« Ma chère maman
Je tiens aujourd’hui pour te faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles, je me porte toujours bien et j’espère que ma lettre te trouve même ainsi que toute la famille, je viens de recevoir ce matin le colis qu’il m’a fait bien plaisir de trouver une jolie montre et un pot de glycine avec 2 barres de chocolat qu’ils étaient en très bon état, mais je dirais chère maman que la montre il faut que la fasse voir à un horloger car elle frotte de partout, je crois qu’elle doit être trop serrée mais je suis très content car elle est très jolie et en même temps cet après midi j’ai reçu le mandat de vingt francs qu’il m’a fait bien plaisir que tu penses à nous autres car chère maman je crois que l’on va pas rester longtemps car on dit qu’il y a un départ pour le front de tous les régiments mais c’est qu’un murmure qu’on ne sait rien au juste. Enfin chère maman le tout m’a bien fait plaisir et je te remercie beaucoup de tout cœur ton fils qu’il pense souvent a sa mère ainsi qu’a ses petits frère et sœurs, je suis très content que tu as acheté une jument et que tu fais pour le mieux et que tout marche assez bien, car en attendant tes deux fils qu’ils pensent a toi. Maintenant je pense que Eugene doit tout faire pour le mieux ainsi que tous les arabes, qu’ils ne doivent pas te faire de mauvais sang et j’espère pour notre coté que tu ne te feras pas de mauvais sang car je le saurais par des amis, car je sais bien que la maison ne me le dirais jamais. Enfin chère maman prends toujours courage comme moi en ce moment mais ne te frappes pas si je viens a partir, tu peux être tranquille de mon coté, mais si je viendrais qu’a partir, je me ferais photographier au front comme guerrier de cette maudite guerre qu’on s’en…(manque dernière page ) »
Toujours intéressé par l’histoire, je me suis plongé sur le parcours de Cyrille et Gustave Fortier, mes 2 grands oncles. De précieux témoignages, constitués de correspondances des Fortier sur la période 1915 1918, des Journaux de marche des régiments, ont permis de redonner vie à cette période difficile. Avec 300 lettres et documents, je vais faire revivre et partager la vie des mes 2 grands oncles sur cette période. https://www.facebook.com/gustavefortier https://twitter.com/GustaveFortier
samedi 28 mai 2016
Lettre de Cyrille à son beau frère Adolphe Cyrille parle du fait qu'il n'a pas de nouvelles de Gustave, en effet Gustave est engagé dans la bataille de Verdun jusqu'au 20 mai, et il n'aura pas l’occasion d'écrire sur cette période.
« Le 23 / 5 / 16
Mon cher beau frère
Je viens de recevoir ta lettre qu’elle m’a fait bien plaisir de savoir toujours de tes bonnes nouvels car moi je me porte toujours assez bien et j’espère que ma lettre te trouve de même car tu me parle que Gustave ne t’écrit pas mais voila déjà quelle que jour que je n’ai rien reçu, il fait que aujourd’hui je lui et écrit encore pour savoir de ses nouvels. Je te dirais que moi je suis comme tireur. Enfin il faut que je m’attende à partir un jour ou l’autre mais il ne faut pas sen faire pour si peut car sa me dit rien de partir pour aller voir ce que ces et on ne sait pas si on reviendra mais si je part je part avec l’intention de revenir mais si … ne veut pas on restera car il y en a qu’il son … partie du 7eme et il va avoir un depart pour le front prochainement du 3eme, passience et du courage pour tout.
Reçois cher beau frère mes meilleurs baiser de ton beau frère pour la vie
Cyrille Fortier
3eme tirailleur Mitrailleur au Dépôt d’Aix en Provence »
Mon cher beau frère
Je viens de recevoir ta lettre qu’elle m’a fait bien plaisir de savoir toujours de tes bonnes nouvels car moi je me porte toujours assez bien et j’espère que ma lettre te trouve de même car tu me parle que Gustave ne t’écrit pas mais voila déjà quelle que jour que je n’ai rien reçu, il fait que aujourd’hui je lui et écrit encore pour savoir de ses nouvels. Je te dirais que moi je suis comme tireur. Enfin il faut que je m’attende à partir un jour ou l’autre mais il ne faut pas sen faire pour si peut car sa me dit rien de partir pour aller voir ce que ces et on ne sait pas si on reviendra mais si je part je part avec l’intention de revenir mais si … ne veut pas on restera car il y en a qu’il son … partie du 7eme et il va avoir un depart pour le front prochainement du 3eme, passience et du courage pour tout.
Reçois cher beau frère mes meilleurs baiser de ton beau frère pour la vie
Cyrille Fortier
3eme tirailleur Mitrailleur au Dépôt d’Aix en Provence »
Lettre de Cyrille à sa maman du 23 mai 1916 il évoque la ferme, la gestion des bêtes, il est formé a la mitrailleuse et attends son départ pour le front.
« Ma chère maman
Je viens de recevoir ta lettre datée du 15 courant que tu me dis si j’ai reçu ta première lettre que tu me disais que tu avait vendu Nina mais je l’ai reçue. Et je t’ai rendu réponse et aujourd’hui je viens de recevoir ta lettre que tu me dis que tu as acheté une jument rouge pour 280 francs mais tu a bien fait mieux que d’acheter un vieux Mulet pour y perdre dessus, ou bien sur il faudrait avoir de l’argent de reste pour acheter des petits mulets de 2 ans. Et je suis très content que le monde dit que tu avait fait une bonne affaire, et je suis très content que mon petit René soit content d’avoir acheté une jument et de l’avoir appelé «cocote » et que Messaoud t’a donné la main car je sait qu’il s’entend bien pour l’âge des bêtes et Eugene aussi il fait que tu ne pouvais pas être trompée. Et tu n’a qu’a bien remercier Messaoud de ma part car tu lui diras que pour moi et pour Gustave il n’aurait pas osez te refuser ça. Et tu as bien fait de faire faire inscrire comme ça, tu est tranquille et tu as raison su tu peux acheter une paire de bœufs jeunes avec l’argent qu’il te reste, il fait qu’ils doivent pas être cher en ce moment, car tant qu’a moi je suis guéri et maintenant je me porte toujours bien et j’espère que ma lettre vous trouve de même et que tu recevra toujours quelques nouvelles de Gustave, et tu me dis que le temps à refroidi mais pas ici à Aix, il fait un temps chaud mais les terres ne valent pas les nôtres car les récoltes ce n’est rien ici, mais c’est joli comme verdure et arbre pas plus, tu me dis de prendre du courage mais du courage on n’en prends toujours et je me soigne et je suis très content que tout le monde m’envoie le bonjour, enfin tu leur donneras bien le bonjour de ma part aux gens qu’il parlerons de moi. Car moi je suis venu au dépôt de Aix, j’ai fini mon stage et maintenant on attend notre tour de départ pour le front car je crois que ça va pas tarder il faut pas te faire du mauvais sang si je viendrais à partir, il faut t’attendre un jour ou l’autre mais si j’ai quelques sous je me ferais photographier en départ du front, Enfin je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment car pour le moment l’exercice, ce n’est pas trop dur, donne bien le bonjour à Messaoud ainsi aux ouvriers et Eugene et de savoir que tout marche assez bien.
Embrasse bien fort ma Guiguitte, René, Berthe, reçois chère maman mes meilleures milles caresses de ton fils pour la vie.
Cyrille Fortier.
3eme tirailleur Mitrailleur au dépôt Aix en Provence, je reçois des nouvelles de Zizette et d’Adolphe »
Je viens de recevoir ta lettre datée du 15 courant que tu me dis si j’ai reçu ta première lettre que tu me disais que tu avait vendu Nina mais je l’ai reçue. Et je t’ai rendu réponse et aujourd’hui je viens de recevoir ta lettre que tu me dis que tu as acheté une jument rouge pour 280 francs mais tu a bien fait mieux que d’acheter un vieux Mulet pour y perdre dessus, ou bien sur il faudrait avoir de l’argent de reste pour acheter des petits mulets de 2 ans. Et je suis très content que le monde dit que tu avait fait une bonne affaire, et je suis très content que mon petit René soit content d’avoir acheté une jument et de l’avoir appelé «cocote » et que Messaoud t’a donné la main car je sait qu’il s’entend bien pour l’âge des bêtes et Eugene aussi il fait que tu ne pouvais pas être trompée. Et tu n’a qu’a bien remercier Messaoud de ma part car tu lui diras que pour moi et pour Gustave il n’aurait pas osez te refuser ça. Et tu as bien fait de faire faire inscrire comme ça, tu est tranquille et tu as raison su tu peux acheter une paire de bœufs jeunes avec l’argent qu’il te reste, il fait qu’ils doivent pas être cher en ce moment, car tant qu’a moi je suis guéri et maintenant je me porte toujours bien et j’espère que ma lettre vous trouve de même et que tu recevra toujours quelques nouvelles de Gustave, et tu me dis que le temps à refroidi mais pas ici à Aix, il fait un temps chaud mais les terres ne valent pas les nôtres car les récoltes ce n’est rien ici, mais c’est joli comme verdure et arbre pas plus, tu me dis de prendre du courage mais du courage on n’en prends toujours et je me soigne et je suis très content que tout le monde m’envoie le bonjour, enfin tu leur donneras bien le bonjour de ma part aux gens qu’il parlerons de moi. Car moi je suis venu au dépôt de Aix, j’ai fini mon stage et maintenant on attend notre tour de départ pour le front car je crois que ça va pas tarder il faut pas te faire du mauvais sang si je viendrais à partir, il faut t’attendre un jour ou l’autre mais si j’ai quelques sous je me ferais photographier en départ du front, Enfin je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment car pour le moment l’exercice, ce n’est pas trop dur, donne bien le bonjour à Messaoud ainsi aux ouvriers et Eugene et de savoir que tout marche assez bien.
Embrasse bien fort ma Guiguitte, René, Berthe, reçois chère maman mes meilleures milles caresses de ton fils pour la vie.
Cyrille Fortier.
3eme tirailleur Mitrailleur au dépôt Aix en Provence, je reçois des nouvelles de Zizette et d’Adolphe »
Lettre du 22/05/1916 de Cyrille a sœur Berthe
« Ma chère maman
Je viens à l’instant recevoir tes deux lettres qu’elles m’ont fait bien plaisir d’apprendre de vos nouvelles et de vous savoir surtout en bonne santé car moi je me porte toujours bien et j’espère que ma lettre vous trouve à toute la famille de même. Car je viens de recevoir une lettre de Zizette et une de Julie, elle me dit que maman a acheté une jument mais ce qui m’étonne que sa lettre est datée du 17 et la tienne du 18 et tu n’en dit rien. Enfin chère sœur je vais te raconter mon voyage de Nice que mon stage est fini, nous sommes parti à 9h et nous sommes arrivés à Nice pour prendre le train qu’il parte à une heurs et nous sommes arrivé le lendemain à Aix à 2 h de l’après midi et heureusement qu’il nous ont laissé 3 jours de repos et aujourd’hui nous avons été au tir à 12km et comme nourriture que du pain et des figues qu’il a fallu les jeter. Enfin il faut prendre le mal en patience car en arrivant j’ai reçu tes lettres qui m’ont enlevé toutes les mauvaises idées car je crois qu’on a pas pour longtemps ici au dépôt car il faut s’attendre un jour ou l’autre que tu apprendras mon départ, car il y en a qui sont partis le lendemain qu’on est arrivés, mois je suis comme tireur, je porte la pièce que tu verras sur la carte St Etienne, la pièce qu’elle a la poignée et le canon qu’il s’enlève par la vis qu’elle est dessous. Enfin chère sœur sur ta première lettre tu me parles pour cela, mais tu peux être tranquille pour cela sur ça. Enfin je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment. En attendant de recevoir de tes bonnes nouvelles et je serais très content de savoir la couleur de la jument et l’auteur et de savoir si elle est pleine.
Embrasse bien fort Maman, ma Guiguitte et mon petit homme René, ainsi que toi, Reçois mes meilleurs baisers de ton frère pour la vie.
Embrasse bien fort Maman, ma Guiguitte et mon petit homme René, ainsi que toi, Reçois mes meilleurs baisers de ton frère pour la vie.
Cyrille Fortier. 3eme Tirailleur Mitrailleur au dépôt d’Aix en Provence.
Un bonjour aux amis qu’ils parlerons de moi ainsi que à Eugene et a tous les arabes ainsi que Messaoud car Julie elle m’a dit qu’il était monté à Aumale avec Maman pour lui donner la main d’acheter la Jument tu le remerciera de ma part. »
Lettre de Gustave a sa maman estimé vers le 20mai (cachet Alger du 25 mai et Gustave évoque l’attaque de la veille, Ordre d’attaque vu le 19 sur le JMO), la première lettre depuis le 6 mai, en effet le régiment de Gustave se retrouve au front près de Verdun, le 8 mai alerte. Il s’agira du 2eme sérieux engagement de Gustave. (dans cet enfer, il aura a cette occasion sa 1ere citation pour son courage a assurer les liaisons téléphoniques malgré des intenses bombardements allemands), son régiment perd prés de 2000 hommes et 33 officiers. "...Si tu voyais chère maman ce que c’est la guerre, a chaque pas tu te heurtes a des cadavre..."
« Ma chère maman
Je suis toujours en bonne santé et j’espère que ma présente vous trouve a tous de même, je suis pour l’instant de garde au téléphone et on est en train de donner une ration aux Boches, hier on a attaqué et ils veulent sans doute contre attaquer mais c’est impossible nous les tenons. Si tu voyais chère maman ce que c’est la guerre, a chaque pas tu te heurtes a des cadavres mais moi j’ai grande confiance à Ben Amou et quand je passe sous un marmitage je pense à lui. Chère maman ne te fais pas du mauvais sang quand tu recevras cette lettre je serais au repos et je suis content de faire un petit coup car je compte après ca aller vous voir et vous embrasser, je termine chère maman en t’embrassant bien fort ainsi que toute la famille,
ton fils. Gustave. »
Je suis toujours en bonne santé et j’espère que ma présente vous trouve a tous de même, je suis pour l’instant de garde au téléphone et on est en train de donner une ration aux Boches, hier on a attaqué et ils veulent sans doute contre attaquer mais c’est impossible nous les tenons. Si tu voyais chère maman ce que c’est la guerre, a chaque pas tu te heurtes a des cadavres mais moi j’ai grande confiance à Ben Amou et quand je passe sous un marmitage je pense à lui. Chère maman ne te fais pas du mauvais sang quand tu recevras cette lettre je serais au repos et je suis content de faire un petit coup car je compte après ca aller vous voir et vous embrasser, je termine chère maman en t’embrassant bien fort ainsi que toute la famille,
ton fils. Gustave. »
dimanche 15 mai 2016
Lettre du 16 mai 1916 de Cyrille à sa Maman
« Chère Maman
Je viens à l’instant de recevoir ta lettre datée du 11 courant qu’elle m’a fait bien plaisir d’apprendre de vos nouvelles qu’elles sont toujours bonnes. Car moi je me porte bien et j’espère que ma lettre te trouve ainsi que toute la famille de même. Je suis tres content que tout marche bien et que tu as vendu la petite Mule a ce prix là, mais tu ne dis pas si c’est Nina ou Boulotte, mais je crois bien que ça doit être Nina, tu as bien fait car je te l’avait dit sur une lettre car elle n’aurait pas pu faire les battages et tache aussitôt d’en acheter une autre pour les battages surtout quelque chose de jeune. Chère maman j’ai vu Testu Louis le beau fils à Girerd, Mais voila que lui il redouble comme instituteur, il va encore faire un stage, il fait que aujourd’hui à 9h du soir on part pour Nice prendre le train mais il faut espérer que si l’on part pas tout de suite que peut être je reviendrai a Aix car Nathalie lui avait écrit déjà que j’étais ici, et Maurice demandais après moi aussi. Enfin su tu vois la famille Girerd tu leur donnera le bonjour et tu leur diras que j’ai écrit a Maurice car il demandait après moi en écrivant a son beau frère. Enfin chère maman je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment et je suis très content que tu va faire la première communion à René et que tout marche bien enfin ça me fait bien plaisir que tout marche bien et que Eugene doit bien s’occuper de tout.
Enfin embrasse bien fort ma Guiguitte, mon René, Berthe pour moi, reçois chère maman un gros baiser de ton fils pour la vie.
Cyrille Fortier.
En attendant de recevoir de tes nouvelles à Aix ne fait pas attention a mon écriture car j’écrit que sur mon bidon.
Donne bien le bonjour à Eugene ainsi qu’a tous les arabes et sans oublier Naoui et le Caïd, Voici l’adresse à Aix en Provence France »
Je viens à l’instant de recevoir ta lettre datée du 11 courant qu’elle m’a fait bien plaisir d’apprendre de vos nouvelles qu’elles sont toujours bonnes. Car moi je me porte bien et j’espère que ma lettre te trouve ainsi que toute la famille de même. Je suis tres content que tout marche bien et que tu as vendu la petite Mule a ce prix là, mais tu ne dis pas si c’est Nina ou Boulotte, mais je crois bien que ça doit être Nina, tu as bien fait car je te l’avait dit sur une lettre car elle n’aurait pas pu faire les battages et tache aussitôt d’en acheter une autre pour les battages surtout quelque chose de jeune. Chère maman j’ai vu Testu Louis le beau fils à Girerd, Mais voila que lui il redouble comme instituteur, il va encore faire un stage, il fait que aujourd’hui à 9h du soir on part pour Nice prendre le train mais il faut espérer que si l’on part pas tout de suite que peut être je reviendrai a Aix car Nathalie lui avait écrit déjà que j’étais ici, et Maurice demandais après moi aussi. Enfin su tu vois la famille Girerd tu leur donnera le bonjour et tu leur diras que j’ai écrit a Maurice car il demandait après moi en écrivant a son beau frère. Enfin chère maman je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment et je suis très content que tu va faire la première communion à René et que tout marche bien enfin ça me fait bien plaisir que tout marche bien et que Eugene doit bien s’occuper de tout.
Enfin embrasse bien fort ma Guiguitte, mon René, Berthe pour moi, reçois chère maman un gros baiser de ton fils pour la vie.
Cyrille Fortier.
En attendant de recevoir de tes nouvelles à Aix ne fait pas attention a mon écriture car j’écrit que sur mon bidon.
Donne bien le bonjour à Eugene ainsi qu’a tous les arabes et sans oublier Naoui et le Caïd, Voici l’adresse à Aix en Provence France »
Article sur les Téléphonistes, Gustave est téléphoniste, il décrit dans ses lettres le travail du téléphoniste, cet article permet de juger de l'importance de ce rôle dans la stratégie du front et du danger permanent pour assurer le liaison entre les unités. "...Quel héroïsme de tous les instants il lui faut, quel travail il doit fournir! Pour lui jamais de repos, et c’est souvent au moment des attaques que le fil est coupé par les obus et c’est a ce moment ou chacun se terre que lui « va sur la ligne », monte aux arbres, rampe se glisse dans les boyaux effondrés, dans la boue, glisse, trébuche sur les cadavres!"
L’Echo d’Alger du 16 mai 1916 (BNF – Gallica)
Nos Téléphonistes sur le Front
LEUR HÉROÏSME A PERMIS D’ORGANISER RAPIDEMENT LA RÉSISTANCE DE VERDUN
Du Petit Journal :
L’organisation téléphonique actuelle est une chose toute nouvelle, rien de ce qui existe n’avait été prévu, comme pour bien d’autres choses, c’est sous le nez de l’ennemi que ce formidable service qui englobe tout maintenant, s’est constitué.
Un régiment , une batterie partait en guerre avec 500 mètres de méchant petit fil métallique, un petit appareil « vibreur », on s’en servait ou l’on ne s’en servait pas!. C’était un encombrement, ca ne marchait jamais , on faisait même de la « signalisation » à bras (!) au besoin on se servait « d’agent de liaisons », on croit rêver en pensant à ces choses.
Aujourd’hui, une seule batterie à 15 ou 20 kilomètres de fil de câble, 5 appareils dont 2 pour les réparations sur les lignes, 3 ou 4 multiples à 4 directions, ou nous avons souvent 12 à 15 lignes – le poste du Colonel a 30 ligne, celui du général, 100 lignes – La Batterie a un personnel de 25 ou 30 hommes rien que pour le téléphone, les gardes à prendre aux divers postes et réparation aux lignes.
Aussitôt en position, toutes les batteries sont immédiatement reliées entre elles et avec le P.C. (poste du commandant) et de là avec le colonel d’artillerie, qui l’est avec le Général. Chacun a son travail . Les batteries sont reliées en outre, dans le même temps, avec le colonel d’infanterie dont le régiment est en première ligne, avec un poste en première ligne, près du commandant de compagnie et avec les divers observatoires. Et tout cela se fait en quelques heures, des kilomètres de fil ou de câble se posent comme par enchantement, utilisant les arbres, les haies, les maisons en ruines ou pas, les boyaux, les tranchées, les murs, etc…, un central est souvent réé et tout marche. Mais, pour arriver à cela, vous doutez vous du travail, du courage, de l’abnégation, de la volonté qu’il faut déployer?
Les artilleurs des batteries ont leurs gourbis, leurs cagnas, ou ils peuvent s’abriter en cas « d’arrosage », le fantassin a sa tranchée et ses trous ou il peut, en somme, attendre relativement caché la fin de la rafale.
Le téléphoniste, lui, n’a rien, « et ne peut rien avoir », il va par tous les temps, sous les bombardements, poser sa ligne, sur les routes, dans les chemins, dans les plaines, dans les boyaux, afin d’assurer rapidement la liaison indispensable entre les armes et entre les chefs, la liaison indispensable à la moindre action.
De lui, simple, humble téléphoniste dépend souvent tout e succès d’une attaque, le fil est il coupé par les obus (et cela arrive a chaque instant, pendant le bombardement de Malincourt, tous les fils étaient coupés et il fallut les réparer entre le temps de la sortie des boches et leur arrivée a nos fils de fer) que se soit la nuit ou le jour, qu’il pleuve à torrent, que la rafale de fer fasse rage, il part afin de faire, il part afin de faire une « épissure » et d’assurer la liaison. Il sait que sans cela rien n’est possible, sa conscience seule le guide, il pourrait attendre, se cacher, jamais il ne le fait, il sait que s’il laisse l’infanterie séparée de l’artillerie trop longtemps, ses camarades peuvent se faire surprendre et se faire massacrer. Il va, cherche dans la nuit, tombe vingt fois dans les trous d’obus, dans les chemins inconnus, répare sa ligne et rentre souvent pour repartir un instant après. Souvent aussi, il y reste victime d’un fusant très bas!
Alors on dit ici, avec l’esprit que vous connaissez : « un tel, il a séché sur le fil. »
Et un instant après, un autre partira.
Le téléphone. Mais sans lui la guerre actuelle serait impossible. Le fil téléphonique représente les vaisseaux sanguins qui distribuent la vie, l’action dans touts les parties du corps. Le téléphone, surtout celui de l’artillerie, c’est l’œil avancé de la batterie, c’est grâce à lui que l’on peut régler le tir de notre 75 et lui faire donner son rendement formidable, c’est grâce au téléphone qu’à la seconde même ou l’on en a besoin on déchaine sur l’ennemi le « tri de barrage » qui arrête net son attaque inattendue et que l’on sauve la situation. C’est grâce au téléphone que, lors d’une attaque de notre part, le tir de l’artillerie s’allonge, juste au moment ou les nôtres, sublimes, bondissent dans la tranchée d’en face, baïonnette en avant.
C’est enfin grâce à un humble téléphoniste sans arme, qui est là, crispé sur son petit appareil, en première ligne, que les capitaines, les commandants, les colonels, le général, sont tenus au courant, minute par minute, des moindres phases de l’action et peuvent, suivant la tournure de l’instant prendre telle ou telle position.
Si nos téléphonistes ne s’étaient pas sacrifiés comme ils l’ont fait, les secours et les renforts pour Verdun seraient arrivés trop tard.
Voyez-vous, l’importance unique du téléphone et le rôle que jour le téléphoniste?
Quel héroisme de tous les instants il lui faut, quel travail il doit fournir! Pour lui jamais de repos, et c’est souvent au moment des attaques que le fil est coupé par les obus et c’est a ce moment ou chacun se terre que lui « va sur la ligne », monte aux arbres, rampe se glisse dans les boyaux effondrés, dans la boue, glisse, trébuche sur les cadavres!
LEUR HÉROÏSME A PERMIS D’ORGANISER RAPIDEMENT LA RÉSISTANCE DE VERDUN
Du Petit Journal :
L’organisation téléphonique actuelle est une chose toute nouvelle, rien de ce qui existe n’avait été prévu, comme pour bien d’autres choses, c’est sous le nez de l’ennemi que ce formidable service qui englobe tout maintenant, s’est constitué.
Un régiment , une batterie partait en guerre avec 500 mètres de méchant petit fil métallique, un petit appareil « vibreur », on s’en servait ou l’on ne s’en servait pas!. C’était un encombrement, ca ne marchait jamais , on faisait même de la « signalisation » à bras (!) au besoin on se servait « d’agent de liaisons », on croit rêver en pensant à ces choses.
Aujourd’hui, une seule batterie à 15 ou 20 kilomètres de fil de câble, 5 appareils dont 2 pour les réparations sur les lignes, 3 ou 4 multiples à 4 directions, ou nous avons souvent 12 à 15 lignes – le poste du Colonel a 30 ligne, celui du général, 100 lignes – La Batterie a un personnel de 25 ou 30 hommes rien que pour le téléphone, les gardes à prendre aux divers postes et réparation aux lignes.
Aussitôt en position, toutes les batteries sont immédiatement reliées entre elles et avec le P.C. (poste du commandant) et de là avec le colonel d’artillerie, qui l’est avec le Général. Chacun a son travail . Les batteries sont reliées en outre, dans le même temps, avec le colonel d’infanterie dont le régiment est en première ligne, avec un poste en première ligne, près du commandant de compagnie et avec les divers observatoires. Et tout cela se fait en quelques heures, des kilomètres de fil ou de câble se posent comme par enchantement, utilisant les arbres, les haies, les maisons en ruines ou pas, les boyaux, les tranchées, les murs, etc…, un central est souvent réé et tout marche. Mais, pour arriver à cela, vous doutez vous du travail, du courage, de l’abnégation, de la volonté qu’il faut déployer?
Les artilleurs des batteries ont leurs gourbis, leurs cagnas, ou ils peuvent s’abriter en cas « d’arrosage », le fantassin a sa tranchée et ses trous ou il peut, en somme, attendre relativement caché la fin de la rafale.
Le téléphoniste, lui, n’a rien, « et ne peut rien avoir », il va par tous les temps, sous les bombardements, poser sa ligne, sur les routes, dans les chemins, dans les plaines, dans les boyaux, afin d’assurer rapidement la liaison indispensable entre les armes et entre les chefs, la liaison indispensable à la moindre action.
De lui, simple, humble téléphoniste dépend souvent tout e succès d’une attaque, le fil est il coupé par les obus (et cela arrive a chaque instant, pendant le bombardement de Malincourt, tous les fils étaient coupés et il fallut les réparer entre le temps de la sortie des boches et leur arrivée a nos fils de fer) que se soit la nuit ou le jour, qu’il pleuve à torrent, que la rafale de fer fasse rage, il part afin de faire, il part afin de faire une « épissure » et d’assurer la liaison. Il sait que sans cela rien n’est possible, sa conscience seule le guide, il pourrait attendre, se cacher, jamais il ne le fait, il sait que s’il laisse l’infanterie séparée de l’artillerie trop longtemps, ses camarades peuvent se faire surprendre et se faire massacrer. Il va, cherche dans la nuit, tombe vingt fois dans les trous d’obus, dans les chemins inconnus, répare sa ligne et rentre souvent pour repartir un instant après. Souvent aussi, il y reste victime d’un fusant très bas!
Alors on dit ici, avec l’esprit que vous connaissez : « un tel, il a séché sur le fil. »
Et un instant après, un autre partira.
Le téléphone. Mais sans lui la guerre actuelle serait impossible. Le fil téléphonique représente les vaisseaux sanguins qui distribuent la vie, l’action dans touts les parties du corps. Le téléphone, surtout celui de l’artillerie, c’est l’œil avancé de la batterie, c’est grâce à lui que l’on peut régler le tir de notre 75 et lui faire donner son rendement formidable, c’est grâce au téléphone qu’à la seconde même ou l’on en a besoin on déchaine sur l’ennemi le « tri de barrage » qui arrête net son attaque inattendue et que l’on sauve la situation. C’est grâce au téléphone que, lors d’une attaque de notre part, le tir de l’artillerie s’allonge, juste au moment ou les nôtres, sublimes, bondissent dans la tranchée d’en face, baïonnette en avant.
C’est enfin grâce à un humble téléphoniste sans arme, qui est là, crispé sur son petit appareil, en première ligne, que les capitaines, les commandants, les colonels, le général, sont tenus au courant, minute par minute, des moindres phases de l’action et peuvent, suivant la tournure de l’instant prendre telle ou telle position.
Si nos téléphonistes ne s’étaient pas sacrifiés comme ils l’ont fait, les secours et les renforts pour Verdun seraient arrivés trop tard.
Voyez-vous, l’importance unique du téléphone et le rôle que jour le téléphoniste?
Quel héroisme de tous les instants il lui faut, quel travail il doit fournir! Pour lui jamais de repos, et c’est souvent au moment des attaques que le fil est coupé par les obus et c’est a ce moment ou chacun se terre que lui « va sur la ligne », monte aux arbres, rampe se glisse dans les boyaux effondrés, dans la boue, glisse, trébuche sur les cadavres!
Lettre du 12 mai 1916 de Cyrille à sa maman "...Je suis très content que le pauvre René il veut que tu lui lise les lettres et qu’il est content et qu’il voudrait que la guerre finisse, mais je ne crois pas qu’elle durera longtemps et il faut espérer que si je vais au front, ça sera pour rapporter la victoire..."
« Ma chère maman
Je viens à l’instant de recevoir ta lettre datée du 8 courant qu’elle m’a fait bien plaisir d’apprendre de tes nouvelles. Tu me dis que tu te langui de ne pas recevoir de mes nouvelles mais cependant je t’écrit assez souvent comme je t’avais dit que j’étais rentré à l’infirmerie pour la dysenterie mais je n’ai resté que trois jours, ça m’a profité de me reposer, car j’ai échappé à toute les grandes manœuvres , Je suis très content que toutes les récoltes sont jolies, ainsi que les poids. Tu me parles de la boite, je l’ai reçue en très bon état et j’ai été très content de manger quelques petites gourmandises du pays, tu me dit que tu m’enverra dans quelques jours un souvenir mais je ne vois ce que c’est que ce souvenir. Et je suis très content que vous faites les labours de printemps, tant que vous pouvez, tu as raison car les labours le printemps, le mieux. Tu me dit que Adolphe est parti à Boghar mais il m’a écrit avant de partir d’Affreville, tu me dit que tu a été voir le docteur d’Aumale, tu a bien fait car je suis très content que tu me dit que tu manges bien, tu a bien fait d’écouter M Servel, mais fait bien attention de ne pas te fatiguer. Et je suis très content que pour Marquie que ça a bien réussi et que Bubutte et Lalette on pris et que vous vous occuper pour la Margotte mais il faut voir pour les vaches aussi. Et que tu a toujours les même arabes et qu’il travaillent bien et Eugene aussi. Tu me dit que Julo m’envois le bonjour ainsi qu’a Anna mais tu pourra dire à Geneviève Burcelin que je lui ai envoyé une carte et elle m’a pas rendu réponse. Enfin tu lui donneras bien le bonjour ainsi qu’a tous les amis qu’ils parlerons de moi. Je suis très content que le pauvre René il veut que tu lui lise les lettres et qu’il est content et qu’il voudrait que la guerre finisse, mais je ne crois pas qu’elle durera longtemps et il faut espérer que si je vais au front, ça sera pour rapporter la victoire car tu me parles pour les flanelles mais j’en ai toujours ainsi que les chaussettes, mais ne te fais pas de mauvais sang pour cela ainsi que pour la nourriture. J’ai reçu les deux sous, je les garde comme souvenir car ils sont très jolis mais ici en France il y a beaucoup de monnaie, on n’en voit pas des sous en aluminium. Mais j’en ai vu a Bône avant de partir mais ce n’étaient pas les même. Enfin je ne vois plus grand-chose pour le moment mais on part le 16 courant à Aix, il fait adresser moi les lettres au dépôt comme avant. Embrasse bien fort mon petit René et ma petite Guiguitte ainsi que Berthe. Reçois chère maman une grosse caresse de ton fils qu’il pense souvent qu’a toi et mes petit frère et mes deux petites sœurs. Cyrille Fortier. Un bonjour à Eugene ainsi aux arabes sans oublier Naoui et Fournier. Voici : 3eme tirailleurs Mitrailleur au dépôt Aix En Provence. »
Je viens à l’instant de recevoir ta lettre datée du 8 courant qu’elle m’a fait bien plaisir d’apprendre de tes nouvelles. Tu me dis que tu te langui de ne pas recevoir de mes nouvelles mais cependant je t’écrit assez souvent comme je t’avais dit que j’étais rentré à l’infirmerie pour la dysenterie mais je n’ai resté que trois jours, ça m’a profité de me reposer, car j’ai échappé à toute les grandes manœuvres , Je suis très content que toutes les récoltes sont jolies, ainsi que les poids. Tu me parles de la boite, je l’ai reçue en très bon état et j’ai été très content de manger quelques petites gourmandises du pays, tu me dit que tu m’enverra dans quelques jours un souvenir mais je ne vois ce que c’est que ce souvenir. Et je suis très content que vous faites les labours de printemps, tant que vous pouvez, tu as raison car les labours le printemps, le mieux. Tu me dit que Adolphe est parti à Boghar mais il m’a écrit avant de partir d’Affreville, tu me dit que tu a été voir le docteur d’Aumale, tu a bien fait car je suis très content que tu me dit que tu manges bien, tu a bien fait d’écouter M Servel, mais fait bien attention de ne pas te fatiguer. Et je suis très content que pour Marquie que ça a bien réussi et que Bubutte et Lalette on pris et que vous vous occuper pour la Margotte mais il faut voir pour les vaches aussi. Et que tu a toujours les même arabes et qu’il travaillent bien et Eugene aussi. Tu me dit que Julo m’envois le bonjour ainsi qu’a Anna mais tu pourra dire à Geneviève Burcelin que je lui ai envoyé une carte et elle m’a pas rendu réponse. Enfin tu lui donneras bien le bonjour ainsi qu’a tous les amis qu’ils parlerons de moi. Je suis très content que le pauvre René il veut que tu lui lise les lettres et qu’il est content et qu’il voudrait que la guerre finisse, mais je ne crois pas qu’elle durera longtemps et il faut espérer que si je vais au front, ça sera pour rapporter la victoire car tu me parles pour les flanelles mais j’en ai toujours ainsi que les chaussettes, mais ne te fais pas de mauvais sang pour cela ainsi que pour la nourriture. J’ai reçu les deux sous, je les garde comme souvenir car ils sont très jolis mais ici en France il y a beaucoup de monnaie, on n’en voit pas des sous en aluminium. Mais j’en ai vu a Bône avant de partir mais ce n’étaient pas les même. Enfin je ne vois plus grand-chose pour le moment mais on part le 16 courant à Aix, il fait adresser moi les lettres au dépôt comme avant. Embrasse bien fort mon petit René et ma petite Guiguitte ainsi que Berthe. Reçois chère maman une grosse caresse de ton fils qu’il pense souvent qu’a toi et mes petit frère et mes deux petites sœurs. Cyrille Fortier. Un bonjour à Eugene ainsi aux arabes sans oublier Naoui et Fournier. Voici : 3eme tirailleurs Mitrailleur au dépôt Aix En Provence. »
Lettre de Cyrille à son beau frère Adolphe. Le 12/5/16
« Le 12/5/16
Mon cher beau frère
Je vien de recevoir ta lettre qu’elle m’a fait bien plaisir d’apprendre de tes nouvel qu’el son toujour bonne car moi je te dirais que de puis le 3 courent je suit rentrer à l’infirmerie pour la dissenterie, et je sort demain car sa va mieux et en même temps je me suis tirait de toute les grandes manœuvres que nous avons heux car nous retournon le 16 courent au dépôt de Aix car le stage et finie et au dépôt on attendera notre tour de départ pour aller voir les boches. Enfin je suis très content que tu as eu 4 jours de permission et que tu a était à la maison. Enfin je ces bien que ca ne marche pas si bien que qu’en on nes. Enfin il faut de la passience et une fin à tout, tu me dit de t’adresser l’adresse à Boghar et tu me dit pas pour qu’elle question et qu’elle jour que tu est partie à Boghar . Je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment en attendent de recevoir de tes nouvel.
Reçois cher beau Frère une bonne poignée de main de ton beau frère qu’il pense souvent à toi.
Cyrille Fortier
3eme tirailleur, Mitrailleur au dépôt de Aix en Provence »
3eme tirailleur, Mitrailleur au dépôt de Aix en Provence »
Le 8 mai 1916 Gustave est engagé avec le 1er Régiment de Tirailleurs dans la bataille de Verdun, au sein du 3eme Corps d’armée, de la 45e Division, de la 90eme Brigade. Le régiment et mis en alerte le 8 mai a 12H30 (JMO du 1er RMT). Il sera engagé jusqu’au 20 mai 1916. Les pertes sont de 1945 hommes sur 3500 (morts, blessés et disparus, dont 13 officiers tués et 20 blessés). Cet engagement s’inscrit dans la bataille de Verdun et plus précisément celle de la cote 304.
JMO du 1er RMT du 8 mai 1916 :
Le régiment est alerté à 12h30 dans ses cantonnements de Nubécourt et Bulainvile. Départ pour le bois St Pierre à 14h.
Les officiers supérieurs, la moitié des commandants de compagnie, les commandants de CM sont emmenés en auto pour aller reconnaitre le secteur a occuper. La reconnaissance part du PC du commandement du secteur à Montzeville vers 20h30, pour se rendre au PC de secteur Ouest a Esnes sous
la conduite d’un soldat guide.
Arrivée au village d’Esnes vers 21h30.
la reconnaissance était a peine engagée dans le village que celui-ci est violemment bombardé.
Le commandant Dumont, les capitaines Huck, Bellod, le lieutenant Braillon sont grièvement blessés (meurent quelques jours après des suites de leurs blessures), le commandant Sacquet, le Capitaine Brousse sont blessés moins grièvement.
Le régiment est alerté à 12h30 dans ses cantonnements de Nubécourt et Bulainvile. Départ pour le bois St Pierre à 14h.
Les officiers supérieurs, la moitié des commandants de compagnie, les commandants de CM sont emmenés en auto pour aller reconnaitre le secteur a occuper. La reconnaissance part du PC du commandement du secteur à Montzeville vers 20h30, pour se rendre au PC de secteur Ouest a Esnes sous
la conduite d’un soldat guide.
Arrivée au village d’Esnes vers 21h30.
la reconnaissance était a peine engagée dans le village que celui-ci est violemment bombardé.
Le commandant Dumont, les capitaines Huck, Bellod, le lieutenant Braillon sont grièvement blessés (meurent quelques jours après des suites de leurs blessures), le commandant Sacquet, le Capitaine Brousse sont blessés moins grièvement.
Côte 304
Fortement ralentis sur la rive droite de la Meuse par les tirs puissants et précis de l’artillerie française de la rive gauche, les Allemands changent leur stratégie d’attaque. Ils décident d’étendre leur offensive à l’ouest de Verdun. Le Kronprinz Impérial avait pourtant suggéré à von FALKENHAYN d’attaquer sur les deux rives dès le début de l’opération mais ce dernier refusa pour ne pas diviser ses moyens. La cote 304 et le Mort-Homme seront attaqués simultanément.
Le général von GALLWITZ prend le commandement des unités chargées de cette offensive. Les Allemands amènent du matériel spécial et des troupes fraiches pour cette bataille. Du côté français, cela fait un moment que PÉTAIN s’attend à cet affrontement et quelques régiments ont été mis en réserve pour l’occasion. L’attaque démarre le 6 mars, par une forte préparation d’artillerie. Les Allemands gagnent du terrain au prix d’énormes pertes mais ne peuvent conquérir que le sommet le plus bas du Mort-Homme. Les lignes allemandes sont toujours prises sous le feu des batteries françaises de la cote 304 et des canons de la rive gauche. Le 8 avril, une nouvelle impulsion est donnée à l’attaque allemande, principalement sur les mamelons du Mort-Homme, mais aussi sur les approches de la cote 304. Mais la résistance énergique des fantassins français bien appuyés par l’artillerie les empêche d’atteindre leurs objectifs
Le général PÉTAIN sort dans son ordre du jour du 9 avril 1916 son fameux : « Courage ! on les aura ! ».
Depuis la cote 304, les Français empêchent les Allemands d’installer leurs batteries d’artillerie et les postes d’observation sur le Mort-Homme. Leurs positions sont pilonnées jour et nuit. Le général von GALLWITZ réussit à convaincre son officier supérieur qu’il est inutile d’attaquer le Mort-Homme avant d’avoir, au préalable, neutralisé la cote 304.
Le général von GALLWITZ, officier artilleur, décide de mettre en œuvre les grands moyens pour arriver à son but. 500 obusiers lourds pointent leur gueule sur un front large d’à peine deux kilomètres.
En cette journée torride du 3 mai 1916, les Allemands déclenchent un énorme bombardement qui s’étend de la cote 304 au Mort-Homme. Il se concentre particulièrement sur la cote 304 et le ravin de la Hayette. Plus de 70 batteries déversent leurs obus sur l’artillerie française postée sur cette crête. Toutes les tranchées sont nivelées, les hommes et le matériel, pulvérisés et les ouvrages considérablement affaiblis.
Le 4 mai, à 4 h 30, le pilonnage reprend avec la même intensité que la veille. Il monte encore en puissance à partir de 8 h 30 et atteint son paroxysme, vers 15 heures, où il devient insoutenable. Les 1ère et 2elignes de la 17e division, ainsi que la cote 304, sont complètement laminées.
Le 5 mai, nombreux combats violents.
Dans la matinée du 7 mai, un violent bombardement allemand. Vers 16 heures, les vagues d’attaque allemandes déferlent sur les positions de la cote 304, ils s’emparent de la presque totalité du bois Camard. La situation devient critique pour les troupes françaises. Cependant, l’ennemi est mal soutenu par son artillerie et est repoussé par les renforts français amenés d’Esnes. Il l’est également au nord de la cote 304 ; la continuité de la ligne française est à nouveau rétablie. Dans la nuit suivante, la cote 304 est, de nouveau, attaquée et prise aux Français qui se trouvent complètement débordés. Il faudra encore trois autres jours d’un corps à corps acharné avant que les Allemands ne l’enlèvent définitivement. Ce même jour, une offensive est menée contre les positions françaises sur la rive droite de la Meuse.
Le 18 mai, à 3 heures du matin, le général NIVELLE lance deux opérations quasi simultanées. La première vise à reprendre les positions perdues lors de l’attaque allemande du 7 mai, à l’est de la cote 304 ; cette opération est un succès. La seconde, vers l’ouvrage 287, n’est qu’un leurre destiné à diviser les forces ennemies. Vers 16 heures, les Allemands déclenchent une contre-attaque qui est repoussée à l’est du bois d’Avocourt, devant la cote 304 et le bois Camard. Ils réussissent par contre à percer les lignes françaises sur une profondeur de près d’un kilomètre entre le bois d’Avocourt et la route Esnes-Malancourt. Toutes les tentatives françaises pour reprendre le terrain perdu, échouent.
Le lendemain, à 3 h 30 du matin, une nouvelle offensive allemande est lancée, flammenwerfer en tête. À l’ouest de la cote 304, vers Pommerieux, la 1ère ligne française est enfoncée. Les Allemands ne peuvent pas exploiter cette percée qui leur aurait permis de tourner la défense française au sud de 304. À 13 heures, le 3e R.M.Z. est lancé en contre-attaque avec pour objectif : l’ouvrage 15, au sud de la cote 287 et à l’ouest de Pommerieux.
Fortement ralentis sur la rive droite de la Meuse par les tirs puissants et précis de l’artillerie française de la rive gauche, les Allemands changent leur stratégie d’attaque. Ils décident d’étendre leur offensive à l’ouest de Verdun. Le Kronprinz Impérial avait pourtant suggéré à von FALKENHAYN d’attaquer sur les deux rives dès le début de l’opération mais ce dernier refusa pour ne pas diviser ses moyens. La cote 304 et le Mort-Homme seront attaqués simultanément.
Le général von GALLWITZ prend le commandement des unités chargées de cette offensive. Les Allemands amènent du matériel spécial et des troupes fraiches pour cette bataille. Du côté français, cela fait un moment que PÉTAIN s’attend à cet affrontement et quelques régiments ont été mis en réserve pour l’occasion. L’attaque démarre le 6 mars, par une forte préparation d’artillerie. Les Allemands gagnent du terrain au prix d’énormes pertes mais ne peuvent conquérir que le sommet le plus bas du Mort-Homme. Les lignes allemandes sont toujours prises sous le feu des batteries françaises de la cote 304 et des canons de la rive gauche. Le 8 avril, une nouvelle impulsion est donnée à l’attaque allemande, principalement sur les mamelons du Mort-Homme, mais aussi sur les approches de la cote 304. Mais la résistance énergique des fantassins français bien appuyés par l’artillerie les empêche d’atteindre leurs objectifs
Le général PÉTAIN sort dans son ordre du jour du 9 avril 1916 son fameux : « Courage ! on les aura ! ».
Depuis la cote 304, les Français empêchent les Allemands d’installer leurs batteries d’artillerie et les postes d’observation sur le Mort-Homme. Leurs positions sont pilonnées jour et nuit. Le général von GALLWITZ réussit à convaincre son officier supérieur qu’il est inutile d’attaquer le Mort-Homme avant d’avoir, au préalable, neutralisé la cote 304.
Le général von GALLWITZ, officier artilleur, décide de mettre en œuvre les grands moyens pour arriver à son but. 500 obusiers lourds pointent leur gueule sur un front large d’à peine deux kilomètres.
En cette journée torride du 3 mai 1916, les Allemands déclenchent un énorme bombardement qui s’étend de la cote 304 au Mort-Homme. Il se concentre particulièrement sur la cote 304 et le ravin de la Hayette. Plus de 70 batteries déversent leurs obus sur l’artillerie française postée sur cette crête. Toutes les tranchées sont nivelées, les hommes et le matériel, pulvérisés et les ouvrages considérablement affaiblis.
Le 4 mai, à 4 h 30, le pilonnage reprend avec la même intensité que la veille. Il monte encore en puissance à partir de 8 h 30 et atteint son paroxysme, vers 15 heures, où il devient insoutenable. Les 1ère et 2elignes de la 17e division, ainsi que la cote 304, sont complètement laminées.
Le 5 mai, nombreux combats violents.
Dans la matinée du 7 mai, un violent bombardement allemand. Vers 16 heures, les vagues d’attaque allemandes déferlent sur les positions de la cote 304, ils s’emparent de la presque totalité du bois Camard. La situation devient critique pour les troupes françaises. Cependant, l’ennemi est mal soutenu par son artillerie et est repoussé par les renforts français amenés d’Esnes. Il l’est également au nord de la cote 304 ; la continuité de la ligne française est à nouveau rétablie. Dans la nuit suivante, la cote 304 est, de nouveau, attaquée et prise aux Français qui se trouvent complètement débordés. Il faudra encore trois autres jours d’un corps à corps acharné avant que les Allemands ne l’enlèvent définitivement. Ce même jour, une offensive est menée contre les positions françaises sur la rive droite de la Meuse.
Le 18 mai, à 3 heures du matin, le général NIVELLE lance deux opérations quasi simultanées. La première vise à reprendre les positions perdues lors de l’attaque allemande du 7 mai, à l’est de la cote 304 ; cette opération est un succès. La seconde, vers l’ouvrage 287, n’est qu’un leurre destiné à diviser les forces ennemies. Vers 16 heures, les Allemands déclenchent une contre-attaque qui est repoussée à l’est du bois d’Avocourt, devant la cote 304 et le bois Camard. Ils réussissent par contre à percer les lignes françaises sur une profondeur de près d’un kilomètre entre le bois d’Avocourt et la route Esnes-Malancourt. Toutes les tentatives françaises pour reprendre le terrain perdu, échouent.
Le lendemain, à 3 h 30 du matin, une nouvelle offensive allemande est lancée, flammenwerfer en tête. À l’ouest de la cote 304, vers Pommerieux, la 1ère ligne française est enfoncée. Les Allemands ne peuvent pas exploiter cette percée qui leur aurait permis de tourner la défense française au sud de 304. À 13 heures, le 3e R.M.Z. est lancé en contre-attaque avec pour objectif : l’ouvrage 15, au sud de la cote 287 et à l’ouest de Pommerieux.
La route du Mort-Homme est désormais libre. Dans ce secteur, aussi, un énorme bombardement est déclenché. Le Mort-Homme parait en éruption. Le ciel et la terre tremblent sous l’explosion de milliers d’obus. Dans chaque camp règne le chaos. Côté allemand 13 régiments restent sur la ligne de défense sans commandement ni coordination. Les Français résistent admirablement mais cèdent à la fin du mois de mai. Le Mort-Homme est finalement pris par les Allemands. Les villages de Cumières et de Chattancourt sont également pris. À l’issue de trois mois de combats ininterrompus, les bois Bourrus semblent à portée de main. Après cette bataille, les troupes françaises et allemandes sont complètement exténuées.
Comme pour le Mort-Homme, les combats de la cote 304 ne cesseront pas dans ce secteur de la place de Verdun. Il faudra attendre l’offensive française du 20 août 1917 pour reprendre la cote 304. La rive gauche de la Meuse sera définitivement conquise par les Américains, lors de l’offensive Meuse-Argonne qui débutera le 26 septembre 1918.
Comme pour le Mort-Homme, les combats de la cote 304 ne cesseront pas dans ce secteur de la place de Verdun. Il faudra attendre l’offensive française du 20 août 1917 pour reprendre la cote 304. La rive gauche de la Meuse sera définitivement conquise par les Américains, lors de l’offensive Meuse-Argonne qui débutera le 26 septembre 1918.
2eme Lettre de Cyrille a sa maman du 8 mai 1916 Cyrille se préoccupe du revolver qui a disparu et des bêtes de la ferme.
« Ma chère maman
Je t’écrit ces deux mots pour te faire savoir de mes nouvelles qu’elles sont toujours bonne et j’espère que ma lettre te trouve de même car je t’ai dis que j’étais à l’infirmerie mais je suis sorti aujourd’hui. J’ai reçu le colis en bon état et qu’il m’a fait bien plaisir, j’ai reçu la carte de Eugene qu’il me parle pour le revolver mais tu dois voir ce que tu as a faire car je ne crois pas qu’il l’ai rendu, Enfin vois ce que tu veux faire car fais attention que voila l’été qui s’approche. Chère maman j’ai pensé pour les battages, si « Pita » a grossi ou elle est toujours la même car j’ai pensé que si tu pourrais voir les prix à peu près pour en avoir une autre jeune à sa place car je crois qu’elle ne pourra rien faire si elle est toujours la même, ou même d’ajouter quelque jours et d’avoir un Mulet ou Mule et surtout jeune, Enfin tu me rendras réponse a ce sujet ou voir demander à Girerd s’il a été a maison carrée, Enfin tu verras ce que tu pourras faire car il faut presser au battage, je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment, Embrasse bien fort la Guiguitte, Berthe, et mon petit René,
Reçois chère maman un gros baiser de ton fils, Cyrille Fortier.
Un bonjour à Eugene ainsi qu’aux arabes et sans oublier Mr Fournier qu’il doit toujours être le même ainsi qu’a Naoui. »
Reçois chère maman un gros baiser de ton fils, Cyrille Fortier.
Un bonjour à Eugene ainsi qu’aux arabes et sans oublier Mr Fournier qu’il doit toujours être le même ainsi qu’a Naoui. »
Lettre de Cyrille a sa maman du 8 mai 1916
« Chère maman
Je viens de recevoir ta lettre datée du 4 courant qu’elle m’a fait bien plaisir de savoir de vos nouvelles car je t’ai dis que j’avais reçu la boite en bon état et j’ai été très content de manger quelque chose du pays que c’était très bon. J’ai été très content que le Muet est venu à la maison, il t’a dit que j’étais à la mitrailleuse et que je n’était pas encore près de partir mais ca on n’en sait rien et s’il faut partir on partira voir les boches car depuis que j’ai quitté l’Algérie je m’en fou de tout, car avant je n’aurais pas rentrer a l’infirmerie pour la dysenterie et on a raison car c’est a celui qui en fera le moins.
Et le muet il t’a dit qu’on achètera la ferme mais il faut espérer qu’on revienne pour travailler tous les deux et il t’a dit que Gustave n’allait pas tardé a venir, mais je serais très content de le voir et que je venait à partir je te recommande de ne pas te faire de mauvais sang pour moi car chère maman je te promet que je m’en fait pas et que la guerre finira tout d’un coup; mais il faut espérer qu’avant le mois d’octobre elle sera finie. Je suis très content que René à baptisé les petits Mulets, fallais, et que les labours de printemps s’avance et que le brabant marche pour le mieux. Enfin je vois que tout marche et qu’on ne fait pas de la misère et que les arabes t’écoutent et que le caïd de temps en temps a la ferme et que Toufik s’est engagé mais il fera plus la petite tète au régiment et que Benamouri t’a dit de ne pas t’en faire sur nous deux qu’il nous arrivera rien mais je l’espère qu’on reviendra pour travailler de bon cœur en famille avec courage.
Enfin je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment et donne bien le bonjour aux amis qu’ils parleront de moi, tu parles si Naoui doit s’en faire pour son fils mais cette fois si il sera pris plus que probable mais tu me dis de mettre mon linge dans l’armoire à glace mais mon armoire elle est lourde quand il faut la porter on la trouve lourde et faisant 14 kilos surtout les jours ou l’on part, c’est le 16 qu’on doit partir pour le dépôt mais René dit qu’il voudrait être avec moi pour voir des jolis pays mais il vaudrait mieux être à la maison car on a vite mare du régiment. Enfin maman, je ne vois plus grand-chose pour le moment, je suis très content que tout marche pour le mieux. Chère maman, j’aurais bien voulu resté toute la fin du stage à l’infirmerie car je suis reposé, ces quelques jours on n’a fait du tir à blanc et demain du tir à la mitrailleuse, elle tire jusqu’à sept cent coups a la minute alors tu vois quel bruit que ca fait.
Enfin Embrasse bien fort toute la famille surtout ma Guiguitte et mon petit René, Berthe, ton fils qu’il pense souvent à toi.
Et le muet il t’a dit qu’on achètera la ferme mais il faut espérer qu’on revienne pour travailler tous les deux et il t’a dit que Gustave n’allait pas tardé a venir, mais je serais très content de le voir et que je venait à partir je te recommande de ne pas te faire de mauvais sang pour moi car chère maman je te promet que je m’en fait pas et que la guerre finira tout d’un coup; mais il faut espérer qu’avant le mois d’octobre elle sera finie. Je suis très content que René à baptisé les petits Mulets, fallais, et que les labours de printemps s’avance et que le brabant marche pour le mieux. Enfin je vois que tout marche et qu’on ne fait pas de la misère et que les arabes t’écoutent et que le caïd de temps en temps a la ferme et que Toufik s’est engagé mais il fera plus la petite tète au régiment et que Benamouri t’a dit de ne pas t’en faire sur nous deux qu’il nous arrivera rien mais je l’espère qu’on reviendra pour travailler de bon cœur en famille avec courage.
Enfin je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment et donne bien le bonjour aux amis qu’ils parleront de moi, tu parles si Naoui doit s’en faire pour son fils mais cette fois si il sera pris plus que probable mais tu me dis de mettre mon linge dans l’armoire à glace mais mon armoire elle est lourde quand il faut la porter on la trouve lourde et faisant 14 kilos surtout les jours ou l’on part, c’est le 16 qu’on doit partir pour le dépôt mais René dit qu’il voudrait être avec moi pour voir des jolis pays mais il vaudrait mieux être à la maison car on a vite mare du régiment. Enfin maman, je ne vois plus grand-chose pour le moment, je suis très content que tout marche pour le mieux. Chère maman, j’aurais bien voulu resté toute la fin du stage à l’infirmerie car je suis reposé, ces quelques jours on n’a fait du tir à blanc et demain du tir à la mitrailleuse, elle tire jusqu’à sept cent coups a la minute alors tu vois quel bruit que ca fait.
Enfin Embrasse bien fort toute la famille surtout ma Guiguitte et mon petit René, Berthe, ton fils qu’il pense souvent à toi.
vendredi 6 mai 2016
Lettre de Gustave à sa maman du 6 mai 1916 "...je suis heureux d’être à la guerre et nous comptons sur nos amis les Russes qui arrivent toujours à Marseille, il faut espérer que dans 2 mois et demi à 3 mois ce seras fini..."
« Ma chère maman
Tu ne t’étonnera pas si je met deux sous c’est pour que tu ai des nouvelles plus complète sur mon sort : après avoir quitté Salon ce n’a été que manœuvres et exercices, j’ai fais déjà beaucoup de pays et à présent je me repose quoique je n’ai jamais beaucoup travaillé. Par un moment je suis allé voir la mer du Nord car on craignait à un débarquement Boche sur Dunkerque et tu a du voir sur les journaux que l’amirauté anglaise avait signalé des navires en mer qui étaient destinés à bombarder la cote, on était prêt a leur répondre et six zeppelins on survolés Calais, cela se passait au mois de mars et maintenant je suis à une vingtaine de kilomètres de Verdun, mais c’est tout arrêté, j’ai vu la cathédrale de Reims, elle est encore debout mais on y a mis des sacs à terre pour pas qu’elle finisse de tomber mais les Allemands tirent toujours dans la ville, ne te fais pas du mauvais sang, voila déjà sept mois que je suis au repos et on ne se fatigue pas. J’ai reçu les 20 francs que tu m’a envoyé et le petit colis qui m’a fait bien plaisir, on a cassé la croûte avec les amis car j’ai pas mal passé Pâque, j’ai mangé de la Mouna que les camarades ont reçus de chez eux mais il faut espérer que le dernier que j’aurais à passer au régiment, je fais les trois ans, je le passerais auprès de vous mais je ne pense pas que pour Pâque prochain je serais militaire, j’ai l’espoir que je serais civil,
je termine en t’embrassant bien fort ainsi que toute la famille, ton fils qui t’adore.
Gustave Fortier.
Bonjour aux amis qui parle de moi et comme nouvelles dit leur que je suis heureux d’être à la guerre et nous comptons sur nos amis les Russes qui arrivent toujours à Marseille, il faut espérer que dans 2 mois et demi à 3 mois ce seras fini. Remercie monsieur Eugène de la carte qu’il m’a envoyé, je n’ai pas le temps voulu de lui répondre, je compte sur lui pour tout les travaux et surtout la récolte de cette année, je pense que les labours j’irai les faire. »
Tu ne t’étonnera pas si je met deux sous c’est pour que tu ai des nouvelles plus complète sur mon sort : après avoir quitté Salon ce n’a été que manœuvres et exercices, j’ai fais déjà beaucoup de pays et à présent je me repose quoique je n’ai jamais beaucoup travaillé. Par un moment je suis allé voir la mer du Nord car on craignait à un débarquement Boche sur Dunkerque et tu a du voir sur les journaux que l’amirauté anglaise avait signalé des navires en mer qui étaient destinés à bombarder la cote, on était prêt a leur répondre et six zeppelins on survolés Calais, cela se passait au mois de mars et maintenant je suis à une vingtaine de kilomètres de Verdun, mais c’est tout arrêté, j’ai vu la cathédrale de Reims, elle est encore debout mais on y a mis des sacs à terre pour pas qu’elle finisse de tomber mais les Allemands tirent toujours dans la ville, ne te fais pas du mauvais sang, voila déjà sept mois que je suis au repos et on ne se fatigue pas. J’ai reçu les 20 francs que tu m’a envoyé et le petit colis qui m’a fait bien plaisir, on a cassé la croûte avec les amis car j’ai pas mal passé Pâque, j’ai mangé de la Mouna que les camarades ont reçus de chez eux mais il faut espérer que le dernier que j’aurais à passer au régiment, je fais les trois ans, je le passerais auprès de vous mais je ne pense pas que pour Pâque prochain je serais militaire, j’ai l’espoir que je serais civil,
je termine en t’embrassant bien fort ainsi que toute la famille, ton fils qui t’adore.
Gustave Fortier.
Bonjour aux amis qui parle de moi et comme nouvelles dit leur que je suis heureux d’être à la guerre et nous comptons sur nos amis les Russes qui arrivent toujours à Marseille, il faut espérer que dans 2 mois et demi à 3 mois ce seras fini. Remercie monsieur Eugène de la carte qu’il m’a envoyé, je n’ai pas le temps voulu de lui répondre, je compte sur lui pour tout les travaux et surtout la récolte de cette année, je pense que les labours j’irai les faire. »
Lettre de Cyrille à sa maman du 5 mai 1916
« Chère Maman
Je t’écrit pour te faire savoir que ce matin j’ai reçu le colis et ce soir je viens de recevoir lettre qu’elle m’a fait bien plaisir de vous savoir en bonne santé car ce matin je t’ai écrit 2 cartes que je disais que j’étais à l’infirmerie pour la dysenterie mais ne te fais pas de mauvais sang pour cela car je crois de sortir demain mais j’aurais mieux voulu rester davantage. Enfin je te dis tout sur les cartes, tu me parle pour du linge, j’ai encore tout en bon état comme tricots flanel et chaussettes car j’en ai touché en partant de Bône, enfin ne te fais pas de mauvais sang pour moi.
Tu me parles de la moissonneuse que Alian la veux, mais elle ne vas pas grand-chose qui lui manque, enfin vois plutôt la louer plutôt de la laisser dormir. Chère maman tu diras a M Girerd que je n’ai pas encore pu voir son beau fils car quand j’ai reçu ta lettre, je suis rentré à l’infirmerie, mais aussitôt que je vais sortir je le verrais. Enfin donne bien le bonjour à tout le monde qu’ils parlerons de moi. Eugene me parle qu’il a perdu le gros revolver mais je ne sais combien il a couté, tu pourrais voir car moi je ne me rappelle pas quand on l’a acheté.
Enfin chère maman, je suis très content que tout marche bien et le colis était en bon état, j’ai mangé des pruneaux qu’il étaient très bons. Enfin je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment, ton fils qu’il pense à toute la famille.
Embrasse bien fort Berthe, Guiguitte, René pour moi, reçois chère maman une grosse caresse de ton fils pour la vie. Cyrille Fortier »
Je t’écrit pour te faire savoir que ce matin j’ai reçu le colis et ce soir je viens de recevoir lettre qu’elle m’a fait bien plaisir de vous savoir en bonne santé car ce matin je t’ai écrit 2 cartes que je disais que j’étais à l’infirmerie pour la dysenterie mais ne te fais pas de mauvais sang pour cela car je crois de sortir demain mais j’aurais mieux voulu rester davantage. Enfin je te dis tout sur les cartes, tu me parle pour du linge, j’ai encore tout en bon état comme tricots flanel et chaussettes car j’en ai touché en partant de Bône, enfin ne te fais pas de mauvais sang pour moi.
Tu me parles de la moissonneuse que Alian la veux, mais elle ne vas pas grand-chose qui lui manque, enfin vois plutôt la louer plutôt de la laisser dormir. Chère maman tu diras a M Girerd que je n’ai pas encore pu voir son beau fils car quand j’ai reçu ta lettre, je suis rentré à l’infirmerie, mais aussitôt que je vais sortir je le verrais. Enfin donne bien le bonjour à tout le monde qu’ils parlerons de moi. Eugene me parle qu’il a perdu le gros revolver mais je ne sais combien il a couté, tu pourrais voir car moi je ne me rappelle pas quand on l’a acheté.
Enfin chère maman, je suis très content que tout marche bien et le colis était en bon état, j’ai mangé des pruneaux qu’il étaient très bons. Enfin je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment, ton fils qu’il pense à toute la famille.
Embrasse bien fort Berthe, Guiguitte, René pour moi, reçois chère maman une grosse caresse de ton fils pour la vie. Cyrille Fortier »
Lettre de Cyrille a sa maman du 4 mai 1916 Cyrille va partir au front après toute sa formation, il est intégré définitivement au 3eme Régiment de Tirailleurs Algériens.
« Ma chère Maman
Je t’écrit aujourd’hui Dimanche pour te faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles que je me portes bien et j’espère que ma lettre vous trouve a toute la famille de même.
J’ai reçu les lettres de Berthe et de Julie mais tu leur diras que aussitôt arrivé au front je leur écrirait car aujourd’hui je n’ai pas le temps car nous allons passer la revue, il est 7h et à 8h on passe la revue.
Il fait qu’on part demain pour le front à 12h, tu as du recevoir la Dépêche que je t’ai fais envoyée que je part lundi, on part au 3eme de Marche et aujourd’hui il y a un départ pour le 2eme mixte, enfin chere Maman, ne te fais pas de mauvais sang pour moi car je prends le temps comme il vient et il faut de la patience pour tout et je pars de bon cœur, car je sais que ca barde et plus vite l’on peut revenir, car en bardant , je crois que ca ne vas pas durer longtemps. Tu diras a mon petit René que j’ai touché une autre armoire à glace toute neuve et un complet mais je te promet que tout chargé avec le casque on dirait des vrais boches, je regrette que je n’ai pas pu t’envoyer les photos car je n’ai pas le temps, il faut courir de droite à gauche toute la journée, enfin chère maman ne te fais pas de mauvais sang pour moi car je suis content que tout marche bien mais fais attention de ne pas trop te fatiguer et surtout de te soigner, enfin chère maman je ne vois plus grand-chose a te dire pour le moment en attendant d’arriver et de t’envoyer de mes nouvelles, et donne bien le bonjour a tous les amis de ma part sans oublier l’oncle Julo et Eugene, tu lui diras que aujourd’hui je n’ai pas le temps de lui et aussi temps d’arriver là ou sont les boches, je lui écrirait et donne bien le bonjour de ma part et a Méssaoud, tu lui diras qu’il fasse pour le mieux qu’il ne se te fasse pas du mauvais travail; enfin chère maman, Embrasse bien fort mon petit René et ma petite Guiguitte et ma sœur Berthe qu’elle pense souvent a moi ainsi que Julie et la petite Alice.
Je te dirais que je te remercie de la gentille montre que tu m’a envoyé, elle marche très bien , Reçois chère Maman, mes meilleures
bonnes caresses de ton fils qu’il pense souvent a toi.
Cyrille Fortier
Un bonjour au arabes de ma part et au caïd. »
Je t’écrit aujourd’hui Dimanche pour te faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles que je me portes bien et j’espère que ma lettre vous trouve a toute la famille de même.
J’ai reçu les lettres de Berthe et de Julie mais tu leur diras que aussitôt arrivé au front je leur écrirait car aujourd’hui je n’ai pas le temps car nous allons passer la revue, il est 7h et à 8h on passe la revue.
Il fait qu’on part demain pour le front à 12h, tu as du recevoir la Dépêche que je t’ai fais envoyée que je part lundi, on part au 3eme de Marche et aujourd’hui il y a un départ pour le 2eme mixte, enfin chere Maman, ne te fais pas de mauvais sang pour moi car je prends le temps comme il vient et il faut de la patience pour tout et je pars de bon cœur, car je sais que ca barde et plus vite l’on peut revenir, car en bardant , je crois que ca ne vas pas durer longtemps. Tu diras a mon petit René que j’ai touché une autre armoire à glace toute neuve et un complet mais je te promet que tout chargé avec le casque on dirait des vrais boches, je regrette que je n’ai pas pu t’envoyer les photos car je n’ai pas le temps, il faut courir de droite à gauche toute la journée, enfin chère maman ne te fais pas de mauvais sang pour moi car je suis content que tout marche bien mais fais attention de ne pas trop te fatiguer et surtout de te soigner, enfin chère maman je ne vois plus grand-chose a te dire pour le moment en attendant d’arriver et de t’envoyer de mes nouvelles, et donne bien le bonjour a tous les amis de ma part sans oublier l’oncle Julo et Eugene, tu lui diras que aujourd’hui je n’ai pas le temps de lui et aussi temps d’arriver là ou sont les boches, je lui écrirait et donne bien le bonjour de ma part et a Méssaoud, tu lui diras qu’il fasse pour le mieux qu’il ne se te fasse pas du mauvais travail; enfin chère maman, Embrasse bien fort mon petit René et ma petite Guiguitte et ma sœur Berthe qu’elle pense souvent a moi ainsi que Julie et la petite Alice.
Je te dirais que je te remercie de la gentille montre que tu m’a envoyé, elle marche très bien , Reçois chère Maman, mes meilleures
bonnes caresses de ton fils qu’il pense souvent a toi.
Cyrille Fortier
Un bonjour au arabes de ma part et au caïd. »
Lettre de Cyrille a sa maman du 2 mai 1916, il va faire des "manœuvres".
« Chère Maman,
je viens de recevoir ta lettre du 28 courant qu’elle m’a fait bien plaisir d’apprendre des nouvelles de la maison et de savoir a toute la famille en bonne santé, j’ai reçu hier la lettre que tu me le disait mais il n’y a rien a faire de s’écouter et il faut qu’il (Il s’agit de Adolphe le mari de Julie) ai du culot d’avoir demander un certificat sans te le faire savoir mais tu as bien fait de le déchirer, et d’écouter mon petit René car il n’aurait rien foutu à la maison que boire et manger car avec Eugene il sait se débrouiller et tu a bien fait de faire faire l’opération à marquer car on n’aurais pu rien en faire, et je reçois souvent des nouvelles de Gustave et maintenant il parle toujours bien et je reçois des nouvelles de Julien toute les fois il me dit de vous donner le bonjour à tous et je suis très content que tout le monde demande après nous car je sais que tous le monde nous estime, sur ta première lettre tu m’a parlé du beau fils a Girerd mais je vais le voir ce soir car il me semble l’avoir aperçu, surement que les Girerd doivent marronner que leur fils est au front et que le fils Servel est encore là bas. Enfin chère maman mais je prends courage car a partir d’aujourd’hui on commence les manœuvres jusqu’au 15 courant et de là on retourne au dépôt et de là on attend notre tour de départ pour le front mais heureusement qu’on apprend a vivre tous les jours et qu’on les connait avant aujourd’hui. Enfin prends courage car il faut espérer que ca finira un jour ou l’autre car moi je me porte toujours bien et j’espère que ma lettre te trouve de mémé ainsi que toute la famille,
Embrasse bien fort mon petit René, Guiguitte, Berthe ,
ton fils qui pense souvent a vous.
Cyrille Fortier »
Embrasse bien fort mon petit René, Guiguitte, Berthe ,
ton fils qui pense souvent a vous.
Cyrille Fortier »
« Le 1 Mai 1916 Cher sœur Je viens de recevoir la lettre qu’elle ma fait bien plaisir d’apprendre de tes nouvel et de savoir que Adolphe a été en permission pour 4 jours et de vous savoir à toute la famille en bonne santé t’en qu’a moi je me porte toujours ases bien et on conte de retourner au dépôt autour du 15 courant et de là on attendra notre tour à partir je recoit des nouvel de Gustave ases souvent mais depuis que je suis partie de Aix je nait encore rien recus d’Adolphe je ne sait s’il sont perdue car au dépôt lorsque l’on ne trouve pas il mete inconnu et puis ses là ou sa seper. Enfin cher sœur je suis très content que tous marche bien et il faut esperer que cette maudite guerre finisse bien vite. Embrasse bien fort ma petite alice, Guiguitte, Berthe, Maman sans oublier mon petit René, ton frere. Cyrille Fortier »
lettre de Gustave a sa maman du 27 avril 1916. Gustave parle de la dépeche Agérienne : De nombreux journaux d’Algérie existaient, plusieurs sont archivés par la BNF – Gallica, comme le plus connu : L’Echo d’Alger. La dépêche Algérienne cité par Gustave n’est pas archivé.
« Aux armées le 27 avril 1916
Ma chère Maman
Je suis toujours en bonne santée et je pense que ma présente te trouveras de même, pour le moment je suis au repos mais ca ne va pas durer il faut donner une secousse pour aller vous voir en permission ou alors pour toujours cette guerre ne peut pas durer et dans quelques jours il y aura des nouvelles sur la Dépêche Algérienne, nous sommes tous résignés a ce que ca finisse et je crois et j’espère que Cyrille n’aura pas le temps de voir le feu.
Je suis toujours en bonne santée et je pense que ma présente te trouveras de même, pour le moment je suis au repos mais ca ne va pas durer il faut donner une secousse pour aller vous voir en permission ou alors pour toujours cette guerre ne peut pas durer et dans quelques jours il y aura des nouvelles sur la Dépêche Algérienne, nous sommes tous résignés a ce que ca finisse et je crois et j’espère que Cyrille n’aura pas le temps de voir le feu.
Chere Maman, je ne vois plus grand-chose a te dire pour le moment.
Je termine ma lettre en t’embrassant bien fort, ton fils
Je termine ma lettre en t’embrassant bien fort, ton fils
Gustave Fortier. »
Lettre de Cyrille à sa maman du 26 avril 1916 Cyrille parle de Monaco : Pendant la première guerre mondiale, Monaco déclara sa neutralité, bien que le Prince héréditaire Louis 2 combattit dans l’armée française ainsi que quelques monégasques dans les troupes françaises. Louis 2 entre à l’école de Saint-Cyr, promotion « du Soudan» de 1891 à 1893 en qualité d’officier à titre étranger. Il effectue son stage d’application à Saumur, d’octobre 1894 à août 1895. Sous lieutenant, il est affecté, pour administration, au 1er régiment de la Légion étrangère et détaché au 2e régiment de chasseurs d'Afrique (RCA) en garnison à Tlemcen puis à Mecheria et enfin à Aïn Sefra. Il passe au 3e RCA à Constantine. Il quitte l’armée en 1899 avec le grade de lieutenant, la médaille coloniale et la croix de chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire et revient à Monaco. En 1914, il souscrit un contrat d’engagé volontaire pour la durée de la guerre dans l’armée française. Capitaine à l’état-major de la 5e armée sous les ordres du général Franchet d’Espèrey,il assiste à la victoire de la Marne. Chef d’escadrons le 28 oct. 1916, il se distingue à Craonne et au Chemin des Dames. Il est deux fois cité à l’ordre de l’armée et une fois à l’ordre de la 65e brigade.
« Chère Maman,
je t’écrit pour vous faire savoir comme j’ai passé les jours de
Pâques, nous avons eu dimanche et lundi libre et mardi la demi
journée, dimanche et lundi j’ai profité aller voir Monté Carlo
et Monaco, c’est-à-dire c’est un pays neutre, il y a un prince et
les habitants sont la plupart des Italiens comme l’Italie n’est pas loin et des Anglais tous des types à pognon, c’est un pays très riche et aujourd’hui mardi on a repos, ce soir il fait que j’ai fais ma lessive et repasser mis dans mon armoire à glace, enfin chère maman j’ai reçu les 20f que tu m’a envoyé, ca m’a fait plaisir car je pense que tu as du envoyé à Gustave car le pauvre, j’ai toujours peur qu’il lui manque quelque chose, avant de partir de Aix, je lui ai envoyé 10f télégraphique, il les a reçu et il m’a remercié, il m’a dit qu’il voulait que la famille ne l’oublie pas, maintenant pour moi on fait de la théorie sur les mitrailleuse et dans une dizaine de jours on va faire une dizaine de jours de manœuvre et de là on retournera au dépôt en attendant,
enfin chère maman je pense que tout doit marcher pour le
mieux en attendant que cette maudite guerre finisse car on a amené des troupes Russes qui sont venues débarquer à Marseille »
Pâques, nous avons eu dimanche et lundi libre et mardi la demi
journée, dimanche et lundi j’ai profité aller voir Monté Carlo
et Monaco, c’est-à-dire c’est un pays neutre, il y a un prince et
les habitants sont la plupart des Italiens comme l’Italie n’est pas loin et des Anglais tous des types à pognon, c’est un pays très riche et aujourd’hui mardi on a repos, ce soir il fait que j’ai fais ma lessive et repasser mis dans mon armoire à glace, enfin chère maman j’ai reçu les 20f que tu m’a envoyé, ca m’a fait plaisir car je pense que tu as du envoyé à Gustave car le pauvre, j’ai toujours peur qu’il lui manque quelque chose, avant de partir de Aix, je lui ai envoyé 10f télégraphique, il les a reçu et il m’a remercié, il m’a dit qu’il voulait que la famille ne l’oublie pas, maintenant pour moi on fait de la théorie sur les mitrailleuse et dans une dizaine de jours on va faire une dizaine de jours de manœuvre et de là on retournera au dépôt en attendant,
enfin chère maman je pense que tout doit marcher pour le
mieux en attendant que cette maudite guerre finisse car on a amené des troupes Russes qui sont venues débarquer à Marseille »
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