveille et j’espère bien à la fin de 1917 être à la maison pour toujours.
En ce moment il faut que je réponde à la lettre de Madame Legout dont je le joint ici.
Je termine en t’embrassant, ton fils.
Gustave Fortier »




jeudi 9 mars 2017

9 mars 1917 : Comme dans sa dernière lettre, Gustave a le moral (malgré le canon qui gronde) , il écrit ici a sa petite sœur a qui il confie s’intéresser a "Paulette" qui est bien brave et qui me plait d'ailleurs beaucoup. Gustave évoque clairement pour la première fois un intérêt pour une jeune fille, Paulette Fumey. La famille Fumey est bien identifiée a Bir Rabalou, mais aucune information plus précise.

Comme dans sa dernière lettre, Gustave a le moral (malgré le canon qui gronde) , il écrit ici a sa petite sœur a qui il confie s’intéresser a "Paulette" qui est bien brave et qui me plait d'ailleurs beaucoup.
Gustave évoque clairement pour la première fois un intérêt pour une jeune fille, Paulette Fumey. La famille Fumey est bien identifiée a Bir Rabalou, mais aucune information plus précise.

« Aux armées le 9 mars 1917
Ma chère petite sœur
J’ai reçu aujourd’hui ta lettre en même temps qu’une de Mademoiselle Martinez , j’ai été très heureux car ça m’a couté de prendre un peu de repos et de penser à vous tous. J’étais dans une tranchée occuper à creuser, penses tu la joie que j’ai eu lorsque j’ai vu ton écriture aussi je m’empresse de te répondre en te donnant de mes nouvelles. Le canon gronde mais je m’en moque je suis à quelques kilomètres des lignes.
Dans quelques jours tu recevras le colis que je t’ai expédié contenant la bague que je t’ai mis ainsi que celle que j’avais
pendant ma première permission.
Si par hasard tu rencontre sur ton chemin les filles Fumey dis leur bien des choses de ma part et surtout Paulette donne lui bien le bonjour pour moi car c’est une jeune fille qui est bien brave et qui me plait d’ailleurs beaucoup.
J’arrête ma lettre je ne peu plus t’en dire plus long.
Reçois mes plus doux baisers ainsi que toute la famille, ton frère.
Gustave. »

dimanche 5 mars 2017

Gustave semble avoir le moral, il raconte qu'il a perdu son linge et se réjouit que les demoiselles de Bir Rabalou s'intéresse a lui...le 5 mars 1917

Gustave semble avoir le moral, il raconte qu'il a perdu son linge et se réjouit que les demoiselles de Bir Rabalou s'intéresse a lui...
« Aux armées le 5 mars 1917
Ma bien chère Maman
J’ai reçu ta lettre datée de fin février accompagnée du colis qui m’a fait bien plaisir aussi je m’empresse de te répondre. Je suis toujours en bonne santé et actuellement je suis à peu près à 9 kilomètres des lignes dans un secteur qui peut être changera dans quelques jours.
Je tiens à te raconter un petit tour qui m’est arrivé à un patelin : j’ai laissé du linge à laver car je n’avais guère le temps et de là je suis aller de garde à un bataillon et ensuite les tranchées, cela fait que j’ai laissé : une chemise, un caleçon, une nuisette, une paire de chaussettes de ceux que tu m’avais donné, une flanelle, une serviette que j’avais ramassé et deux mouchoirs mais ne te fais pas de mauvais sang la dessus c’est des petits accidents qui arrivent de temps en temps à chacun de nous et le sac est toujours assez lourd pour le porter.
Les demoiselles Servel m’ont ecri et je suis très heureux de correspondre avec elles car elles me paraissent bien gentilles et
Paulette m’a demandé si j’avais besoin d’un passe montagne pour me protéger les oreilles du froid. Je vois que les demoiselles de Bir Rabalou ont encore pitié des pauvres soldats. Il faut espérer que cette guerre finira bientôt car il ne me reste plus que onze mois à faire et a la fin de cette année j’espère être auprès de toi et des amis.
Les moments d’attaque n’ont pas encore commencés a cause du froid et fais toujours comme je te dis de ne pas te faire du mauvais sang car je suis antibilleux, je prends le temps comme il vient.
Tous les travaux doivent aller pour le mieux et maintenant que les labours sont terminés, tu peux te reposer un peu et Paulette m’a dit que tu te portais très bien, je la crois car elle me renseigne quand je n’ai pas de tes lettre ce qui me fais grand plaisir.
J’espère que ma présente lettre te trouve en bonne santé ainsi qu’a tous
Je termine en t’embrassant ton fils
Gustave. »