mardi 17 novembre 2015

"...je t’assure que je n’ai peur de rien ni des balles ni des obus ni même la mitrailleuse et il y a les bombes qui effraye un peu parce qu’on les voit venir.... mais les boches ne m’ont pas eu ils ne m’auront pas encore ils ont pas assez malin pour m’avoir...je suis un des plus jeune du régiment et pas peureux comme il y en a qui tremblent devant les boches sans même les voir..."

«18 novembre 1915
Chère Maman
Je t’écris encore aujourd’hui pour passer le temps je me porte toujours a merveille.
Enfin je pense que vers la fin de janvier ou au commencement de février j’irai vous voir, c’est long mais avec le temps et la patience on arrive a tout, tu as du commencer les labours et Cyrille doit être a la maison depuis longtemps car il m’a écrit qu’il partait pour 15 jours tant mieux comme ca il feras commencer les labours.
Eugene doit s’occuper et la nuit il doit se lever car les voleurs doivent tourner ils ont de la chance que je ne suis pas autrement j’en salerais quelques uns à présent je sais garder quand on fait la guerre on s’habitue à tout, quand on voit la mort on y va dessus rien ne me fait peur je t’assure que je n’ai peur de rien ni des balles ni des obus ni même la mitrailleuse et il y a les bombes qui effraye un peu parce qu’on les voit venir.
Il ne faut pas te faire du mauvais sang car la vie est entre les mains de dieu si on doit revenir on reviendras si on doit rester on restera pas plus que ca mais les boches ne m’ont pas eu ils ne m’auront pas encore ils ont pas assez malin pour m’avoir.
..Comme je te le disait quand j’étais à la maison et ca me tarde pour que je vous raconte ce que j’ai fais et tu as le droit d’être fier de moi car je suis un des plus jeune du régiment et pas peureux comme il y en a qui tremblent devant les boches sans même les voir quand à moi puisque le marabout de Sidi Sissa à dit que je reviendrais je m’en fou du reste.
Pour le moment ils sont chez nous mais il faut espérer que nous les auront quand même et je pense aller voir l’Allemagne ils faiblissent et nous augmentons de force et je pense que l’année prochaine à ce moment ci, la guerre sera fini et la victoire seras à nous.
Je termine ma lettre en vous souhaitant d’etre en bonne santé aussi bien que moi. Je t’embrasse et embrasse la famille pour moi, ton fils
Gustave Fortier»




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