mardi 4 août 2015

Lettre du 4 aout 1915, a son frère Cyrille qui a du être incorporé fin Aout 1915 à 20 ans (né le 25 août 1895), dans cette lettre, Gustave parle « d’homme à homme » et se confie plus sur son quotidien de guerre.

« J’ai été au poste du commandement des joyeux »  :
Les Bataillons d'Infanterie Légère d'Afrique (BILA) étaient des bataillons formant corps. Ils ont accueilli dans leur rang les jeunes hommes déjà condamnés dans le civil, au moment ou ceux-ci devaient faire leur service militaire, et des militaires sanctionnés, après leur passage dans des compagnies de discipline. Cependant il est clair qu'il y régnait une discipline bien plus forte que dans les autres unités de l'armée.                          
Ces hommes auront le surnom de Joyeux
En 1914, à la déclaration de la guerre, les effectifs devant pour la plupart rester en garnison en Afrique du Nord, on a formé pour la durée de la guerre, un puis trois bataillons de marche d'infanterie légère d'Afrique. Ils se sont couverts de gloire en Belgique (porté sur leur drapeau).

Pendant la première guerre mondiale, le 1er BMILA s'est battu en France au sein de la 45e division d'infanterie. La même division ou se trouve Gustave avec son régiment.
«Belgique le 4 aout 1915 
Cher frère
J’ai reçu ta lettre qui m’a fait bien plaisir de recevoir de tes nouvelles, j’ai reçu les 10 francs que tu as mi en mandat dans ta lettre avec le papier, je pense que tu partira un des derniers car ça commence par S., tu dois travailler pour finir mais moi je travaille plutôt la nuit que le jour et le jour je me repose. Je vais te raconter ce qui m’est arrivé depuis que je suis au front. Les 1er 8 jours rien pendant 6 jours j’étais au poste du Colonel et puis j’ai été au poste du commandant des joyeux parcequ’on prends la garde aussi aux joyeux. Il est passé un avion boche ils ont commencé a tirer dessus a coup de fusil l’aviateur nous a repéré et une demi heure après voila les obus qui rappliques mais j’y étais pas j’étais à la soupe … ca marmitait matin à 11H et le soir ils tombaient pas en plein sur nous Ils passaient a droite a gauche mais il faut faire attention aux éclats quand les zouaves nous ont relevé les boches ont fichu le poste du commandant en bombe mais j’y était pas et le soir même ils m’ont tirés dessus que j’étais dans le boyau pour venir au repos au repos j’ai passé 8 jours j’entendais plus les marmites ni les fusils me voila revenu et les marmites tombent toujours mais je n’y fais plus attention il y a 8 jours les boches ont marmité plusieurs points et les éclats ont coupés nos lignes il a fallu les réparer et l’artillerie a cessé de tirer on en répare une sans incidents et une autre se coupe on y va un moment après la fusillade commence et la mitrailleuse les balles sifflent et on été couchés à plat ventre elles
passaient au dessus de nos tètes mais c’était pas pour nous c’était que les projecteurs boches avaient vu les soldats réparer les tranchées Quand la fusillade a cessé nous sommes reparti en riant de notre malheur surtout il y en avait un de rigollot quelques pas de là un joyeux nous crie « halte là qui vive » on s’est arrêté on lui dit téléphoniste il nous a laissé passé on est allé se coucher et il n’y a plus rien
arrivé. Quand tu seras appelé tache d’aller au spahis si il y a de la place et s’il y en a pas demande a aller au 1er tirailleur, là bas tu ne partiras pas trop vite au front car si tu suit le peloton tu pourrais avoir  la chance d’être Caporal et si tu es Caporal tu viendrai pas au front jusqu’à ce que cela soit fini à Blida, tu ne serais pas mal, je pense que ma lettre te trouve en bonne santé, je ne pense pas que tu viendra à
la guerre car je crois quelle ne va pas tarder a avoir sa fin.
Reçois de ton frère une grosse poignée de main.
Ecris moi de temps en temps.
Gustave
Je te remercie des 10 francs que tu m’as envoyé»




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