jeudi 16 juin 2016

Lettre de Cyrille à sa maman du 16 juin 1916

Lettre de Cyrille à sa maman du 16 juin 1916
« Ma chère Maman

Je t’écrit pour te faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles et que je porte toujours bien et j’espère que ma lettre vous trouve de même. Je te dirais que j’ai reçu ta lettre datée du 2 courant mais tu t ’es trompée, tu m’a envoyée la lettre que tu écrivait a cette dame d’Alger, j’ai vu que tu a du te tromper. Si je ne t’écrivait pas souvent, c’est que l’on était pas affecté en Compagnie, juste hier l’on nous a affecté car l’on est parti de Aix le lundi à 10h et l’on est arrivé « les Islettes » après l’on a fait 10kms a pied pour arriver à un pays Brabant et hier on c’est rapproché un peu plus, on est dans la Meuse mais ne te fais pas de mauvais sang pour moi car l’on est très bien. Et on compte de monter aux tranchées dans six jours mais ce secteur, ça ne barde pas trop mais c’est les Russes qu’ils en font des prisonniers, dont tu le verras sur les journaux, je te dirais qu’ici il y a rien du tout, il fait que si tu pourrais m’envoyer deux paires de chaussettes mais pas plus car on pourrais me les voler et comme j’en ai touchées deux paires en partant et un petit flacon de teinture d’iode et si tu trouvais un crayon à encre, c’est tout ce que j’ai besoin mais rien d’autre car comme effet je n’ai pas froid, l’on a tricot et tout ce qu’il me faut même l’on est chargé. Enfin chère maman j’ai vu que tu as du faire faire la première communion à mon petit René, je suis très content que tu t’occupe et que tout marche bien, mais ne te fatigue pas et surtout soigne toi et je crois que Eugene doit te donner la main comme auparavant car je me fais pas de mauvais sang car je sais que Eugene s’occupe bien mais ne te fais pas de mauvais sang, c’est tout ce que je te demande. Enfin chère maman je ne vois plus grand-chose à te dire pour le moment en attendant de recevoir de tes nouvelles et chaque fois tu me diras la dernière lettre de quelle date qu’elle est datée. Reçois chère Maman Milles caresses de ton fils pour la vie qu’il pense souvent a toi. Embrasse bien fort ma petite Guiguitte et mon petit René et ma sœur Berthe sans oublier Julie et la petite Alice. Cyrille Fortier. »

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