Lettre de Cyrille à sa maman du 16 juin 1916
« Ma
chère Maman
Je
t’écrit pour te faire savoir toujours de mes bonnes nouvelles et que je porte
toujours bien et j’espère que ma lettre vous trouve de même. Je te dirais que
j’ai reçu ta lettre datée du 2 courant mais tu t ’es trompée, tu m’a
envoyée la lettre que tu écrivait a cette dame d’Alger, j’ai vu que tu a du te
tromper. Si je ne t’écrivait pas souvent, c’est que l’on était pas affecté en
Compagnie, juste hier l’on nous a affecté car l’on est parti de Aix le lundi à
10h et l’on est arrivé « les Islettes »
après l’on a fait 10kms a pied pour arriver à un pays Brabant et hier on c’est
rapproché un peu plus, on est dans la Meuse mais ne te fais pas de mauvais sang
pour moi car l’on est très bien. Et on compte de monter aux tranchées dans six
jours mais ce secteur, ça ne barde pas trop mais c’est les Russes qu’ils en
font des prisonniers, dont tu le verras sur les journaux, je te dirais qu’ici
il y a rien du tout, il fait que si tu pourrais m’envoyer deux paires de
chaussettes mais pas plus car on pourrais me les voler et comme j’en ai
touchées deux paires en partant et un petit flacon de teinture d’iode et si tu
trouvais un crayon à encre, c’est tout ce que j’ai besoin mais rien d’autre car
comme effet je n’ai pas froid, l’on a tricot et tout ce qu’il me faut même l’on
est chargé. Enfin chère maman j’ai vu que tu as du faire faire la première
communion à mon petit René, je suis très content que tu t’occupe et que tout
marche bien, mais ne te fatigue pas et surtout soigne toi et je crois que
Eugene doit te donner la main comme auparavant car je me fais pas de mauvais
sang car je sais que Eugene s’occupe bien mais ne te fais pas de mauvais sang,
c’est tout ce que je te demande. Enfin chère maman je ne vois plus grand-chose
à te dire pour le moment en attendant de recevoir de tes nouvelles et chaque
fois tu me diras la dernière lettre de quelle date qu’elle est datée. Reçois
chère Maman Milles caresses de ton fils pour la vie qu’il pense souvent a toi.
Embrasse bien fort ma petite Guiguitte et
mon petit René et ma sœur Berthe sans oublier Julie et la petite Alice. Cyrille
Fortier. »
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