samedi 1 août 2015

Série de lettres datant approximativement de Juillet et Aout 1915, le sujet commun est le fait de mentionner la Belgique sur les lettres. Cela fera l’objet d’un malentendu entre Gustave et sa maman exprimés de manière dure. Objet du malentendu  : « je te recommande une fois de plus de ne plus mettre sur l’adresse le mot Belgique tu risque à me faire boucler » Ensuite Gustave (peut être avec des lettres de sa maman ayant peur de ne plus a voir de correspondance) s’excuse en expliquant que cela peut ne pas être accepté par la censure. « tellement que ca m’a touché moi qui ne croyais jamais te faire de peine sur le coup je ne sais pas ce que j’aurais fait car te faire de la peine à toi je mérite la mort mais que veut tu par moment on a pas la tète a soi »

La correspondance pendant la grande guerre :
Pendant toute la durée de la Première Guerre mondiale, des centaines de milliers de lettres et cartes postales circulent quotidiennement du front à l'arrière, et inversement. De fait, le papier et l'encre constituent pour les millions de soldats et familles le seul lien fragile qui les unit encore en ces temps désastreux. Un phénomène dont s'empare rapidement la censure pour qui cette correspondance présente un danger certain.
La correspondance en temps de guerre, surveillée et censurée
Le phénomène étant ce qu'il est, la censure s'empresse de s'emparer de cette correspondance, et dans toutes les armées en guerre, des systèmes visant à limiter la diffusion d'idées hostiles ou d'indiscrétions sont mis en place. En France, dès le 26 janvier 1915, le Grand quartier général institue des visites d'officiers dans les bureaux de la Trésorerie et des Postes pour vérifier que les hommes n'enfreignent pas les interdictions qui leur ont été faites. Celles-ci se résument à l'interdiction de : préciser ses positions, au risque d'informer l'ennemi, de transmettre des idées pacifiques ou de dévoiler les conditions de vie des poilus.

La censure garantit ainsi les valeurs prônées par les hautes sphères: nationalisme, patriotisme et héroïsme. Pour ce faire, à partir de 1916, chaque régiment est contrôlé au moins une fois par mois et ce à raison de 500 lettres minimum, soit près de 180 000 lettres ouvertes chaque semaine. La Grande-Bretagne pousse même le vice jusqu'à la diffusion de cartes pré-remplies sur lesquelles les soldats peuvent cocher les cases correspondant à un minimum d'informations élémentaires (la santé, la météo) et apposer leur signature. 

« Chers parents
J’ai reçu vos lettres, celle de maman, de Julie et de Berthe qui m’ont fait bien plaisir de vous savoir en bonne santé et en même temps la carte d’Eugene qui m’a fait voir qu’on ne m’oublie pas, je pense que Cyrille ne doit pas être parti encore mais constant et Edouard doivent être parti et Marcel aussi, tout les jours je revoi mon ancienne tenue de marins parce qu’il y en a pas ici.
Je pense qu’après la guerre je serai libéré et rappeler après mais si Dieu veut que je revienne, je demanderai un surcis jusqu’à ce que Cyrille ai fini son temps et après je referai ce qui me resteras à faire, j’ai 15 jours de repos parceque les zouaves ont été remplacés par les coloniaux et alors voila aujourd’hui 8 jours que j’ai de repos et 8 autres ça me fait 15 jours que je n’entends pas les marmittes , ni les balles siffler.
Si tu écris à Louis donne lui bien le bonjour de ma part et à Henriette aussi je leur ai écri il y a quelques jours, ils ne m’ont pas répondu.
Je suis avec le jeune homme que Cyrille a vu et qu’il disait que son père aller renvoyer les ouvriers et avec un réserviste d’Oran un brave homme aussi, le fils Boineau m’a donné ce qu’il m’appartenait, 3 flanelles, 4 paires de chaussettes et la boite en bois, du chocolat et des bonbons, le papier à lettre. Il m’a dit qu’il avait un paquet aussi qu’il a donné à un sergent et le sergent ne lui a pas donné, je voudrais que vous me disiez ce qu’il y avait dans ce paquet.
Je fini ma lettre en vous embrassant à tous.
Gustave Fortier »

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