Gustave retrouve le moral :
«Le 31 janvier 1916, Ma chère Maman
J’ai reçu aujourd’hui ta lettre qui m’a fait bien plaisir de vous savoir en bonne santé je suis toujours avec Maurice et le fils Sauriat a rejoint le corps il y a quelques jours en renforçant le régiment d’un bataillon de plus, tant mieux plus on est des fous plus on rit.
Il ne faut pas te faire du mauvais sang pour moi car les soldats on ne s’en fait pas souvent on a le cafard de temps en temps mais ça passe. Je comptais vous voir et voila que c’est retardé ma foi tant pis il vaut mieux être toujours sur la veille de partir.
Le scapulaire que tu m’as envoyé je les mis dans mon porte feuilles mais je ne compte pas laisser la peau avant de vous avoir vu et embrasser à tous après je m’en moque mourir maintenant ou à 50 ans je m’en balance mais je veux vous voir avant.
Donne bien le bonjour a tous les ouvriers et sans oublier toute la famille. Je ne crois pas que vous ayez fait la paix avec les Férréols car je leur ai envoyé une carte elles ne m’ont pas répondu et le fils Sauriat m’a dit que Louise lui avait écrit.
Je ne sais quand partir en permission mais au cas ou je serais a cours je t’enverrais une lettre.
Je t’embrasse de tout cœur ainsi que toute la famille.
Ton fils pour la vie, Gustave Fortier »
Toujours intéressé par l’histoire, je me suis plongé sur le parcours de Cyrille et Gustave Fortier, mes 2 grands oncles. De précieux témoignages, constitués de correspondances des Fortier sur la période 1915 1918, des Journaux de marche des régiments, ont permis de redonner vie à cette période difficile. Avec 300 lettres et documents, je vais faire revivre et partager la vie des mes 2 grands oncles sur cette période. https://www.facebook.com/gustavefortier https://twitter.com/GustaveFortier
samedi 30 janvier 2016
samedi 23 janvier 2016
« Le 23 janvier 1916" Lettre « poignante » de Gustave ou il exprime une baisse de moral extrême, en effet après avoir vu sa permission annulée pour la raison officielle d’encombrement à Marseille (dans la réalité les permissions des tirailleurs étaient moins nombreuses que les régiments de métropole, et les démarches plus compliquées pour rejoindre l’Algérie), et probablement une maladie (pas de combats ou de front dans cette période) ou il passe quelques jours à l’hôpital, il dit de surcroit que la convalescence compte pour de la permission, s’en est trop pour Gustave
« Le 23 janvier 1916
Ma chère Maman
J’ai quitté l’hôpital pour rejoindre la compagnie croyant d’aller de nouveau en permission mais comme j’ai eu une convalescence de 20 jours ca compte comme jours de permission ordinaire, aussi tu pense j’avais un cafard je voulais même déserter, grâce à Boineau qui m’a dit ne fais pas de bêtise sans cela je partais pour me faire ramener ensuite par les gendarmes.
Si ce n’était pas pour toi en ce moment même je ferais un petit voyage jusqu’en pays étrange mais je ne veux pas te déshonorer
sans ca je mettrais bien les voiles pour l’étranger car au régiment j’en ai assez voila bientôt deux ans et toujours la même chose j’en ai assez de cette vie là, mais que veux tu je prends mon courage à 2 mains et je le fais crois moi que pour toi.
Puisque je prends patience fais comme moi espérons que cette guerre finira bientôt.
Je termine cette lettre en t’embrassant ainsi qu’a tous.
Ton fils Gustave »
Ma chère Maman
J’ai quitté l’hôpital pour rejoindre la compagnie croyant d’aller de nouveau en permission mais comme j’ai eu une convalescence de 20 jours ca compte comme jours de permission ordinaire, aussi tu pense j’avais un cafard je voulais même déserter, grâce à Boineau qui m’a dit ne fais pas de bêtise sans cela je partais pour me faire ramener ensuite par les gendarmes.
Si ce n’était pas pour toi en ce moment même je ferais un petit voyage jusqu’en pays étrange mais je ne veux pas te déshonorer
sans ca je mettrais bien les voiles pour l’étranger car au régiment j’en ai assez voila bientôt deux ans et toujours la même chose j’en ai assez de cette vie là, mais que veux tu je prends mon courage à 2 mains et je le fais crois moi que pour toi.
Puisque je prends patience fais comme moi espérons que cette guerre finira bientôt.
Je termine cette lettre en t’embrassant ainsi qu’a tous.
Ton fils Gustave »
Cyrille est allé au cinéma «Bone le 18 janvier"
Cyrille est allé au cinéma
«Bone le 18 janvier
Ma chère Maman
Je t’écrit pour te faire savoir de mes nouvel, je vien de recevoir ta lettre qu’elle ma fait bien plaisir d’apprendre de vos nouvel car pour les certificats demain je vait le donner au bureau et je vairer dou je te ecrirait ce qu’il me diron et remerciera bien Eugene pour les 5 francs qu’il ma envoyer car je suis tres content que les labours marchent, maintenant je ne suis pas sur car le délai il est passé, cettait jusqu’au 15 janvier mais enfin ces Adrien qu’il va me faire la demande car dimanche nous avons souper ensemble et nous avons était au cinéma on avait la permission jusqu’a minuit, je te dirais que Gustave m’a écrit qu’il me dit qu’il y a un contre ordre car il y a beaucoup de militaires à Marseille.
Enfin je te dirais que je serai bien content de trouver Gustave à
la maison.
Enfin si tu le vois chez Servel tu leur dira que je suis avec Adrien il vous envoie bien le bonjour aussitôt Je t’écrirait pour la permission selon ce qu’il me diront Enfin si le Dieu voudrait qu’il m’obtienne 15 jours. Enfin patience demain ou après demain je saurais la réponse. Enfin si je n’obtient pas, Gustave doit m’envoyer une dépêche enfin je tacherais d’obtenir au moins 4 jours pour voir Gustave
Je ne vois plus grand-chose a te dire pour le moment, ton fils pour la vie
Un gros baisser A tout mes petit frere et sœur
Ton fils qu’il t’embrasse de tout cœur
Cyrille Fortier
Un bonjour à Eugene en le remerciant Et il faut espérer a bientôt»
Enfin je te dirais que je serai bien content de trouver Gustave à
la maison.
Enfin si tu le vois chez Servel tu leur dira que je suis avec Adrien il vous envoie bien le bonjour aussitôt Je t’écrirait pour la permission selon ce qu’il me diront Enfin si le Dieu voudrait qu’il m’obtienne 15 jours. Enfin patience demain ou après demain je saurais la réponse. Enfin si je n’obtient pas, Gustave doit m’envoyer une dépêche enfin je tacherais d’obtenir au moins 4 jours pour voir Gustave
Je ne vois plus grand-chose a te dire pour le moment, ton fils pour la vie
Un gros baisser A tout mes petit frere et sœur
Ton fils qu’il t’embrasse de tout cœur
Cyrille Fortier
Un bonjour à Eugene en le remerciant Et il faut espérer a bientôt»
vendredi 15 janvier 2016
Cyrille demande toujours ces fameux certificats agricoles qui lui permettrait de voir Gustave s’il vient en permission, sinon il aurait droit a seulement 4 jours (dont 2 jours de voyage), ce serait toujours mieux que rien pour voir rapidement son frère. « Bone le 15 janvier 1916 Cher Maman Je m’en presse de te rendre réponse a ta lettre datté du 11 courant car je tait dit sur une lettre que je devais partir, mais ces comme le marabout qu’il ta dit qu’il en avait trois autres a notre place car j’ai que cettait la vérité, je te dirait aussi que j’ai vu Adrien Servel au spahis hier au soir. Jeudi nous avons souper ensemble j’ai été tres content de le voir et lui aussi. Il vous envoie le bonjour a toute la famille, ainsi si tu vois sa famille tu leur dira qu’il ne se fasse pas du mauvais sang ainsi que toi aussi. Je n’ai pas pu le voir avant car il était a l’hopital car il avait recu un cout d’éperon a la main mais maintenant il a sorti il est toujours a son bureau, il est tres bien, il ne fait rien. Enfin j’aurait voulu que tu menviolle le certificat car maintenant je ne serait pas sur de l’avoir car on dit que les permission agricole aller jusqu’au 15 janvier; mais comme le 15 janvier va etre passé, enfin patience j’espere que gustave va venir et si jorait pas de permission avec lagricole je pourait avoir 4 jours au moins pour voir gustave. Je vien de recevoir des nouvel de Genevieve Burcelin avec ces petits frères et sœur. Je ne vois plus grand-chose a te dire il faut esperer a bientôt. Ton fils pour la vie Cyrille Fortier »
Gustave exprime une baisse de moral, sa permission tant attendue est annulée, «Aux armées le 15 janvier 1916 J’ai recu ta lettre datée du 7, tu me dis de ne pas me faire des idées noires mais que veux tu à la guerre par moment on a le cafard et pour le moment on se f… de tout. Quand à la permission elles sont suspendues jusqu’à ce que Marseille soit des encombré et alors je pense partir bientôt. Je suis toujours en bonne santée et ne te fais pas de mauvais sang et puisque les travaux marchent bien ant mieux, je termine ma lettre en t’embrassant bien fort ainsi que toute la famille, ton fils. Gustave Fortier »
14 janvier 1916 : « Ne te fais pas de mauvais sang pour moi car je m’en f… des balles aussi bien que de l’an 40 C’est la destinée il faut être prudent que lorsqu’il le faut mais en ce moment je ne risque rien » Définition : S’en désintéresser totalement, s’en moquer. Si le sens de l’expression est limpide, en revanche, son origine est beaucoup plus discutée. Parmi de multiples explications, on notera que certaines penchent pour une déformation de l’expression populaire « s’en moquer comme de l’Alcoran » (au moyen âge les chevaliers se moquaient du coran), tandis que d’autres évoquent de façon plus simple une référence à une année. Mais laquelle ? L’an 40 en rapport avec le christianisme primitif ? 1040 et des motifs eschatologiques ? 1740, année de crise terrible en France ? 40 étant également un chiffre à symbolique religieuse les quarante jours du déluge, les quarante heures du Christ au tombeau..., il est possible que l’expression puisse avoir un sens hostile aux superstitions à propos de ce chiffre. Quoi qu’il en soit, les Français du XXIe siècle qui emploient toujours cette formule et pensent souvent à une référence à l’année 1940 sont assurément sur une bien mauvaise piste.
mardi 12 janvier 2016
Pour marquer mon 100e Like sur ma page facebook https://www.facebook.com/gustavefortier/ , je ne résiste pas au plaisir de vous faire part de l'excellent travail de Alain D'Amato sur 2 photos de Gustave et Cyrille. Je suis particulièrement touché de voir le résultat sur ces photos de mes grands oncles dont je fais revivre leurs courtes vies.
samedi 9 janvier 2016
Sur cette lettre : date 6 janvier 1915, Gustave a mentionné par erreur année l’année 1915 en fait il s’agit de 1916 en cohérence avec les lettres de 1916 ou il écrit le même jour que finalement il n’a pas eu la permission espérée. Gustave se fait une joie de voir son frère, tout est prévu, la date de départ et sa date d’arrivée en Algérie. Le même jour que sa première lettre du 6 janvier 1916, Gustave apprend qu’il ne partira pas en permission pour l ’Algérie. La déception a du être extrême mais Gustave ne le laisse pas paraitre comme souvent sur ces lettres.
« Bone le 6 janvier 1916 Ma chère maman Je viens de recevoir tes lettres qu’elles m’ont fait bien plaisir d’apprendre de vos nouvelles et aussi de savoir que les travaux marche, car pour moi je me portes bien et je dirais que pour le Sahara on en sait plus rien mais que le marabout il a dit la vérité car j’ai eu peur comme tous, même il y a eu un qu’il a eu la jaunisse de la peur (Cyrille fait allusion à l’Adjudant fou) et pour le départ aussi car avant-hier je devais partir pour Constantine comme mitrailleur car il y avait deux qu’ils sont partis à Alger comme Marin, il fait qu’on nous avait désigné 2 hommes de la 42e et le colonel a dit que non il fait qu’il a mis 2 arabes a notre place. Enfin je crois qu’il dit la vérité maintenant j’était dans les rangs et il m’a semblé d’avoir aperçu Adrien mais comme je n’ai pas pu sortir car j’ai été de garde et ce soir je ne suis pas sorti car je suis fatigué et la nuit c’est dur de trouver quelqu’un, c’est que les dimanches. Je te dirais aussi que demain on va déménager assez souvent pour ne pas en perdre l’habitude mais ne change pas l’adresse toujours la même chose. Chère maman ne te fait pas du mauvais sang pour moi car je me portes toujours bien et je suis content que les travaux marche car je t’avait dit de me dire qu’est ce que je pourrais envoyer à mon René à Berthe et à ma Guiguitte car des jouets ca serait nécessaire que pour Guiguitte, car Berthe et René sont grands (15 et 11 ans, Guiguitte 5 ans) je voudrais bien leur faire cadeau de quelque chose comme souvenir. Enfin chère Maman, rend moi reponse sur cela, je t’embrasse et a toute la famille pour moi aussi Julie et la petite Alice. Un gros baiser de ton fils pour la vie. Cyrille Fortier Un bonjour à Eugene, en le remerciant de son aimable carte qu’elle m’a fait bien plaisir et que les arabes marche aussi, tu leur donneras le bonjour de ma part »
dimanche 3 janvier 2016
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