Lettre de Cyrille à sa maman du 26
juin 1916
« Le
26/6/16
Ma
chère Maman
Tu
m’excusera si je ne t’ai pas écrit plus tôt car j’ai reçu ta lettre que hier
aux tranchées et l’on ne peut pas écrire quand l’on veut car l’on travaille
nuit et jour, enfin ne te fait pas de mauvais sang, si toutefois tu reste sans
nouvelles, tant qu’a moi je me porte toujours bien et j’espère que ma lettre
vous trouve à toute la famille de même. Je suis très content d’avoir appris que
tu as fait faire la première communion à René et j’ai reçu la médaille que
Berthe m’a envoyé et je lui ai rendu réponse et j’ai oublié de lui en parler,
je te dirais aussi chère maman que je viens de recevoir une lettre de tante
Geneviève et de Lucien que c’est Gustave qui lui a donné mon adresse, et j’ai
écrit à M Maziere
comme tu me l’a dit, j’ai vu aussi la lettre du Crédit Foncier te disant de
faire un conseil de famille et du moment qu’il le veule tu n’a qu’a le faire et
de m’envoyer le modèle de la procuration comme tu me le dit et comme cela l’on
sera tranquille, enfin chère maman tu me demande s’il me manque du linge mais
il le manque que deux paires de chaussettes comme je te l’ai déjà dit comme
flanelle j’ai encore tout il me manque rien et je t’avais commandé une petite
fiole de teinture d’iode, c’est tout ce que j’ai besoin pour le moment. Enfin
chère Maman je reçois toujours de bonnes nouvelles de Gustave et qu’il me dit
qu’il compte pas tarder aller en permission mais depuis si longtemps il l’a
méritée car aux tranchées c’est un peu dur mais il faut prendre le temps comme
il vient, enfin chère maman je pense que tout doit marcher assez bien pour le
moment et que Eugene doit savoir remis de sa grippe car je lui ai écrit aussi
il y a quelques jours, je te dirais ici il
fait que tomber de l’eau, on est dans la boue jusqu’au genoux, on est pire que
des porcs.
Enfin
chère
maman je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment.
Embrasse
bien fort Mon petit René, ma Guiguitte et
Berthe, Julie et la petite Alice pour moi.
Reçois
chère Maman Mes meilleurs bons baisers
de ton fils qu’il pense souvent à toi.
Cyrille Fortier.
Un
bonjour à Eugene et aux arabes de la ferme.
Ne fait pas attention à mon écriture car
l’on écrit dessus une boite pour les
gaz
asphyxiants et je suis pressé car toute
la nuit je n’ai pas dormi et ce soir de même
et surtout ne te fais pas du mauvais
sang
pour moi. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire