:
« chère Maman
Je
t’écris la lettre pour te dire que j’ai reçu toutes les lettres, tu crois que
je ne les reçois pas mais elles arrivent très bien. Tu me dis que tu a peur des
marmittes mais
il faut pas a voir peur car elles font plus de bruit que de mal et beaucoup
n’éclatent pas, pour les choses que j’ai quand j’irai au repos, je te
l’enverrai parceque
c’est dans mon sac encore 4 jours et je vais me reposer pendant 8 jours,
pendant ce temps là on entend pas les marmittes qui
te casse les oreilles, ni les balles qui sifflent. Pour le 14 juillet je me
suis amusé parceque
c’est le premier jour ou j’entendais les marmittes, les
balles et tout ce qui s’en suit, ça a été pour moi le baptême du feu. Je suis
content que les camarades ne m’oublie pas puisqu’ils demande après moi.
Les
pauvres ceux qui sont tué c’est malheureux, le fils Bouldouyre
n’a pas été tué au Dardanelles, c’est ici en France, je pense qu’il a été tué, tu
me dis de rester ou je suis, je comprend que j’y reste, c’est pas moi qui veut
aller aux Dardanelles, il y en a assé ici
sans aller plus loing, ça
m’étonne que Julo n’a
pas reçu les lettres que je lui ai écrite, depuis que j’ai reçu la photographie
je lui en ai écrite deux et dont j’attend les réponses. Tu me dis que le plus
dur à faire c’est le blé, fait comme tu pourras et au mois d’octobre je pense
que nous serons de la classe, je crois qu’ils en auront assez parcequ’ils
veulent pas une campagne d’hiver.
Si
je suis libéré après la guerre c’est pas moi qui portera le sac parceque
j’aurais fait mon devoir avant que la France m’appelle, on ne crois pas qu’elle
durera longtemps car les boches on des munitions qui commence a faire
banqueroute quand il arrive des 75 sur leur
belle poire alors c’est la c’est la qu’il font la grimace, ce petit 75 est
effrayant parcequ’on
le vois quand il frappe dans nos tranchée quelque fois par inatention
du pointeur et alors c’est nos poilus qui trainque,
mais hier après midi on leur a envoyé une sereinade
de 75 et alors les boches pouvaient danser sur tout le secteur, c’était qu’un
seul bruit, il a du en tomber.
Tu crois alors que parcequ’on est
a la guerre on ne mange pas mais tu te trompe on mange mieux qu’en caserne, 10
fois mieux, je dors la nuit comme d’habitude, il y a que les heures de garde
que je prend, je veille 3 heures et je les remplaces par 10 heures le jour,
alors tu vois que je suis pas mal, tu as vu madame Boinot, tu
as du avoir vu le fils parcequ’il est
allé en permission. Tu croix ce qu’il te dira parceque je
te cache rien, je te dis tout ce qu’il m’arrive. Tu me dis que je te met rien, quesque tu
veux que je te mete, il
y a 8 mille anglaise qui sont arrivées sur le front, on les appelles les
« suffragettes » elles sont dans le secteur de droite au secteur
anglais, je
ne les ai pas encore vu. Il faut pas se faire du mauvais sang c’est la guerre,
après la guerre c’est les mots que tu entend dans toute la France et en
Belgique, on ne voit pas de billet de banque, ici c’est tout de l’argent ou des
billets de France ou bien les sous percés monnaie belge. Poincaré est venu voir
les soldats au front il a passé en revue les troupes au repos et si j’avais été
au repos je l’aurai vu aussi, mon poste je l’ai surnommé avec une pancarte,
j’ai écris « Villa Fleurie » « autrement dit poste des Marmittes »
parcequ’il
tombe de temps en temps des marmittes pour
nous faire passer le temps, décidément les pauvres Bouldouyre
n’ont pas de chance avec deux grands fils, un tué et l’autre pas savoir, espère
c’est une guerre d’espérance, j’ai reçu hier tes 2 lettre du 25 et du 26, je recois
toutes les lettres que tu m’écris, je suis très heureux comme un roi. Je suis
dans mon poste tranquille personne ne m’embête, il me semble etre
plutôt dans un bureau de poste qu’a la guerre. Il y
a avant hier nos lignes étaient coupée, il fallait les réparer et je vai
avec celui qui est avec moi au poste et répare la ligne, tout d’un coup la
fusillade commence il y avait des territoriaux a coté de nous qui coupaient du
blé pour les chevaux, c’était la nuit, on se couche et la danse qui commence,
les balles sifflent passent au dessus de nos oreilles mais c’était pas pour
nous ils avaient vu avec un projecteur des soldats qui réparaient des tranchées
et venaient se perdre dans les champs, quand la fusillade a cesser on sai
levé et on a ri après , sur le moment on ne ri pas puis après on s’en fou. Il
y a quelques jours d’un poste observateur boche à un observateur Français ils
ont lancé du chocolat, des confitures, en disant au joyeux de rester là s’ils
voulaient être zigouillés, les autres ont répondu que dans quelques jours on
leur ferai la chasse jusqu’à Berlin et les boches alors ils ont jeté dans le
poste français du tabac des cigarettes.
S’il y avait que les Bavarois la guerre serait fini mais il y a ces sals
prussiens et ils sont mélangé officiers prussien et soldats bavarois et
officiers bavarois avec soldats prussiens, les bavarois disent français tieraient pas
nous tirons, c’est comme ça que font les anglais, quand ils demandent de pas
tirer ils ne tire pas et a la force ils se sauvent des tranchée, ils se rendent
prisonnier mais nous on tir.
Je
ne vois plus grand-chose à te dire que le bonjour aux amis et embrasse bien
toute la famille pour moi sans oublier monsieur Eugene.
Gustave
Le
bonjour à tout ceux qui parleront de moi
Je
te met le modèle de l’adresse, voila comment il faut mettre
Monsieur
Gustave Fortier
1er
tirailleur de marche
Cie
H. R. Section téléphoniste
Secteur
Postal 68 »
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