dimanche 11 octobre 2015

Gustave a quitté le front avec son régiment, il est dans le sud de la France. précisé dans la lettre du 19 octobre. Il se confie et fait part du fait qu'a 17 ans; il est reconnu; "caractère d'un homme consiencieux"

« Chère Maman
J’ai reçu ta lettre datée du 1er octobre qui m’a fait bien plaisir de vous savoir à tous en bonne santé car pour moi je suis toujours en bonne santé.
Je t’avais dis que j’allais t’envoyer mes photos mais la division entière a été déplacée subitement et en ce moment on est en France et on est sorti de Belgique, mais j’aimerais mieux aller en Grece contre les Bulgares, car il ne fait pas froid comme dans ces patelins di nord ou bien aller en Champagne et vivement que ça finisse.
Il ne faut pas vous faire du mauvais sang pour moi car je ne suis pas à plaindre quoique je suis loing de vous mais il faut esperer que l’on se reverras sans tarder.
Je voudrais bien savoir l’adresse de mon parrain car je voudrais envoyer des portes plumes, je pense que ça lui ferrais plaisir et qu’il écrirait. Je pense qu’ils doivent bien recevoir Cyrille chez eux quand il y va.
Je suis avec un petit engagé de 4 ans, on est comme 2 frère il est de Cheragas, on ne peut se quitter l’un de l’autre, il va avoir 19 ans à la fin de décembre alors tu vois que c’est moi le plus jeune du régiment! Et le plus sérieux et le plus sérieux que j’épate tout le monde quand ils me demandent mon âge ils restent bête de savoir que je n’ai pas encore 18 ans ils me disent que j’ai le caractère d’un homme consiencieux car tous pour passer le temps ils jouent a l’argent ils se soulent et moi je les laisse faire je ne fume même pas quand même qu’on nous donne du tabac je le distribue aux amis tu peux croire que je suis fier d’avoir un caractère comme j’ai et c’est grâce à toi a pauvre papa que vous ne m’avez pas laissé faire le voyou
Il faut espérer que quand la guerre sera finis je retournerai gaiement au logis maternel et que le travail marcheras mieux peut être qu’en ce moment.
Je termine ma lettre en vous embrassant à tous sans oublier ma petite guiguitte et René.
Ton fils pour la vie
Gustave Fortier
Ne m’envoi pas de papier, j’en ai plus qu’il n’en faut»



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