samedi 6 février 2016

Aux armées le 6-2-16 Chère Maman je suis toujours au repos et en bonne santé

«Aux armées le 6-2-16 Chère Maman
je suis toujours au repos et en bonne santé je pense que ma lettre te trouve de même ainsi que toute la famille, la tante Anna doit aller mieux et Geneviève, je voudrais lui écrire mais je n’ai pas son adresse.
Les travaux de campagne doivent bien marcher il faut espérer que nous aurons une bonne récolte et que nous pourrons 
nous relever, je me demande tous les jours quand cette guerre va finir mais ca ne vient pas vite je suis dans un patelin isolé ou l’on s’ennuie à cinq francs l’heure et surtout que la permission ne vient pas vite. C’est toujours suspendu et les algériens sont toujours les bien poisses mais poisses mais patience et longueur
de temps on arrive à tout.
Si Cyrille peut s’embusquer il a raison de ne pas faire comme moi et a présent je ne souhaite qu’une chose d’être prisonnier ou blessés et de vous voir à tous mais ce que j’aimerais le mieux c’est la fin de ce maudit Guillaume qui a fait faire des malheurs.
Tu me dis de te dire ce que je fais Eh bien je vais te le dire de suite en ce moment mon travail n’est pas long, je me lève le matin à 6h, je me débarbouille fait la toilette et à 8h je vais à l’exercice jusqu’à 9 et quelques fois il y a des patates à éplucher mais ca ne me fais pas peur, j’ai l’habitude et après la soupe et l’après midi il n’y a rien a faire que quelques fois de la signalisation avec le Morse mais tous ces travaux ne valent pas la charrue ou l’on est le maître.
Julie et Berthe doivent bien te donner la main et la Guiguitte doit se faire grande ainsi que Alice la petite de Julie.
Pour le moment je ne vois pas grand-chose à te dire, je termine ma lettre en t’embrassant ainsi que toute la famille, Ton fils, Gustave Fortier. »


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